Les pouvoirs publics locaux jouent un rôle important dans la politique environnementale et climatique. Plus de 400 villes et communes ont déjà signé la Convention des Bourgmestres et se sont engagées à réduire considérablement leurs émissions de CO2. La ville de Malines fait partie des signataires et a élaboré un plan climat 2030 pour atteindre ces objectifs. La nouvelle bibliothèque Het Predikheren, installée dans un couvent rénové, montre parfaitement comment la ville rend son patrimoine plus économe en énergie.
Après avoir été inoccupé pendant plus de quarante ans, le couvent Het Predikheren, à Malines, a été transformé en bibliothèque. Le bâtiment abrite également un restaurant, des salles de réunion et des salles de cours. L’église attenante a également été restaurée et accueillera des activités culturelles. Un gigantesque grenier, pourvu d’une imposante toiture en poutres, est l’élément le plus impressionnant de ce nouveau lieu culturel.
Lors de la rénovation, une attention particulière a été accordée à l’efficacité énergétique et à la durabilité. Marina De Bie, échevine du Climat et de l’Environnement, de l’Energie et de la Durabilité :
« Notre climat change et nous devons penser à préparer notre ville à cela dans les années à venir. C’est devenu le fil conducteur de notre réflexion. Tous nos projets doivent être pensés en fonction de ces questions : ‘Y a-t-il des énergies renouvelables ?’, ‘Faisons-nous les choses de manière durable ?’, ‘Comment contribuons-nous à réduire l’empreinte écologique ?’
« Bien entendu, il n’est pas facile de démarrer avec un monument tel que celui-ci », poursuit Marina De Bie. « Mais nous nous sommes dit que nous allions nous concentrer à fond sur l’isolation où cela était réalisable et sur de nouvelles techniques garantissant que nous pouvions utiliser le plus possible des énergies renouvelables. Cela nécessitait un investissement plus élevé mais, comme nous avons ainsi besoin de moins d’énergie, nous économisons chaque année sur notre facture énergétique. »
Pour le chauffage du bâtiment, le choix s’est porté sur une combinaison géothermie – pompes à chaleur au gaz. Jef Schelkens (Climaways) :
« Nous avons installé trois pompes à chaleur géothermiques à absorption au gaz, des Robur PRO GAHP WS. Ici, les pompes à chaleur sont utilisées pour le chauffage de sol, mais aussi pour obtenir des températures légèrement plus élevées, au moyen de centrales de traitement d’air via le système de ventilation. Une caractéristique de la pompe à chaleur au gaz est qu’on peut atteindre facilement des températures d’eau plus élevées. De plus, les appareils fonctionnent au gaz, une source d’énergie primaire économiquement très avantageuse pour ces types de bâtiments. »
La combinaison de sources d’énergie renouvelables avec des techniques efficaces telles qu’une pompe à chaleur au gaz offre un grand potentiel pour la rénovation de bâtiments. Kris De Wit (gas.be) :
« Dans les bâtiments publics existants, la demande d’énergie et en particulier celle de chaleur est très élevée. Le propriétaire a deux options financièrement abordables, qu’il doit idéalement combiner :
réduire cette demande d’énergie en investissant dans une isolation supplémentaire et remplacer le générateur de chaleur existant par un nouvel appareil efficace. » Il souligne que le gaz naturel émet 25% moins de CO2 que le mazout. « De plus, à l’avenir, le gaz en tant que source d’énergie deviendra plus écologique, puisqu’on investit dans le biométhane et l’hydrogène. »
Lors de la rénovation, les nouvelles techniques utilisées correspondaient non seulement à la vision durable de la ville mais aussi au concept architectural. Le bâtiment est en service depuis l’été 2019 et les premiers résultats s’avèrent positifs. Willem Vermost, Consultant Services chez Het Predikheren : « Il est encore un peu tôt pour une évaluation complète car nous avons besoin pour cela d’un an et demi – deux ans d’utilisation. Mais nous savons déjà que, dans son utilisation quotidienne, le système de pompe à chaleur au gaz permet à la fois de chauffer et de refroidir de manière passive. »