En tant que nouveau patron de Renault Trucks Belgium, Pierre-Jean Vergé Salamon a toutes les raisons d’attendre avec impatience les Demo Days. « C’est une occasion unique de nouer des contacts avec nos clients », affirme-t-il.
Pierre-Jean Vergé Salamon (51 ans) est depuis peu aux commandes de Renault Trucks Belgium. Le Français volubile, qui possède une riche expérience acquise dans les pays asiatiques, voit encore des opportunités de croissance intéressantes pour sa marque sur le marché belge, en particulier grâce à l’électrification. Les Demo Days sont déjà un premier tremplin vers cet objectif.
Pierre-Jean Vergé Salamon : « C’est peut-être moins connu du grand public, mais le segment du tout-terrain et de la construction est profondément ancré dans l’ADN de Renault. Historiquement, la marque a toujours construit des camions pour les endroits où personne n’allait ou n’accédait, et elle a aussi organisé des raids dans des régions éloignées. Les camions miniers de 15 tonnes ont également été le point de départ de ma propre carrière, c’est ma passion. Mais une autre raison est la création de valeur. Les Demo Days sont une occasion unique de rencontrer nos clients. L’événement nous aide à comprendre s’il est nécessaire de corriger le tir ».
« Les visiteurs peuvent découvrir le K6x4, un véritable multitalent, très robuste et fonctionnel, qui jouit d’une excellente réputation. Mais il y a aussi un D4x4 aménagé en camion de pompiers. Un camion destiné à lutter contre les feux de forêt et qui fait donc tout aussi bien son travail loin des sentiers battus. Il illustre l’expertise de Renault en tant que spécialiste dans des disciplines très diverses. Ces camions de pompiers se retrouvent partout dans le monde. La surface est souvent la même, mais les besoins des clients sont toujours différents. Enfin, nous apportons également le C6x2 E-Tech qui, avec sa batterie de traction, incarne le groupe motopropulseur du futur. Il est également très important de savoir que Renault assure l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Pour les réparations, il est important que le client puisse compter sur nous, surtout dans la catégorie tout-terrain où les pannes inattendues sont plus fréquentes. Sans ce soutien, ça ne marche pas. »
« Dans le secteur de la construction, nous constatons un intérêt croissant pour la propulsion électrique. Outre le transport, la construction est un pilier essentiel du Green Deal européen, ce qui signifie qu’elle doit intégrer ses machines – et donc ses camions – dans sa stratégie de décarbonisation. De nombreux appels d’offres, en particulier dans les villes, exigent désormais des véhicules à propulsion électrique pour effectuer les travaux afin de réduire les désagréments pour le voisinage. L’intérêt est croissant, mais les véhicules à batterie sont complexes. La transition prendra du temps, mais elle est inévitable. »
« Pour le marché des véhicules tout-terrain et de l’infrastructure routière, cela représente un défi de taille en raison de l’éloignement des sites. Dans le secteur de la construction, c’est déjà un peu plus facile, avec des projets qui se situent davantage dans des environnements urbains. En tant que fabricant, nous devons nous adapter. Auparavant, on livrait un camion et un plan de maintenance. Avec les camions électriques, il s’agit d’un ensemble complet : l’énergie appropriée, la recharge, le comportement de l’utilisateur, etc. Il faut travailler avec toutes ces données pour les transformer en informations pour le client. »
« Certainement. Nous avons deux grandes initiatives en cours, car les batteries ne seront pas la seule solution. Elles sont efficaces jusqu’à une autonomie de 650 km, mais au-delà, l’hydrogène est une alternative intéressante. Nous développons non seulement des piles à combustible, mais également des moteurs à combustion adaptés. À moyen terme, c’est-à-dire dans cinq ans, ce dernier pourrait être une solution intéressante. »