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Carte Blanche | Valérie Depaye, Directrice d’ERIGES (régie communale autonome de Seraing)

Carte Blanche | Valérie Depaye, Directrice d’ERIGES (régie communale autonome de Seraing)

Démonstration par pandémie ou quand le COVID teste « sous pression » l’habitat en milieu urbain

« Restez chez vous. »

« Gardez vos distances. »

« Prenez l’air à moins d’un km de votre domicile. »

Que d’injonctions ont pesé ces dernières semaines sur notre quotidien !

Si assurément le confinement a mondialement impacté nos vies, c’est en milieu urbain que les restrictions ont surtout fait… démonstration.  Prenons 80m², 3 ados, 0 jardin, 0 terrasse versus 120 m², 3 ados toujours, un jardin défouloir, des km de sentiers à portée. Sans verser dans le cliché ni encore opposer précarité urbaine et opulence rurale, force est de constater que nous n’avons pas tous vécu la même réalité du « stay at home » imposé.

Deux mois auront suffi, si besoin était encore, à prouver toute l’importance, dans les villes denses, soucieuses de leur empreinte, d’espaces publics respirants, de piétonniers, de quartiers apaisés, de logements de qualité, d’accès à la nature et à du commerce de proximité.

L’épreuve COVID démontre avec acuité que les stratégies publiques menées par de grandes villes en mutation comme Charleroi, Liège, La Louvière, Seraing par exemple, visent utilement à renforcer la qualité de vie en milieu urbain, à générer un contexte digne d’intérêt et de pérennité pour leurs habitants, leurs usagers, leurs entreprises. Plus d’espaces verts, plus de cheminements doux et actifs sécurisés, plus de zones protégées au cœur des quartiers sont de légitimes besoins qui ont crié toute leur pertinence durant ces mois où vivre confiné chez soi et/ou travailler masqué appelait à des possibilités de respiration et d’évasion.

Ces politiques urbaines ont un prix mais aussi un rendement qu’il s’agit, plus que jamais, de maintenir et d’accroître. Or, durement impactées (soutien de leurs institutions hospitalières et de repos, diminution de leurs rentrées, services sociaux davantage sollicités, …), les finances publiques locales pourraient bien devoir renoncer à des ambitions urbaines ; ce qui, à court terme, constituerait une possible économie mais très vite freinerait l’impératif et rentable ré-enchantement des villes.

Alors que se préparent des plans de relance, des fonds spéciaux jusqu’au niveau européen, il nous paraît indispensable que les villes bénéficient de programmes d’exception afin qu’elles surmontent les dettes et nécessaires investissements issus de la pandémie, tout en continuant d’agir sur l’espace et le logement publics, sur le développement sportif et culturel ainsi que sur les mobilités alternatives.

Les villes devront avoir et auront ce courage d’emprunter, d’oser et d’innover ; gageons que le secteur privé en mesurera aussi tout l’intérêt.

Car pour autant, l’investissement dans la ville appartient également à l’initiative privée qui, en même temps que le job public s’accomplit, contribue pareillement à « faire vie en ville » : commerces, loisirs, habitat, entreprises constituent assurément des piliers de l’attractivité urbaine.

Plus que jamais, dans un « monde qui change », où les priorités et attentes ont évolué à marche forcée, le COVID aura réaffirmé au secteur privé la nécessité, économique et sociale, de projets mixtes, doté de sens et de responsabilité, pourvus de qualités propres et à valeur ajoutée collective.    

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