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Une histoire d’eau… et de spécialistes
Le chantier a débuté par la mise à sec du pont-canal.

Une histoire d’eau… et de spécialistes

En service depuis 1968, le plan incliné de Ronquières permet aux péniches de 1350 tonnes de franchir un dénivelé de 68 m sur le canal Charleroi-Bruxelles. Après plus de 50 ans de bons et loyaux services, des fuites sont apparues au niveau des joints de l’ouvrage. Pour le compte du SPW, Artes TWT a procédé au remplacement de 2 km de joints et à d’autres réparations nécessaires, et ce dans un temps record afin de limiter l’impact sur le trafic fluvial.

Si les mois de juin et surtout de juillet 2021 restent dans les mémoires pour les quantités exceptionnelles de précipitations qui se sont abattues sur notre pays, ils sont également un souvenir nettement plus positif pour les différents acteurs ayant participé à la rénovation du plan incliné de Ronquières. Paul Meurisse, gestionnaire de projet chez Artes TWT, est l’un d’entre eux. « Le SPW voulait un chantier d’une durée de maximum 60 jours calendrier. Nous avons proposé de le faire en 45 jours… Personnellement, j’avais la chance de déjà connaître le site que j’avais mis à sec en 2016 pour la réparation locale de quelques fuites dans les anciens joints datant des années soixante. De très bons joints puisqu’ils ont tenu jusque-là ! ». 

Des ouvriers du groupe Jean Boutique procèdent au serrage des écrous sur les plaques métalliques couvrant les bords des joints.

45 jours calendrier, pari gagné

Ce chantier hors normes a débuté par une mise à sec progressive du pont-canal, avec ramassage du poisson par les services du SPW, le processus complet (pour 100 000 m3 d’eau) prenant environ 24 heures. L’objectif était le démontage et le remplacement de 2 km de joints d’étanchéité. Pour ce faire, 20 000 écrous en inox devaient être démontés puis remontés. Des réparations aux bétons devaient aussi être effectuées, notamment en amont du bassin, là où 4 anciens joints en T ont été définitivement supprimés. Enfin, il s’agissait aussi de procéder à quelques essais sur la membrane d’étanchéité du bassin lui-même, le SPW envisageant de procéder à son remplacement dans quelques années. 

« Nous avons entamé les travaux le 10 juin, mis le bassin à sec le 11 juin pour le remettre sous eau le 23 juillet. Pendant la plus grande partie du chantier, nous avons eu un temps de chien, avec des quantités de pluie inédites. Nous avons dû utiliser en amont des pompes capables d’évacuer 800 mètres cubes par seconde. » Malgré cela, après chaque déluge, la boue rentrait dans les joints placés mais non encore serrés. Ce qui a nécessité par deux fois de démonter, nettoyer puis remonter les tronçons concernés. Une petite quinzaine de jours ont ainsi été perdus… sans pour autant compromettre le délai annoncé.  

Une presse mobile de petite taille a été mise au point pour vulcaniser sur chantier les joints.

Surprises et capacité d’adaptation

La pose des nouveaux joints doubles (inférieur et supérieur) au profil omega sur une longueur de 1000 m été effectuée par un sous-traitant d’Artes TWT, le Groupe Jean Boutique. Avec un âge aussi respectable, l’ouvrage a forcément réservé quelques surprises. La boulonnerie en inox s’est avérée très faible. Il a notamment fallu remplacer bon nombre des 20 000 tiges filetées, le grippage étant trop important, en carottant au niveau des points d’ancrage scellés dans le béton. Les plaques fixées par-dessus le joint en exerçant une pression pour en garantir l’étanchéité, ont servi de gabarit pour percer les nouveaux joints exactement où il fallait.

Réaliser sur chantier les quelques centaines de soudures entre joints aurait pris des mois, à raison d’une heure quart par soudure en moyenne. Il a donc fallu trouver une manière pour souder au préalable les tronçons de 10 m entre eux afin d’atteindre la longueur requise entre raccords X et T. De plus, pour vulcaniser sur chantier ces longs rubans, une presse mobile a été mise au point par Eriks (voir article en page suivante) et développée par son fournisseur Borflex spécifiquement pour le chantier, en tenant compte de l’accessibilité très restreinte surtout aux niveaux -1 et au -2 du pont-canal.   

20 000 écrous en inox ont dû être démontés puis remontés.

Réunir les bons sous-traitants

Pour ce chantier, ARTES a fait appel à des sous-traitants particulièrement compétents dans leur domaine respectif. C’est la société Eriks qui avait la responsabilité de développer le joint idéal pour cette application. Si un chantier de cette ampleur a pu se dérouler comme prévu malgré les circonstances exceptionnelles et les surprises inhérentes à un ouvrage aussi ancien, tout le mérite en revient à ARTES, qui a su s’entourer des bons spécialistes.   

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