Les avantages des structures en PRV réalisées par pultrusion

Dans ces colonnes, nous avons déjà évoqué précédemment la technique de fabrication sous vide permettant de créer une structure en plastique renforcée de fibres (PRV), par exemple un pont, d’une seule pièce.  Il existe cependant une autre technique, appelée pultrusion, avec laquelle construire une passerelle en PRV est encore plus rapide et moins coûteux. Une technique largement éprouvée à l’étranger, qui vient d’être mise en œuvre pour la première fois en Wallonie par CGK Group.

Les avantages du PRV par rapport aux autres matériaux tels que l’acier sont bien connus : une légèreté sans pareille – le PRV étant le matériau avec le rapport résistance/poids le plus élevé – et une quasi absence d’entretien. On peut y ajouter la résistance à la corrosion, aux produits chimiques et aux UV, ainsi que des propriétés d’isolation électrique et thermique. L’empreinte écologique du PRV est en outre inférieure à celle de l’acier ou de l’aluminium. 

La construction d’un petit ouvrage d’art à partir de profilés en PRV fabriqués par pultrusion apporte des atouts supplémentaires : des délais de réalisation très courts grâce à l’utilisation d’éléments disponibles de stock, une légèreté encore supérieure, ainsi que la possibilité d’assembler l’ouvrage sur site, là où semi-remorque et grue de levage ne peuvent accéder.

Composés de résine et de fibres orientées longitudinalement, les profilés et planches pultrudés offrent la résistance voulue (Eurocodes) pour réaliser des passerelles piétonnes ou cyclables d’une dizaine de mètres de long. Les éléments en PRV sont connectés entre eux mécaniquement au moyen de boulons, écrous et plaques en inox. Ce qui permet une réparation aisée si nécessaire, simplement par déboulonnage et remplacement de l’élément défectueux. Les garde-corps sont eux aussi composés de profilés en PRV pultrudé. Il faut cependant noter que les ouvrages d’art ainsi réalisés sont de type classique, à plat, contrairement à la technique de fabrication sous vide qui permet des formes courbes. Quant à la charge maximale admissible d’un ouvrage réalisé en pultrusion, elle est limitée au poids d’une grosse voiture.

Hughes Wygaerts, Business Unit Manager CGK Maritime & Infra construction : « Présents déjà depuis longtemps aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suisse, ces ponts sont faits pour durer 100 ans. En Suisse, après 25 ans, certains ont été démontés pour vérification, ce qui a révélé qu’ils ne présentaient ni usure, ni flèche. » C’est Comines-Warneton qui a eu l’honneur d’accueillir la première passerelle en PRV pultrudé, d’une longueur de 6 mètres, réalisée pour le compte du SPW. Dans ce cas précis, il s’agissait de remplacer un ouvrage tout en bois, qui avait fait son temps. Les culées existantes ont été conservées sans qu’il ait été nécessaire de les renforcer vu la légèreté du nouvel ouvrage en PRV. 

Le potentiel pour CGK est important, car de tels ponts en bois sont nombreux dans notre pays. Humide, un tablier en bois est particulièrement glissant. Il est intéressant de noter que la technique se prête également par exemple au seul remplacement du tablier d’un ouvrage existant. Et que le client peut choisir la finition de la couche d’usure du tablier, allant d’un grain fin à grossier, en fonction de l’utilisation souhaitée. La couleur standard du PRV, teinté dans la masse, est le gris mais d’autres sont possibles en
fonction du volume.