Face à l’évolution démographique, il nous faut construire toujours plus de logements, toujours plus hauts. À l’heure actuelle, aucune alternative au béton n’existe pour faire face à ce défi de taille – notamment pour la construction d’une multitude d’applications essentielles au bon fonctionnement de notre société : infrastructures hydrauliques, ouvrages d’art, immeubles, etc.
Ne plus construire en béton n’est donc pas réaliste, ni en Europe, ni dans le reste du monde où l’évolution démographique est la plus importante. Les efforts en matière de rejets de CO2 doivent se faire au niveau même de la fabrication du matériau, en particulier, pour son composant le plus énergivore : le ciment.
L’industrie cimentière participe activement à la réduction des émissions de CO2. Grâce à l’utilisation de combustibles alternatifs et de matières primaires et secondaires de substitution, l’industrie investit afin de minimiser ses impacts environnementaux. Ceux-ci ne doivent pas cependant être réduits aux émissions de CO2 lors de la production. C’est l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment ou d’une construction qui doit être envisagé.
L’Université de Leuven (KUL), à la demande de FEBELCEM, a appliqué l’outil TOTEM, d’une part, à une maison mitoyenne et, d’autre part, à un immeuble à appartements. La bibliothèque TOTEM qui a servi de base à la modélisation, contient diverses combinaisons de matériaux pour les sols, les toitures, les façades (y compris les fenêtres) et les murs intérieurs.
Dans le cas de la maison mitoyenne, trois techniques de construction ont été comparées : la brique, le béton et l’ossature bois. La différence de coûts environnementaux entre les trois variantes s’est avérée insignifiante, c’est-à-dire inférieure à 5 %. Le béton occupe la position intermédiaire entre la brique et l’ossature bois. En moyenne, 85% du coût environnemental provient des matériaux et 15% de la consommation d’énergie pendant la phase d’utilisation. Il convient toutefois de noter que la version actuelle de TOTEM n’offre pas encore la possibilité de prendre en compte les avantages de l’inertie thermique.
Egalement pour l’immeuble d’appartements, trois variantes de construction ont été comparées : l’acier, le béton et le CLT (‘cross laminated timber’). En moyenne, les matériaux sont responsables d’environ 90 % de l’impact environnemental, tandis que la consommation d’énergie dans la phase d’utilisation représente 10 %. Cependant, il existe des différences évidentes entre les trois variantes, notamment en termes de coûts environnementaux pendant la phase de production. Dans le cas du béton, il est presque deux fois moins élevé que dans le cas de l’acier et presque 30 % moins élevé que dans le cas du CLT.
Les études TOTEM apportent la confirmation objectivée que le béton est durable et très performant face aux matériaux de construction concurrents. Avec cet outil, la Belgique est l’un des précurseurs européens dans la promotion de l’application de l’analyse du cycle de vie (ACV) dans le secteur de la construction et dans l’objectivation et la diminution de son impact environnemental.