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Nouvelle réglementation en vue pour la sécurité incendie des façades

Nouvelle réglementation en vue pour la sécurité incendie des façades

Mais qu’en est-il de la sécurité incendie ? Des exemples récents (en France, en Allemagne mais évidemment aussi l’incendie de la tour Grenfell en 2017 à Londres, qui a fait 80 victimes) ont hélas montré que le complexe de façade pouvait favoriser la propagation du feu. Raison pour laquelle les exigences de l’arrêté royal ‘Normes de base’ ont fait l’objet d’une révision qui devrait entrer en vigueur normalement au début de cette année.

La propagation du feu via la façade peut se dérouler suivant trois scénarios : via la surface de la façade, d’un étage du bâtiment à l’autre ou à l’intérieur du système de façade lui-même. Si les deux premiers scénarios étaient couverts par la réglementation belge jusqu’à présent, ce n’était pas le cas du troisième. Ce qui a motivé la révision en attente de publication au Moniteur belge, par l’ajout de nouvelles exigences pour éviter que l’incendie ne se propage au sein-même de la façade via la lame ventilée ou via un élément combustible tel qu’un isolant.

Des exemples récents ont hélas montré que le complexe de façade pouvait favoriser la propagation du feu.

Les nouvelles exigences, exprimées sous la forme de classes de réaction au feu des matériaux de construction, sont déclinées suivant le type de composants de la façade (mais les profilés des portes et fenêtres et les vitrages y échappent), le type de bâtiment (élevé, moyen, bas) et le type d’occupants. Il s’agit de respecter à la fois les exigences au niveau du revêtement extérieur et en même temps celles liés aux autres composants. S’agissant des premières, cela doit se faire dans les conditions de mise en œuvre sur le chantier (conditions d’applications finales), donc pas indépendamment des autres couches. Ces exigences deviennent plus sévères pour les bâtiment élevés (classe A2 au lieu de B) et restent inchangées pour les bâtiments moyens (B-s3, d1). Pour les bâtiments bas, une distinction est faire entre les occupants de type 1 (occupants non autonomes : maisons de repos, hôpitaux, …), une classe C est à présent requise tandis qu’en cas d’occupants de type 2 ou 3, c’est toujours la classe D qui est exigée.

En ce qui concerne les exigences portant sur les autres composants de la façade, il faut commencer par distinguer les matériaux complètement protégés de ceux qui ne le sont pas. On estime qu’un matériau (par ex. l’isolation) sera complètement protégé s’il l’est sur toutes ses faces par un élément de construction présentant une certaine capacité de résistance au feu. Ici aussi, l’exigence est plus grande pour les bâtiments élevés.

On estime qu’un matériau (par ex. l’isolation) sera complètement protégé s’il est protégé sur toutes ses faces par un élément de construction présentant une certaine capacité de résistance au feu.

Pour les bâtiments bas, les composants substantiels de la façade devront ainsi répondre à une classe de réaction au feu E s’ils ne sont pas complètement protégés. S’ils le sont, aucune exigence ne s’applique. Pour les bâtiments moyens, les composants non complètement protégés devront être incombustibles (A2, sauf les montants A1) ou être classés E s’ils suivent certaines solutions-types spécifiquement décrites ou s’ils sont complètement protégés.

L’approche est la même pour les bâtiments élevés, avec les mêmes classes, si ce n’est que les solutions-types ne sont applicables que si les composants sont complètement protégés. Nous renvoyons aux publications du CSTC pour découvrir le détail de ces solutions-types. Leur principe général est d’interrompre la lame d’air continue et l’isolation combustible. 

La propagation du feu via la façade peut se dérouler via la surface de la façade, d’un étage du bâtiment à l’autre ou à l’intérieur du système de façade lui-même.

Il est cependant toujours possible de déroger à ces prescriptions en faisant réaliser un essai façade ‘grande échelle’ suivant les normes britannique, allemande ou française, dans l’attente d’une future norme européenne en la matière.    

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