L’innovation est un axe majeur du développement de l’industrie cimentière. Dans la continuité de ses actions en faveur d’une empreinte carbone sans cesse en diminution, l’industrie cimentière a fait, en 2016, un pas supplémentaire vers l’efficacité énergétique et la réduction des émissions de CO2, avec une Roadmap à l’horizon 2050 dans le cadre des accords de branche de deuxième génération avec la Wallonie. Cette Roadmap couvre essentiellement trois leviers et témoigne des efforts conséquents engagés par le secteur dans ces matières.
À l’heure où l’économie circulaire s’étend à tous les secteurs, l’industrie cimentière est déjà adepte de cette pratique depuis très longtemps. Les caractéristiques spécifiques du procédé de fabrication du ciment ainsi que le caractère non renouvelable des ressources primaires – tel le calcaire – ont conduit l’industrie à développer et à privilégier l’utilisation de matières secondaires et de combustibles alternatifs. Avec déjà plus de 50% de parts de combustibles alternatifs dans le mix énergétique, le secteur cimentier est précurseur dans la récupération et la valorisation de combustibles de substitution et de matériaux secondaires, par exemple la biomasse-déchet (30% du fuel-mix des cimenteries belges).
S’agissant des matières premières (la décarbonatation du granulat calcaire étant responsable des deux tiers des émissions de CO2 lors de la fabrication du ciment), les mesures mises en place visent leur substitution par des flux alternatifs ou des sous-produits déjà décarbonatés qui possèdent un apport minéral utile (cendres volantes, laitier de haut-fourneau, sables de concassage, béton cellulaire).
L’intégration, directement, de matériaux secondaires déjà décarbonatés, en lieu et place du clinker (composant principal du ciment), permet de réduire les émissions de CO2 et la consommation d’énergie liées à la fabrication du ciment, sans en modifier les propriétés hydrauliques et mécaniques. Le laitier de haut-fourneau et les cendres volantes constituent les matériaux les plus adéquats à cet effet. Ce procédé donne naissance aux ciments dits composés.
Par ailleurs, le secteur cimentier étudie également les possibilités de production de nouveaux types de ciments et de clinkers issus de procédés de fabrication beaucoup moins énergivores (ex : basse température et compositions minéralogiques différentes). Leur déploiement au niveau industriel n’est pas encore assuré, mais cela n’est qu’une question de temps.
L’amélioration de l’efficacité énergétique des processus et des outils de production constitue un levier privilégié par l’industrie cimentière pour réduire son empreinte environnementale à l’horizon 2050. Pour réduire sa consommation électrique, le secteur investit régulièrement afin de doter les installations cimentières des meilleures technologies disponibles. En Belgique, la consommation spécifique est d’environ 110 kWh/tonne de ciment alors que la moyenne européenne tourne autour de 120 kWh/tonne de ciment. Quant à l’énergie thermique, l’amélioration des installations se poursuit et a permis de réduire les consommations énergétiques de moitié depuis les années 60.
L’industrie cimentière mène actuellement d’importantes recherches sur les technologies de capture du CO2 les plus adaptées à son processus industriel. La capture du CO2, son stockage et son utilisation constituent des options prometteuses visant à réduire drastiquement l’empreinte carbone.
A cet égard, le projet de recherche et d’innovation « LEILAC » (Low Emissions Intensity Lime And Cement), à financement européen, a été développé à l’horizon 2020. Ce projet pilote de captage de carbone, mis en place à la cimenterie CBR-Heidelberg Cement Group de Lixhe (Visé), permettra aux industries du ciment et de la chaux de réduire considérablement leurs émissions de dioxyde de carbone.
Dans un monde en pleine mutation, l’industrie cimentière participe activement à la réduction des émissions de CO2. A l’aide de trois leviers essentiels, l’industrie investit activement afin de minimiser ses impacts environnementaux.