En sécurité incendie comme dans d’autres domaines, mieux vaut prévenir que guérir. Mais quand l’incendie survient malgré tout, la protection des personnes et des biens doit pouvoir s’appuyer sur une signalisation parfaitement opérationnelle et des mesures organisationnelles bien affûtées, plans et procédure d’évacuation en tête. Qui mieux qu’un « homme du feu » peut conseiller le propriétaire des lieux à protéger ?
Jean Quinzin est gérant du bureau d’études BFS Consulting, basé à Thuin. Sapeur-pompier professionnel, technicien en prévention de l’incendie, il a développé son activité de consultance pour faire le lien entre l’analyse de risques et le volet prévention, l’un n’allant pas sans l’autre. Son expérience de terrain sur le comportement du feu lui permet d’interpréter parfaitement les risques et donc de déterminer les moyens de les réduire en envisageant différents scénarios. Au fil du temps, il a ainsi mis au point une sorte de guide des bonnes pratiques pour transposer dans le concret toute la théorie réglementaire et normative relative à la sécurité incendie.
Que ce soit pour un immeuble administratif, résidentiel, un site industriel, des hébergements touristiques de style glamping, les installations du Train à Grande Vitesse à la Gare du Midi, un site de traitement des déchets en Province de Namur, une très grosse implantation pharmaceutique à Wavre ou encore des écoles bruxelloises, le travail de BFS Consulting porte essentiellement sur le volet « construction » de la sécurité incendie (compartimentage, résistance au feu des éléments structurels, …) ainsi que sur tout le volet organisationnel (plan d’évacuation, procédure d’évacuation et signalisation). Pour les techniques de lutte contre l’incendie, il travaille en binôme avec Pierre Cochet (EFSafety, voir en pages 94-95).
Jean Quinzin passe la plus grosse partie de son temps à réaliser des études de risques, sur sollicitation du maître d’ouvrage au stade de l’avant-projet ou ultérieurement à la demande du bureau d’études. Evidemment, plus tôt il est impliqué dans un projet, moins de temps et d’argent seront perdus en cas de modifications ultérieures nécessitées par la sécurité incendie. Jean Quinzin : « Nous identifions comment améliorer la construction en fonction des normes en vigueur et de notre expérience de terrain. Pour ne prendre qu’un exemple, le compartimentage des gaines horizontales et verticales est un problème récurrent. Je n’ai jamais vu un dossier dans lequel cet aspect était correctement traité dès le départ en termes de protection incendie. »
« En matière d’analyse de risques dans un bâtiment existant, j’identifie les non-conformités techniques, constructives et organisationnelles et j’apporte des moyens pour y remédier. Je travaille avec la méthode du ‘6 steps assessment’, qui va générer un rapport chiffré et coloré, clair pour le client. J’associe ensuite l’analyse de risques à différents scénarios pour expliquer pourquoi certaines situations constatées sont réellement problématiques et dangereuses, l’employeur étant censé tout mettre en œuvre pour réduire les risques. Dans tout ce que je propose, la priorité reste la protection des occupants du bâtiment. Vient ensuite celle du bâtiment lui-même. Car celui-ci a souvent une histoire qu’il faut respecter. Et sa destruction aurait des conséquences sociales, économiques, psychologiques pour ses occupants. » Jean Quinzin insiste également sur l’attention à apporter à la sécurité incendie également… pendant les travaux de mise aux normes incendie.
Un thème cher au pompier professionnel qu’est Jean Quinzin est celui de la signalisation permettant aux hommes du feu et aux occupants d’identifier les voies et le sens d’évacuation, les issues de secours, postes de sécurité et moyens d’extinction. La norme ISO 16 069:2020 associe désormais la photoluminescence de classe C à tous types de pictogrammes et de bâtiments. « Cette norme n’est pas applicable tant qu’elle n’est pas transposée dans la législation nationale belge, mais pouvoir identifier l’implantation des moyens de lutte contre le feu également au niveau bas, c’est à dire à 40 cm du sol, est quelque chose que les services de secours demandaient déjà il y a 20 ou 30 ans. Aujourd’hui, en tant que technicien en prévention incendie et en tant que bureau d’études, je ne veux plus un éclairage de sécurité éloigné de sa signalisation. Intégrer les deux est à la fois plus pratique, plus sûr et plus esthétique. »