Créé en 2008 au Grand-Duché par 3 associés, International Fire Control (IFC) y compte aujourd’hui environ 100 collaborateurs, auxquels s’ajoutent une cinquantaine de travailleurs basés à Tournai, une implantation ouverte 10 ans plus tard pour faire face aux demandes du marché belge. Pour le compte de l’association CIT Blaton – BPC, IFC a étudié, préfabriqué et supervisé l’installation de sprinklage du Palais de Justice à Namur, un projet atypique et riche en défis.
Le nouveau Palais de Justice se compose d’un vaste atrium central flanqué de deux ailes de 4 niveaux, le tout sur un niveau de parking souterrain. La mission confiée à IFC était de protéger contre l’incendie les 14 salles d’audience (situées au rez et au +1) et la cour d’assise, les bureaux (aux étages supérieurs) ainsi que le parking en sous-sol. Concrètement, le cœur de l’installation de sprinklage est un local technique complété par une réserve d’eau de 120 m3 au centre du parking. On y trouve deux pompes électriques qui alimentent un réseau composé de 4 postes de protection sous eau pour les espaces hors-sol (20 000 m2), ainsi que d’un poste de protection sous air pour le parking (3000 m2). Le sprinklage s’effectue par l’intermédiaire de plus de 3000 têtes.
Le défi principal de ce projet est le fait qu’IFC n’a reçu la commande qu’au mois de mai 2022, alors que l’installation des autres techniques avait déjà débuté. Rony Basselier, Directeur technique et administrateur : « Il nous a fallu monopoliser de nombreux effectifs pour, d’une part, raccourcir le temps d’étude afin de débuter les travaux le plus vite possible et, d’autre part, pour parvenir à intégrer nos techniques avec les autres. » La pose complète des réseaux de tuyauterie devait en effet être réalisée avant la phase de parachèvement. Olivier Pellegrini, Project manager, confirme : « Un délai de six semaines entre la commande et le début des travaux sur site constitue un vrai défi pour un projet de cette envergure. Heureusement, notre organisation a permis de faire face, avec notamment notre bureau d’études comptant plusieurs dessinateurs, avec un chef de chantier présent quasiment en permanence sur site, des équipes IFC pour le montage et d’autres pour la mise en service. Nous avons également sous-traité une partie du montage. Par ailleurs, notre stock important nous a aidé à respecter le planning. »
La situation d’urgence a généré une forte coactivité sur chantier. Zackaria Zaoui, chef de chantier : « De notre côté, nous avons même pu travailler à 25 personnes en même temps lors de deux week-ends de décembre 2022, alors que sur un chantier comme celui-là, nous tournons généralement à 4 ou 5 personnes maximum. »
Une autre particularité du projet est son côté architectural et esthétique, marqué notamment par des finitions variées, en bois, plâtre ou béton apparent. La protection incendie devait donc se faire discrète et s’intégrer au mieux afin de respecter la beauté des lieux, telle que voulue par les concepteurs. Zackaria Zaoui : « Il fallait allier esthétique et technique. Par exemple, dans les salles d’audience, les plafonds perforés sont d’un blanc immaculé. Par conséquent, nos sprinklers y sont blancs, tout comme les rosaces de finition. Dans les bureaux, ce matériel a été placé en version chromée. »
Zackaria Zaoui relève avec fierté : « Nous sommes arrivé les derniers sur le chantier, et nous en sommes sortis les premiers ! C’est très valorisant pour nous tous. Le travail en équipe a été fantastique. Nous avions une réunion de coordination tous les matins pour permettre à tous de travailler dans les meilleures conditions et en toute sécurité. » La faible hauteur de certains plafonds a généré des conflits de passage entre techniques spéciales mais nous sommes toujours parvenus à trouver des solutions. » La manutention de toute la tuyauterie sur plusieurs plateaux à la fois, avec beaucoup de coactivité, a constitué un autre challenge. Au rez-de-chaussée, le travail s’est fait à la nacelle (installation à plus de 6 m de haut), puis avec des échafaudages dans les étages une fois le gros œuvre terminé. “
Zackaria Zaoui, pour qui le Palais de Justice de Namur était le tout premier projet suivi chez IFC : « J’espère que nous obtiendrons la maintenance de l’installation. Olivier m’a beaucoup aidé. Nous avons énormément communiqué et travaillé ensemble, cela a été un travail d’équipe incroyable. J’ai vraiment été mis dans de bonnes conditions pour suivre le projet. »
Une fois l’installation montée, celle-ci doit subir une batterie de tests suivant des procédures bien établies. Le Palais de Justice n’étant pas encore alimenté en eau, IFC a dû trouver une parade. De plus, ces tests se déroulent habituellement avant parachèvement, les inévitables fuites n’occasionnant alors pas de dégâts au bâtiment. Ce ne fut pas tout à fait le cas ici, vu l’avancement du projet au moment où IFC fut impliqué.
L’équipe d’IFC aime être confrontée à des projets qui sortent de l’ordinaire. Elle est par exemple chargée de la protection incendie du nouveau siège de la RTBF à Reyers, qui présente des similitudes avec le Palais de Justice, notamment en termes d’intégration esthétique des installations de protection ou encore de contraintes acoustiques. Autre exemple, le complexe Auchan sur le plateau du Kirchberg à Luxembourg. Rony Basselier : « De tels projets nous mettent au défi, soit par leur ampleur, soit par leur complexité. Nous avons par exemple protégé les nouveaux stockages d’une brasserie d’abbaye, et ce avec des systèmes hybrides à base d’azote, tout simplement parce que le site est classé et que tout est en enterré sur une surface de plusieurs milliers de mètres carrés. Il nous arrive aussi de mener des chantiers en Flandre, mais de manière plus ponctuelle, comme l’usine Beaulieu à Comines-Warneton. »