Début décembre 2016, le collège communal de Namur attribuait le concours pour l’aménagement du Grognon, rebaptisé Confluence, à l’AM De Graeve – Nonet – Duchêne. Dès 2020, soit près de 50 ans après la démolition des dernières habitations présentes sur le site historique, les Namurois devraient enfin profiter d’un vaste espace piétonnier, convivial, ouvert vers la Meuse, voulu comme un lieu de rencontre par les architectes danois de 3XN, les Namurois de Bee Architects (Namur) et JNC International pour les aménagements paysagers.
Sous cette nouvelle esplanade se cachera un parking, dont les terrassements sont actuellement en phase finale. La configuration particulière des lieux, un sous-sol rocheux entre Sambre et Meuse, a poussé les entrepreneurs à recourir au stross, une technique de terrassement que l’on n’avait plus vue depuis bien longtemps dans la capitale wallonne.
Voulu par la Ville de Namur pour améliorer l’accessibilité au centre-ville, le parking de la Confluence, d’une capacité de 670 places, est particulièrement stratégique. Les travaux ont commencé début août 2017 par la réalisation des pieux sécants devant constituer la ceinture du parking. Des fouilles archéologiques ont ensuite suivi jusqu’en juillet 2018. Depuis lors, les travaux du parking battent leur plein.
Gilles Durigneux, directeur technique chez Nonet, nous en dit plus : « Nous creusons jusqu’à 14 mètres de profondeur, soit 9 mètres sous le niveau de l’eau. Les pieux sécants de 1,30 de diamètre sont soumis à une telle pression de la terre et de l’eau qu’il nous a fallu laisser des talus contre les pieux en guise de butées. Afin de pouvoir finaliser le terrassement, le toit du parking a été réalisé par l’entreprise De Graeve, permettant de tenir les pieux en place. Une ouverture de 15 mètres sur 15 a cependant été laissée béante. C’est par cette ‘cheminée’ que 25 000 m³ de roches et de terres seront évacués. Un fameux challenge quand on pense à la concentration des opérateurs qui doivent circuler et démolir entre les colonnes en béton, sans les toucher ni les endommager ».
Pour ce faire, une grue de 700 tonnes a d’abord descendu les grues de terrassement. Le travail d’excavation a ensuite débuté, et devrait durer entre 45 et 50 jours ouvrables. Tout le solde du terrassement s’effectue donc sous le toit du parking, est remonté et chargé par une grue de 45 tonnes à l’aide d’un grappin de chargement spécifique. Degraeve fera ensuite réaliser 300 micropieux ancrés dans la roche et dans le futur radier.
A la fois pour être plus efficace et afin de limiter les nuisances, Nonet s’est équipé d’un tout nouveau ripper, de type excentrique. Il s’agit d’une gigantesque dent vibrante (presque 5 tonnes à elle seule) qui permet de démolir beaucoup plus rapidement qu’avec un brise-roche tout en réduisant les bruits et les ondes de chocs à néant. Un essai préalable avait permis de démolir 200 mètres cubes de roche en deux heures. L’acquisition de ce nouvel outil ravit Gilles Durigneux, qui voit déjà plus loin que le chantier en cours : « Le fait de disposer d’un tel ripper pèsera dans la balance pour décrocher d’autres chantiers. »
Une fois le parking achevé, la nouvelle voirie sera réalisée (par un autre opérateur), ce qui permettra ensuite de démolir la rue baron Huart qui menait au pont de France. Nonet se chargera alors de réaliser l’esplanade, les espaces verts, ainsi que les voiles et gradins qui connecteront l’esplanade à la Meuse. Le Grognon perdra alors définitivement son nom pour gagner en convivialité, la Confluence devenant un nouveau pôle d’attractivité tant pour les Namurois que pour les touristes.