Un rabotage de grande précision pour le Circuit de Spa-Francorchamps

Au cœur du vaste chantier de rénovation du Circuit de Spa-Francorchamps en vue d’accueillir les 24H SPA EWC Motos (voir article précédent), un aspect particulier mérite que l’on s’y attarde : celui du rabotage du revêtement existant afin de poser un nouvel asphalte entre les virages T8 et T9 ainsi que le long du Raidillon. Une semaine de travail seulement pour l’entreprise spécialisée TdeuxR, qui a eu recours à une technologie novatrice proposée par Topcon Belgique.

TdeuxR alias Top-Off est le leader belge du rabotage de surface, que ce soit des voiries, des pistes d’aéroport, des dalles de béton à rectifier, … Des chantiers de toutes tailles, mais qui demandent tous une grande précision. Ivan Meuwis est le responsable de TdeuxR depuis 22 ans déjà, c’est dire s’il sait de quoi il parle : « Notre position sur le marché nous amène à raboter toutes les semaines en 3D, ce qui nous apporte une expérience que d’autres n’ont pas. Pour ce projet, notre client était Bodarwé, qui fait appel à nous de manière récurrente pour le Circuit de Spa-Francorchamps. Au fil du temps, je pense que nous l’avons raboté complètement deux fois ! » Si TdeuxR n’a pas posé elle-même le nouveau revêtement après rabotage, il a néanmoins fourni les alimentateurs, maillons entre le camion d’asphalte et la finisseuse, car le modèle requis n’était pas disponible en Belgique. Grâce à son réseau, TdeuxR a pu en faire venir trois des Pays-Bas.

Le maître d’ouvrage a fait appel à Dromo Circuit Design, une entreprise italienne spécialisée dans les circuits auto et moto, qui est arrivée avec un cahier des charges spécifique lié aux normes de qualités requises pour obtenir la double homologation de la piste FIM/FIA. Au niveau du virage T9 (le ‘Speaker’s Corner), une nouvelle portion de piste a été construite uniquement pour les motos. « Dromo a demandé que l’on rabote en 3D la sous-couche avant que soit appliquée la couche de finition, afin de garantir une épaisseur constante de cette dernière. »     

Le Turn 9 et une partie du Raidillon sont également passés sous la machine à raboter, une Wirgen W220 équipée d’un tambour de rabotage fin, pour y enlever le revêtement existant sans modification du tracé ni de l’inclinaison de la piste. Et cela sur base de modèles réalisés à partir de scans de l’existant, pour un guidage GPS de la machine. « Même Dromo, qui a pourtant l’habitude de travailler ainsi, a été positivement surpris par la fluidité du processus et par le résultat final. » La qualité de ce travail localisé sur 3 zones était donc au rendez-vous.

Ivan Meuwis : « Nous avons terminé avec un nettoyage haute pression avant que Bodarwé ne pose l’asphalte avec ses finisseuses. Nous étions tenus par un délai fort court et avons eu de la chance avec le temps, le début du mois de mars pouvant se révéler très
hivernal à Francorchamps ! »

C’est à partir des scans statiques réalisés par Dromo que Topcon a pu mettre en œuvre la partie guidage machine (RDMC, pour Relative Design Machine Control) de sa solution Smoothride. Grâce à deux antennes GPS placées au-dessus de la cabine de la Wirgen, le système détecte en continu la position du tambour et la compare avec la profondeur de rabotage souhaitée sur base de deux modèles numériques de terrain (MNT). C’est l’épaisseur relative entre ces deux niveaux que la machine suit, aidée en cela par des skis situés de part et d’autre du tambour et en contact avec le revêtement existant. L’objectif est de raboter le plus plan et régulier possible pour pouvoir poser l’asphalte partout suivant la même épaisseur. La précision du GPS a été ici corrigée grâce à une station de base installée au centre de la zone de travail et communiquant par fréquences radio. Cette façon de travailler se distingue de la méthode classique notamment par sa fluidité. La préparation se déroule en amont, sur ordinateur, et débouche sur une économie significative de main d’œuvre en exécution. Arnaud De Cnijf, Account Manager Positioning Solutions chez Topcon Belgique : « Nos clients constatent que leur investissement dans le guidage des machines augmente leur rentabilité et leur procure un avantage concurrentiel. C’est la première fois que nous utilisons le RDMC sur un circuit belge et aussi la première fois que Topcon Belgique collabore avec Dromo, mes collègues de Topcon Positioning Systems ayant déjà une belle expérience de travail avec eux, par exemple sur les circuits de Silverstone et d’Abu Dhabi. C’est une grande fierté de pouvoir travailler sur des projets aussi prestigieux. »