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En route vers une construction vraiment durable ?

En route vers une construction vraiment durable ?

En 2007, le Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) publiait un article consacré à la construction durable et à ses dimensions écologique, économique et sociale. 13 ans plus tard, sa vision est toujours d’actualité et est d’ailleurs partagée par de nombreux acteurs de la construction.

Aujourd’hui, la durabilité d’un produit, d’un projet de construction ou de rénovation, d’une technique est l’un des éléments (et parfois le seul) à être mis en avant par ses fabricants, ses porteurs, ses développeurs. Dans de nombreux cas, cela s’apparente purement et simplement à du greenwashing, les entreprises espérant ainsi se (re)faire une virginité écologique très à la mode actuellement.  Pour le CSTC, la construction durable – le défi du futur – est la recherche de bâtiments présentant un équilibre entre trois dimensions : écologique, sociale et économique. Pour être considérés comme durables, affirme le CSTC, « les bâtiments doivent non seulement être économes en énergie ou construits à l’aide de matériaux recyclés mais aussi posséder un climat intérieur sain et confortable et être sûrs et accessibles. » Quant aux coûts de construction, d’entretien et ceux liés au cycle de vie des éléments et du bâtiment, ils jouent également un rôle non négligeable.

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Un exemple d’outil : TOTEM

La construction durable ne paraît pas complexe à mettre en œuvre, mais les freins et les obstacles sont pourtant bien présents, notamment la crainte de la nécessité d’investissements supplémentaires ou l’absence de véritables références en la matière. Il en existe pourtant une depuis 2018. Les trois Régions du pays ont en effet collaboré pour développer l’interface digitale TOTEM (Tool to Optimise the Total Environmental impact of Materials). L’objectif ? Aider le secteur belge de la construction à objectiver et réduire les impacts environnementaux des bâtiments, stimuler la créativité des architectes, des promoteurs et des maîtres d’ouvrage à réaliser des projets rencontrant les nécessaires exigences environnementales.
TOTEM permet de calculer et de communiquer de manière univoque au sujet des performances environnementales des éléments de construction et des bâtiments, de manière totalement neutre et adaptée aux spécificités du secteur belge.

Et en Wallonie ?

Depuis 2011, deux plans pluriannuels de l’Alliance Emploi-Environnement se sont succédés. Le premier voulait assurer la transition de l’ensemble du secteur de la construction vers une construction/rénovation plus durable. Le second – 2016-2019 – s’inscrivait dans le Plan Marshall 4.0, dont l’objectif était de réduire la facture énergétique et l’impact sur le climat en soutenant les entreprises wallonnes du secteur de la construction, en y créant des emplois et en améliorant le confort des habitants. Et après ? Dans la récente Déclaration de Politique Régionale 2019-2024, le terme ‘construction durable’ n’apparaît qu’une fois, dans le chapitre consacré aux économies d’énergie et à l’isolation des bâtiments et n’annonce rien de bien nouveau par rapport aux deux plans précédents. On notera néanmoins l’apparition de nouvelles prescriptions relatives aux matériaux durables dans le Cahier des Charges Type-Bâtiments 2022.

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Le Collège Notre-Dame de Bon Secours (Binche) a fait œuvre de pionnier en matière de bâtiments scolaires en construisant 3 bâtiments avec une structure bois-paille-terre. Une réflexion écocitoyenne et durable
(photo Collège Notre-Dame de Bon Secours).

 

Construction circulaire, la durabilité supérieure

La construction circulaire est en quelque sorte le ‘niveau supérieur de la durabilité’ et continue à satisfaire aux trois dimensions mises en avant par le CSTC. Construire circulaire, c’est utiliser des matériaux et des techniques durables mais aussi prévoir la flexibilité des bâtiments et le désassemblage des éléments. De plus, ceux-ci doivent durer longtemps, et résister à l’usure et aux dommages liés au transport et à la réutilisation. La construction circulaire commence à susciter de l’intérêt à Bruxelles et en Flandre mais se développe tièdement en Wallonie. Des petits pas sont faits, des évolutions sont acquises en terme d’outils disponibles et de formations. Mais le chantier de la construction durable et de la construction circulaire n’en est encore qu’à ses balbutiements.    

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