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L’éco-construction, un secteur porteur d’avenir

L’éco-construction, un secteur porteur d’avenir

L’éco-construction est un marché en pleine croissance. A la Confédération Construction, de plus en plus de membres sont convaincus que le secteur est émergent et a de l’avenir. Cet article vise à vous présenter, en résumé, l’éco-construction via le retour d’expérience d’un des membres de la Confédération Construction, pionnier en la matière.   

« L’essor que connaît l’éco-construction l’a fait passer de secteur émergent à un secteur porteur et d’avenir », a souligné Luc Mohymont, le président de la Confédération Construction Wallonne (CCW), lors des 15 ans du cluster Eco-Construction (voir encadré ci-dessous). « Le nombre croissant de synergies entre entreprises traditionnelles et TPE/PME issues du secteur de l’éco-construction est également un indicateur de la bonne santé du secteur. En tant que président de la CCW, j’en suis extrêmement fier ».   

Définition

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Cette maison est un exemple d’éco-construction. (Photo : Paille-Tech/Lefrancq, Mons)

 

Mais l’éco-construction, c’est quoi précisément ? Pour avoir une idée, nous avons posé la question à un expert : Hervé-Jacques Poskin. Il est le directeur du cluster Eco-Construction et nous a livré sa définition. « Il existe autant de définitions que de personnes qui s’en occupent », a-t-il précisé, avant de proposer la sienne. « L’éco-construction consiste à construire le mieux possible en préservant à la fois les générations futures, la santé des travailleurs et habitants tout en respectant au maximum l’environnement, depuis une page blanche jusqu’à la déconstruction. Cette démarche doit se réaliser au moyen de matériaux bio-sourcés qui constituent la base de l’éco-construction ». 

Matériaux biosourcés

Le rôle de ces matériaux biosourcés – issus des filières agricoles et forestières, de l’économie locale et circulaire –  a toute son importance. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’ils ne manquent pas en Wallonie. Bois, paille, laine de mouton, cellulose, chanvre, liège, argile terre crue, coton, granulés en verre cellulaire et même… herbe ou encore coquillages. Autant d’éco-matériaux disponibles sur le marché wallon pour isoler, construire… Depuis 2010, de nouveaux matériaux et de nouvelles unités de production apparaissent sur le marché. Preuve que le secteur est en pleine croissance.

Première entreprise générale

S’il y en a bien un qu’il ne faut pas convaincre des bienfaits de l’éco-construction, c’est un membre de la Confédération Construction :  DRTB. Marc Ruebens, son administrateur, est « tombé dans la marmite éco-construction » depuis des années. « Le terreau familial a toujours été propice à ce mode constructif », indique-t-il. « Nos points d’attention ont toujours été l’économie d’eau, la réutilisation de l’eau de pluie et l’isolation des bâtiments. Nous sommes la première entreprise générale à avoir mis les pieds dans ce secteur. Et aujourd’hui, il représente 70 % de notre chiffre d’affaires. Désormais, nous avons une clientèle quelque peu privilégiée. Elle vient chez nous parce que nous sommes actifs dans l’éco-construction ».

Avantages

Pour Marc Ruebens, les avantages de ce mode constructif sont multiples.
« Avec des bâtiments peu énergivores, l’impact sur la nature est très faible. En utilisant des matériaux naturels, nous vivons dans un environnement sain avec des bâtiments respirants. Prenez l’exemple de notre chantier Don Bosco, à Woluwe-Saint-Lambert. Il a été réalisé en ossature bois et « habillé » avec de la chaux projetée sur l’isolation en fibre de bois. C’est un bâtiment sain très respirant, facilement démontable et recyclable », souligne-t-il. « L’éco-construction privilégie également les matériaux locaux, la main-d’œuvre locale et les circuits courts. Aussi, en vue du stop au béton, ce mode constructif offre des opportunités pour le rehaussement du bâti. Enfin, ces bâtiments sains sont bons pour la santé. Dans nos nouveaux bureaux, une rehausse sur deux niveaux réalisée en ossature bois à Berchem-Sainte-Agathe, il fait toujours naturellement agréable et respirable. Pourquoi ? Un taux d’humidité ambiant de 50 %, c’est l’idéal pour le corps humain ».   

Bon sens

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Les matériaux naturels ne manquent pas en Wallonie. (Photo : ISOHEMP)

 

Mais pour l’administrateur de DRTB, l’éco-construction va bien au-delà de l’enveloppe du bâtiment. « C’est tout simplement du bon sens. L’aspect environnemental est très important pour les générations de demain. Qu’a-t-on envie de laisser à nos enfants ? Il faut limiter les déchets, la pollution… Il y a aussi l’aspect humain, j’en fais d’ailleurs mon cheval de bataille. C’est un engagement sociétal. Dans une entreprise, il faut bien conscientiser les ouvriers et motiver les gens », explique Marc Ruebens. « L’éco-construction nous permet aussi de nous démarquer de la concurrence déloyale, très peu ouverte et surtout non formée à ces techniques de construction ».   

Synergies

Comme l’a dit précédemment le président de la CCW dans cet article, Marc Ruebens confirme que les synergies entre entreprises traditionnelles et TPE/PME sont croissantes. « Elles sont effectivement de plus en plus fréquentes. Besix, par exemple, nous a demandé d’isoler la toiture de son siège, situé à Woluwe-Saint-Lambert, en fibres de bois. L’entreprise a convaincu son bailleur d’isoler le bâtiment de cette façon ».

Le message de notre membre est très clair : lancez-vous ! « Il faut le faire ! On ne peut plus continuer comme ça. Ou bien on attend que les pouvoirs publics légifèrent et le risque d’être pris au dépourvu existe ou on anticipe et on grandit tous ensemble dans cette voie »,
conclut-il.  


Le cluster Eco-Construction a 15 ans et compte 270 membres

Le cluster Eco-Construction, qui rassemble tous les acteurs et professionnels de l’éco-construction, vient de fêter ses 15 ans. « En 2010, nous ne comptions encore qu’entre 80 et 100 membres. Nous sommes désormais 270 », précise Hervé-Jacques Poskin. « Notre rôle principal est de mettre en relation les entreprises afin qu’elles puissent travailler et innover ensemble. Nous jouons le rôle de Business Developer. Nous créons les moyens de pouvoir rencontrer l’autre et lui faire confiance ». Au même titre que d’autres clusters et que d’autres modes constructifs, la CCW soutient pleinement le cluster Eco-Construction.

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