Un cœur de ville tout neuf pour Verviers

Depuis septembre 2019, un vaste chantier de réaménagement des installations urbaines et des voiries est en cours dans le centre-ville de Verviers afin de lui donner un nouveau visage axé sur la convivialité et l’accessibilité. Ce projet, intitulé « Verviers, Ville conviviale », bénéficie d’un subside de 6 976 133,99 euros dont 3 066 398,44 euros en charge du FEDER (programmation 2014-2020) et 3 909 735,55 à charge de la Wallonie. La Société Momentanée Baguette-Bodarwé-Aquaflux a été chargée de relever le défi de l’exécution du projet, dont les auteurs sont les architectes Baumans-Deffet et le Bureau Greisch, associés pour l’occasion.

Les travaux s’étendent sur non moins de 40 000 m2 et portent sur la rénovation des espaces publics entre la gare centrale et l’hôtel de ville de Verviers. Phasés sur 4 ans, ils sont réalisés en marché conjoint avec les différents concessionnaires de voirie permettant le déplacement et la rénovation des différents impétrants. C’est la société momentanée composée des entreprises Bodarwé, Baguette et Aquaflux qui a remporté ce marché de 14 M €, dont 11,6 pour les espaces publics et 2,4 pour les impétrants. Un marché distinct de 1,3 M €, également remporté par Baguette et Bodarwé, concerne la réalisation sur mesure et la pose de deux grands auvents et 5 abribus.

Stéphane Bodarwé, Administrateur de l’entreprise du même nom, s’exprime au nom de la société momentanée : « Nous nous sommes associés au vu de l’ampleur du chantier, Bodarwé se chargeant à la fois des impétrants et des travaux de voirie pour les zones dont il a la responsabilité, tandis que Baguette confiait à sa société-sœur Aquaflux les impétrants pour assumer en propre les travaux de voirie sur ses zones. »

Place de la Concorde, Parc Fabiola et de la Chic Chac, axe Xhavée-Crapaurue, place Verte, carrefour de l’Harmonie, … sont déjà réalisés. Ce sera bientôt au tour de la place du Martyr d’être métamorphosée pour passer d’un parking à ciel ouvert à un espace où il fait bon flâner et s’asseoir en terrasse. Il ne restera ensuite qu’une dernière partie à rénover, quand le Grand Théâtre l’aura lui-même été. Tenir compte de (futurs) projets annexes fait en effet partie des contraintes.

Logiquement, les entrepreneurs s’attaquent d’abord aux impétrants avant de réaliser la nouvelle voirie. Stéphane Bodarwé : « Cela demande énormément de coordination avec la Ville, la police, les riverains. Le COVID est passé par-là, vidant les rues… et les chantiers en mars 2020. En juillet 2021, Verviers fut victime des inondations. Nos installations de chantier à la place du Martyr furent emportées par les eaux. Place Verte, c’est la nouvelle fontaine qui a vu sa partie électromécanique inondée, sinistrée et heureusement remplacée grâce à la couverture de l’assurance. Nous avons aussi été affectés par les hausses de prix. On verra en fin de chantier si la formule de révision suffira à couvrir les augmentations… »

La volonté de la ville est de rénover les espaces publics de façade à façade, en favorisant les piétons par rapport à la voiture. Ce côté très qualitatif se marque également dans le choix des matériaux : pavés en pierre naturelle belge, pierre bleue du Hainaut. Pour les trottoirs, environ 1/8 de la surface a été réalisée avec des pavés existants, réutilisés. Même si l’aspect général est fort minéral, les arbres existants ont été préservés et des jardinières sont implantées çà et là pour apporter des touches de vert.

Stéphane Bodarwé se plaît à raconter une anec­dote qui a ému les Verviétois : « Nous avons aussi rénové deux monuments : une statue et une fontaine. Dans cette dernière, place Verte, les ouvriers ont découvert un coffret contenant le cœur du premier bourgmestre de la Ville, Pierre David, mort en 1839 ! »

Tant Baguette que Bodarwé sont basés à proximité de Verviers et donc du chantier. Leur relation avec les autorités communales sont excellentes, comme l’a encore démontré ce chantier, où travailler main dans la main était indispensable. De plus, les entrepreneurs emploient quasi exclusivement de la main d’œuvre locale. Ils sont de plus fort autonomes pour l’approvisionnement en matériaux, les produisant eux-mêmes (béton, enrobés, … ). Ils disposent enfin de leurs propres centres pour le recyclage des produits de démolition. Conviviaux et réalisés en circuit court, les nouveaux espaces publics verviétois ont décidément tout pour plaire…