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Première pour le SPW : une passerelle entièrement en plastique renforcé de fibres
L’installation des deux sections de la passerelle s’est faite directement depuis les semi-remorques au moyen d’une grue-tour.

Première pour le SPW : une passerelle entièrement en plastique renforcé de fibres

L’installation des deux sections par l’entrepreneur BAM Galère s’est déroulée en deux heures chrono. Et ce n’est pas là le seul avantage de cette nouvelle technologie.

CGK est revendeur de la technologie brevetée InfraCore en Belgique. S’il a déjà livré une vingtaine de ponts et passerelles de ce type en Flandre, le chantier sur la Sambre constitue pour lui, tout comme pour le SPW, une expérience pilote. Jan Swyngedouw, business unit manager chez CGK : « S’il s’agit dans ce cas d’une passerelle composée de 2 tronçons d’environ 13 m de long étant donné la présence de piles en béton sur place, nous réalisons également de courts ponts routiers pouvant supporter jusqu’à 60 t de charge. Pour de plus longues portées, nous travaillons avec une sous-structure en béton ou en acier sur laquelle on pose un tablier en plastique. Dans tous les cas, le gros avantage de notre système est l’extrême légèreté de l’ouvrage. » 

La couleur de la passerelle et la configuration des garde-corps ont été choisies par le SPW.

Un pont qui flotte

A Solre-sur-Sambre, chacune des deux sections ne pèse que 2,4 t environ et est boulonnée par sécurité aux piles en béton, même si cela n’est pas indispensable. Conçue pour les piétons et les cyclistes, la passerelle peut supporter occasionnellement le passage d’un véhicule de max 12 t. Vu l’étroitesse des voiries aux alentours, l’acheminement des deux sections sur le site par deux semi-remorques s’est déroulé au centimètre prêt. Il avait même été envisagé un instant d’acheminer les passerelles par la Sambre, puisqu’elles flottent ! Structure, tablier et même garde-corps sont en matériau composite. Seules les fixations des garde-corps sont en acier. 

En raison du très faible poids de ce genre de pont, il est souvent possible de réaliser les fondations selon le « principe de construction sur acier », par le biais de l’amélioration locale des terres (à savoir sans pieux). En plus d’éviter des coûts supplémentaires et des nuisances, cette méthode permettra également le remplacement aisé du pont à l’avenir. 

30 octobre 2010, 10 heures 30 : les piles de l’ancien ouvrage sont prêtes à accueillir la nouvelle passerelle.

Une expérience à évaluer

Le SPW Mobilité et Infrastructures a plusieurs projets dans ses cartons, pour lesquels il pourrait recourir à cette technologie. Le chantier de Solre-sur-Sambre est donc au centre de toutes les attentions. Julian Bocklandt, attaché qualifié à la Direction des Voies Hydrauliques de Charleroi : « La phase de préparation fut plus longue qu’à l’accoutumée, puisqu’il nous fallait découvrir le produit. Sinon, c’est un pont préfabriqué comme un autre. La rapidité de pose est un atout majeur, surtout pour les voies navigables qui ne demandent alors qu’une courte interruption du trafic fluvial. Le produit est à peine plus cher à l’achat mais il génère ensuite de belles économies puisqu’aucun entretien n’est nécessaire, contrairement aux ponts en acier qu’il faut traiter anti-corrosion tous les 15 à 20 ans. » 

L’installation s’est déroulée sans problème, au moyen d’une grue-tour. Grégory Raboni, chef de projets chez BAM Galère : « Cela n’a rien de savant par rapport à d’autres types de préfabriqués. Il faut juste prévoir les moyens de manutention en fonction de l’accessibilité, du poids et des dimensions de l’ouvrage. » 

30 octobre 2010, 12 heures : la passerelle est directement praticable.

Un ouvrage fait pour durer

Conçus comme une seule structure autoportante fermée, les ponts en matériau plastique renforcé de fibres de verre ont beau être ultralégers, ils n’en sont pas moins très robustes. Leur espérance de vie annoncée est d’au moins 100 ans. Sans entretien et démontables, ils peuvent être réutilisés, reconditionnés et recyclés, suivant les principes de l’économie circulaire. Erquelinnes compte sur son territoire un superbe pont-barrage en pierre calcaire construit au Moyen Âge. Récemment restauré, il constitue un but de promenade pour les gens du coin comme pour les touristes. Souhaitons au nouveau pont-barrage en plastique un succès semblable, dans cette très belle nature hennuyère !    

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