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Un restaurant avec cuisine sous des dehors d’église traditionnelle norvégienne
L’intention était de reconstituer jusque dans les détails les traits caractéristiques d’une église à bois debout avec ses 6 niveaux de toiture. (photo : Pairi Daiza)

Un restaurant avec cuisine sous des dehors d’église traditionnelle norvégienne

Bâtiment emblématique de la Terre du Froid, l’un des Mondes de Pairi Daiza, le restaurant gastronomique Le Mökki dissimule habillement les techniques requises pour répondre à l’ensemble des normes actuelles sous des dehors d’église en bois debout – ou stavkirke en norvégien. Une prouesse réalisée il y a 3 ans en bouwteam par les équipes du parc et celles de Charpente & Construction Bois. Bruno Bodeveix, administrateur de la PME locale, se souvient avec fierté de cette réalisation, qui compte parmi ses plus belles références.

« Tout le noyau central a été taillé et façonné à la main dans nos ateliers. » (photo : Pairi Daiza)

« Le Parc, qui voulait construire une église en bois debout, a découvert notre existence grâce à l’une de nos réalisations au Portugal, à base de très grosses sections de bois centenaire. Depuis lors, nous partageons notre savoir-faire avec l’équipe de Pairi Daiza. Pour bien comprendre comment ont été construites ces églises médiévales, nous nous sommes rendus dans un parc-musée proche d’Oslo, une sorte de Bokrijk norvégien. »

Si l’intention était bien de reconstituer jusque dans les détails les traits caractéristiques d’une église à bois debout avec ses 6 niveaux de toiture, il fallait aussi adapter le concept pour pouvoir y loger les fonctions souhaitées par le parc, à savoir un vaste restaurant et ses cuisines. Alors que les stavkirkes sont généralement petites et trapues, celle de Pairi Daiza doit pouvoir compter sur autre chose que sa compacité pour assurer sa stabilité. Elle n’est donc pas faite que de bois, puisqu’on retrouve du béton notamment en fondation. La taille de son chœur a imposé des contreventements en conséquence. Le pin du Nord des églises médiévales a été remplacé par du douglas issu de nos forêts wallonnes, un bois durable, résistant … et disponible pour obtenir les sections de 35 cm de diamètre souhaitées pour la stabilité et l’esthétique du projet. Tout le noyau central du bâtiment a ainsi été réalisé en bois massif.

« Pour ce projet, nous avons combiné plusieurs modes constructifs : ossature bois, lamellé, CLT en épicéa pour le contreventement et taille artisanale à la main. »

Une modernité qui ne s’affiche pas

À l’intérieur, des fermes espacées forment des drapés au plafond, avec encorbellements et sculptures, à l’instar de ce que l’on peut voir en Norvège. Ce souci du détail esthétique se double d’une volonté de masquer les techniques à la vue. Car le bâtiment est évidemment équipé de toutes les techniques modernes pour la ventilation, le chauffage, l’électricité, la sécurité incendie, … À l’extérieur également, on ne distingue que du bois et de l’ardoise, mais tout est bien prévu – de façon invisible – pour l’évacuation des eaux de pluie.

Bruno Bodeveix : « Le bâtiment, très peu énergivore, a été conçu et réalisé comme une construction moderne en bois, avec isolation en cellulose et pare-vapeur. Les fixations en acier ou en inox sont noyées à plus de 52 mm dans le bois et bouchonnées, de façon à offrir une résistance au feu d’une heure. » 

Sur chantier, le bâtiment a été assemblé en quatre mois tel un immense Lego.

Travail ancestral du bois et BIM

À cet égard, le BIM a bien été utile, notamment pour cartographier les passages des différentes techniques et éviter les conflits en exécution, comme un contreventement qui croiserait un tuyau. 

Bruno Bodeveix : « Pour ce projet, nous avons combiné plusieurs modes constructifs : ossature bois, bois lamellé, bois croisé collé (CLT) en épicéa pour le contreventement. Pour nous qui restaurons souvent des monuments historiques, il n’était pas concevable de ne pas faire une partie à la main. Tout le noyau central a donc été taillé et façonné à la main dans nos ateliers. »

Les décors en façade comme les dragons ont quant à eux été réalisés en bois de cèdre, pour sa résistance à l’humidité. (photo : Lars Aaro)

Les décors en façade comme les dragons ont quant à eux été réalisés en bois de cèdre, pour sa résistance à l’humidité. La couverture des différentes toitures est en ardoise naturelle. Autant de matériaux nobles qui garantiront une longévité maximale et un entretien minimal. Le chantier a débuté en juillet 2019, après trois mois et demi de travail par le bureau d’études interne de Charpente & Construction Bois, en étroite collaboration avec l’ingénieur et le bureau d’architecture du parc. La date butoir pour l’achèvement des travaux était le 28 octobre 2019. Mission accomplie après donc seulement quatre mois d’assemblage sur site. « Je retiens de ce projet l’excellente collaboration avec les équipes du parc et les autres entreprises, mon équipe et moi sommes fiers d’avoir pu contribuer à la renommée de Pairi Daiza. »   

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