Façade en béton pour RIGADOCKS

Un nouveau bâtiment a été érigé sur l’Eilandje à Anvers. On y retrouve 65 appartements-services, un espace communautaire, 13 appartements, une zone commerciale au rez-de-chaussée et 137 places de parking au sous-sol. Sur le toit au-dessus des commerces du rez-de-chaussée a été créé un jardin.

Le projet Rigadocks se situe entre la Rigastraat, le Kempisch dok-Westkaai, la Kempenstraat et la Binnenvaartstraat. L’espace commercial au rez-de-chaussée occupe la totalité de la parcelle jusqu’à la limite de la propriété. Sur cette surface, un bloc de bâtiments à usage mixte a été conçu en forme de U, s’ouvrant vers le Kempisch Dok. Les façades extérieures et intérieures du volume en forme de U ont été conçues comme des façades à part entière. On retrouve sur le toit une terrasse commune. 

Les façades ont été conçues dans le cadre d’une architecture en béton « robuste » et « rigide », typique de « l’architecture d’entrepôt » de l’Eilandje. Les panneaux de la façade ont été réalisés en béton architectonique et se rétrécissent vers l’extérieur. Cela crée une ligne très claire et très raffinée dans la façade avec une structure porteuse clairement lisible. Une deuxième couche de la façade abrite les châssis. Le décalage entre cette première et cette deuxième couche crée une division de surface inclinée sur la façade. En un seul geste, cela a permis de satisfaire à l’exigence en sécurité incendie du débordement horizontal et vertical. Dans le même temps, cela a permis à chaque entité de disposer de sa propre terrasse intérieure privative avec une profondeur utile minimale.

Pour préfabriquer la façade, il fallait la diviser en éléments exploitables, sans compromettre les principes esthétiques. Il a été décidé d’incorporer toute la complexité dans les colonnes. La mise en œuvre pratique a conduit à des joints verticaux alignés sur la largeur brute des colonnes. Le principe général des colonnes empilées où les poutres sont imposées à gauche et à droite a été extrapolé à l’ensemble de la conception. En évitant les joints biseautés, l’assemblage est d’un seul coup devenu également beaucoup plus facile. 

Pour s’assurer que tout s’emboîte parfaitement, toutes les façades ont été modélisées en 3D. À partir du modèle 3D, les plans de montage et les dessins de production ont été distillés étape par étape. Au sein de ces façades, nous distinguons deux hauteurs de poutres différentes ainsi que des modèles de colonnes gauche et droite. Pour produire efficacement ces éléments, on a utilisé un maître-moule en acier dans lequel une pièce de tête différente pouvait être montée aux deux extrémités.

Le béton des éléments de façade est composé de ciment blanc CEM I 52.5R, de quartz Eifel 4/16 et de sable blanc Quartz Select 0/3. Toutes les surfaces visibles du béton architectonique ont été acidifiées. Cette finition a non seulement permis de garantir un aspect impeccable des éléments, mais aussi d’éliminer toute différence entre un élément coulé dans un moule en acier et un moule en bois.

L’ensemble de la façade est autoportante. Tous les éléments reposent sur la fondation prévue à cet effet (mur du sous-sol). Les colonnes en béton architectonique ont toutes été équipées de câbles en acier inoxydable, qui à leur tour sont fixés à la coque structurelle. Les pièces horizontales sont maintenues en place par des cornières en acier inoxydable au niveau des colonnes architectoniques. La cavité à l’arrière des colonnes a été astucieusement utilisée pour accueillir les évacuations d’eau de pluie.

La déconnexion des enveloppes extérieure et inté­rieure a permis de s’occuper correctement de l’iso­lation et de l’étanchéité avant de les recou­vrir par les éléments de façade. Cette méthode de construction monocoque présente également l’avantage que les éléments en béton archi­tectonique arrivent sur le chantier à un stade ultérieur, ce qui permet d’éviter autant que possible les dommages accidentels et les salissures.