De nos jours, pouvoirs publics et entreprises s’engagent pleinement dans la transition vers les énergies renouvelables, avec pour objectif principal les objectifs européens de 2050. Cela implique non seulement des investissements dans les technologies renouvelables, mais également des efforts pour optimiser l’utilisation de l’énergie et éviter tout gaspillage. La cogénération, une technique de production combinée de chaleur et d’électricité permettant la récupération de chaleur, ainsi que d’autres technologies, constituent à cet égard une priorité, tant sur le plan écologique qu’économique. Un domaine spécifique dans lequel Equans s’est spécialisé depuis de nombreuses années, dans le cadre d’une offre globale en matière de gestion de l’énergie. « Dans de nombreux cas, la récupération de chaleur peut être une pièce importante du puzzle. »
Le principe de la récupération de chaleur est aussi simple qu’ingénieux : au lieu de simplement pomper la chaleur (résiduelle) libérée ou dissipée dans l’atmosphère, il s’agit de la capter et de la réutiliser pour chauffer des bâtiments ou produire de l’eau chaude sanitaire. Malgré ses avantages indéniables, ce concept est relativement récent, explique Jeroen Vander Eeckt, Business Developer chez Equans BeLux. « Il y a dix ans, l’énergie primaire était plutôt bon marché et le Green Deal européen n’existait pas encore. Il n’y avait donc pas de besoin immédiat de récupération de chaleur, mais entre-temps, nous avons traversé une crise énergétique sévère et le cadre législatif est entièrement tourné vers la recherche de la neutralité carbone d’ici 2050. La demande de solutions efficaces sur le plan énergétique et économiquement viables a explosé. En tant qu’élément essentiel de la transition énergétique, la récupération de chaleur peut être une pièce importante du puzzle pour de nombreux pouvoirs publics et entreprises. »
Il existe plusieurs façons de récupérer la chaleur. On peut, par exemple, penser à un système de ventilation D ou à un réseau de chaleur. Une autre technologie prometteuse est la cogénération. Elle consiste à utiliser du gaz pour faire fonctionner un moteur, une turbine ou une pile à combustible qui met ensuite en mouvement un alternateur produisant de l’électricité. La chaleur générée par le mouvement de l’alternateur est captée (via un échangeur de chaleur), de même que la chaleur issue des gaz de combustion (via la condensation). Résultat : jusqu’à 20% de consommation de carburant en moins par rapport à une production séparée d’électricité et de chaleur, une diminution des émissions de CO2 et d’autres gaz nocifs, ainsi qu’une facture énergétique jusqu’à 10% moins élevée si l’installation est correctement dimensionnée.
Chez Equans, nous croyons fermement au potentiel des centrales de cogénération, lesquelles peuvent apporter une valeur ajoutée aux bâtiments intelligents ainsi qu’aux environnements industriels. « Nous avons deux équipes spécialisées dans ce domaine, renforcées par une troisième équipe composée d’une vingtaine de techniciens qui assurent la maintenance spécialisée des installations de cogénération et des générateurs de secours », explique Jeroen Vander Eeckt. « Notre atout majeur réside dans le soulagement de nos clients grâce à une offre de service complète, référence sur le marché : conception, installation, suivi, entretien, et éventuellement (co)financement. De cette manière, nos clients ne doivent pas se préoccuper des aspects pratiques et de l’investissement initial, tout en bénéficiant avec nous des avantages environnementaux et financiers. Souvent intégrée dans une solution plus vaste, comme un contrat EPC, une centrale de cogénération cherche à optimiser l’efficacité énergétique par une combinaison de différentes techniques, via un suivi rigoureux, un contrôle intelligent et une maintenance de qualité. »
C’est ce que fait Equans, entre autres, pour la ville de Geel, où plusieurs centrales de cogénération ont été installées dans le cadre d’un engagement de résultat. « Une nuance importante est que nous considérons les gains à l’échelle de l’ensemble du patrimoine immobilier, et non uniquement sur les sites où sont implantées les installations. Localement, la consommation de gaz peut augmenter, mais en transportant la chaleur résiduelle, la consommation d’énergie ailleurs diminue considérablement, ce qui rend l’ensemble plus favorable », explique Julie Van Simaeys, Project manager. La cogénération installée par Equans chez Christeyns, acteur belge d’envergure mondiale dans le secteur des produits chimiques et des détergents, est une référence notable. L’entreprise recherchait une solution durable et orientée vers l’avenir pour réduire sa consommation de vapeur, et donc son impact en termes de CO2 et sa facture énergétique. L’un des moyens d’y parvenir est une centrale de cogénération de 550 kWe qui produit plus de 4100 MWh d’électricité et 4900 MWh de chaleur par an. La chaleur produite par le moteur à gaz qui fait fonctionner la cogénération est utilisée pour chauffer deux halls. Et lorsque la chaleur résiduelle est excédentaire, elle est transportée vers les immeubles d’habitation voisins par le biais d’un réseau de chaleur. En bref : rien n’est perdu, comme chez Sligro Food Group, qui a équipé son nouveau centre de distribution à Evergem de cellules de réfrigération et de congélation permettant de récupérer la chaleur. La chaleur résiduelle est notamment utilisée pour chauffer l’eau (via un échangeur de chaleur dans une pompe à chaleur) et pour chauffer par le sol les bureaux, les salles de réunion et le sol de la cellule de congélation.
Les prix du gaz et de l’électricité étant un peu plus volatils qu’avant la crise de COVID-19, la technologie de la cogénération suscite davantage de réticences. Chez Equans, on remarque également que certains clients hésitent à franchir le pas. C’est injustifié, souligne Julie Van Simaeys. « L’élément décisif pour l’efficacité d’une installation de cogénération est la différence entre le prix du gaz et celui de l’électricité, et même dans les conditions actuelles du marché, cette différence semble suffisamment importante pour rendre la cogénération plus efficace (sur le plan énergétique) et plus rentable sur le plan économique. Entre-temps, les pompes à chaleur et les réseaux de chaleur sont également en plein essor, mais cela ne change rien au fait que la cogénération reste une partie importante de la solution dans de nombreux cas, en particulier là où il y a une demande constante de chaleur et d’électricité, comme dans les hôpitaux, les aéroports, les MRS, etc. Nous avons même récemment installé chez Aquafin une première centrale de cogénération fonctionnant au biogaz, qui n’est plus brûlé comme un produit résiduel local mais est utilisé de manière fonctionnelle pour produire de l’électricité verte. Ainsi, même dans un monde neutre en carbone, cette technologie restera pertinente ». Jeroen Vander Eeckt est tout à fait d’accord avec son collègue : « Si vous la concevez, la dimensionnez, l’implémentez et, si nécessaire, la combinez avec d’autres technologies, une centrale de cogénération est toujours avantageuse d’un point de vue écologique et économique. C’est pourquoi, en tant qu’expert en énergie, il est important de pouvoir comprendre la situation du client. Cela nécessite des compétences spécifiques, dont Equans dispose en abondance. »