Du béton naturellement plus durable, au-delà de toute contrainte

Leader wallon dans les éléments préfabriqués en béton à haute valeur ajoutée, les Etablissements Ronveaux n’ont de cesse que d’améliorer la qualité de leurs produits pour satisfaire aux besoins des clients et à l’évolution des normes environnementales.  L’entreprise de Ciney a ainsi une longueur d’avance sur les normes et les exigences des cahiers des charges. Et envisage la durabilité bien au-delà des simples rejets de CO2.

Ainsi, au fil du temps, de nombreuses recherches menées en internes ont abouti à la substitution du CEM I par d’autres composants pouzzolaniques, à la réduction des consommations d’eau et d’énergie de l’entreprise (notamment via des panneaux photovoltaïques dont la production couvre 40% des besoins de l’entreprise), … si bien que l’obtention de la certification C2C (Cradle to Cradle) Silver s’est faite presque naturellement il y a quelques années. Jean-Baptiste Lansival, Directeur technique du bureau d’études chez Ronveaux : « Plutôt que de viser par tous les moyens une certification verte et communiquer abondamment à son propos, ce sont les efforts menés sur la durée pour améliorer nos produits tous azimuts qui ont abouti à cette certification. » 

Le « Cradle to Cradle Certified Product Standard » se présente comme la norme la plus ambitieuse et la plus applicable au monde pour la conception et la fabrication de produits permettant un avenir sain, équitable et durable. Les produits sont évalués en fonction des cinq catégories critiques de performance en matière de durabilité : Matériaux Sains, Circularité Produit, Protection Air & Climat, Gestion Eau & Sol et enfin Equité Sociale. Chaque catégorie reçoit un niveau de réalisation : Bronze, Silver, Gold ou Platinum. La certification globale du produit correspond au niveau de réalisation le plus bas dans l’une des cinq catégories. Plus qu’un label basé uniquement sur les émissions de CO2, le C2C envisage la durabilité d’une façon plus globale, qui correspond mieux à la philosophie de Ronveaux.

L’entreprise cinacienne utilise des ciments de substitution pour réduire l’empreinte carbone de ses bétons : CEM II et CEM III. C’est pratique courante chez Ronveaux depuis plusieurs années. Simon Hanchir, responsable contrôles et qualité : « Pour certains éléments en béton armé, nous sommes passés en CEM III à 100% sans risque ni restriction au niveau des normes applicables, ce qui représente une diminution de près de 40% des émissions de CO2 par rapport au CEM I. »

Chez Ronveaux, on se réjouit de voir les choses évoluer dans le bon sens. Ainsi, par exemple, certains cahiers des charges évoluent pour permettre l’emploi d’autres ciments que le seul CEM I pour la fabrication d’éléments en béton précontraint, en ce compris pour les ouvrages d’art.

Même le marché français, sur lequel l’entreprise wallonne est très présente, semble évoluer dans le même sens, sans doute encouragé par l’esprit olympique…

Par ailleurs, Ronveaux participe à des projets de recherche visant à améliorer la durabilité du béton préfabriqué. Un de ces projets porte sur l’utilisation de sables de concassage et de graviers recyclés. L’objectif est de réduire la consommation de matériaux naturels et de favoriser la circularité des ressources. 

Jean-Philippe Debaty, Directeur Etudes et Ventes, se veut pragmatique. « En plus d’améliorer l’impact écologique du béton en se focalisant sur sa composante la plus problématique, à savoir le ciment, il y a lieu de prendre la durabilité au sens premier du mot, c’est-à-dire la longévité des produits et des bâtiments. A Bruxelles et ailleurs, la tendance est à la reconversion d’immeubles de bureaux, voire industriels, en ensembles résidentiels. Sans une structure d’origine en béton de qualité, il ne serait pas possible de donner une nouvelle vie à ces bâtiments. »

De même, la raréfaction du sable de rivière et son remplacement par du sable recyclé est une initiative qui vise le long terme mais qui ne semble actuellement valorisée par aucun label, ceux-ci se basant essentiellement sur les rejets de CO2.

Communiquer sur la durabilité s’avère donc très délicat pour une entreprise, car la durabilité s’évalue de manière très diverse. Les Ets Ronveaux n’ont jamais cherché à s’afficher plus « verts » que les autres, alors même que l’amélioration continue de leurs produits les amène depuis longtemps à inclure des initiatives durables dans leurs pratiques. 

Le groupe Wanty, englobant la filiale Ronveaux, est également précurseur en la matière. Ce dernier va encore faire parler de lui dans un avenir proche avec, notamment, son nouveau centre de tri. Ce sera en effet la première fois en Europe que différentes technologies seront rassemblées pour parvenir à recycler un maximum de matériaux. A suivre, donc.