L’époque où le fondateur Robert Eloy investissait dans une pelle hydraulique pour réaliser ses premiers travaux à son compte est à la fois lointaine et proche. Près de 60 ans plus tard, la troisième génération de la famille, Olivier, Pierre-Etienne et David Eloy, est aux commandes d’un groupe fort de plus de 500 collaborateurs, actif depuis Sprimont en construction et déconstruction au niveau régional, ainsi qu’en traitement des eaux dans le monde entier. Cette croissance n’a en rien entamé l’état d’esprit des origines, basé sur le respect de valeurs humaines et du travail bien fait, comme nous l’explique David Eloy, Administrateur délégué.
Aujourd’hui plus que par le passé, le respect de l’environnement est au centre des préoccupations. Chez eloy cependant, cette volonté ne date pas d’hier, puisque dès 1971 Robert Eloy, précurseur dans l’âme, se lançait dans le traitement des eaux usées en proposant fosses septiques, puis dégraisseurs, séparateurs à hydrocarbures, filtres bactériens et stations d’épuration. Ce n’est que dans un second temps qu’il élargit son offre aux travaux publics. David Eloy : « Avec un tel historique, eloy est parfaitement crédible quand il s’agit d’environnement, aux antipodes de l’effet de mode, avec cette dimension durable qui percole naturellement dans toutes nos activités. »
En 60 ans, eloy a su intégrer toute une série de métiers liés à la construction, de la déconstruction et l’assainissement à la conception et réalisation de ses propres promotions immobilières. Classe 8 en infrastructures et en bâtiments, eloy est aujourd’hui un acteur clé sur le secteur du bâtiment industriel. David Eloy : « Même dans notre région, beaucoup ignorent encore qu’eloy, ce n’est pas que les citernes, les routes ou le béton. Il nous faut sans cesse communiquer pour faire savoir qu’eloy, c’est aussi de la déconstruction, de l’assainissement, du bâtiment, du génie civil… et c’est ce que nous faisons via Construire la Wallonie. Nous nous sommes lancés dans ces différents métiers parce que, à un moment donné, nous étions insatisfaits de ceux qui le faisaient jusqu’alors pour nous et pour nos clients, parfois avec une inadéquation aux valeurs de notre entreprise. Notre objectif a en effet toujours été de bien faire les choses, et donc de maîtriser parfaitement l’ensemble de nos métiers, comme un spécialiste peut le faire. Et davantage que ne le peut un généraliste. » L’exemple de la déconstruction est édifiant. En quelques années, eloy s’est positionné comme un acteur sérieux du secteur. Car, même en déconstruction, il est possible de montrer le visage d’eloy, avec un chantier propre et sûr. D’autant qu’actuellement, le tri des matériaux déconstruits devient la clé d’un processus de transformation dans le cadre de la circularité, dans lequel eloy est résolument engagé avec notamment son centre de valorisation à Bierset. Tout y est fonction de la qualité des flux entrants d’une part, de leur quantité suffisante pour continuer à investir dans du matériel de traitement, d’autre part.
Partant de sa base à Sprimont, le rayon d’action d’eloy est limité par les contraintes logistiques et opérationnelles, et dans une région où sont aussi implantées plusieurs autres entreprises du secteur, en raison de la présence historique de carrières et bien évidemment de l’essor important qu’a connu Liège au 19e siècle avec les industries sidérurgiques, minières et textiles. David Eloy : « Notre volonté est d’épargner à notre personnel de trop longs trajets vers les chantiers. Notre sentiment est par ailleurs qu’une entreprise engagée socialement doit avant tout chercher à se positionner sur les marchés de sa région. C’est encore plus vrai pour une société comme la nôtre qui contribue à l’aménagement du territoire, parce qu’y travailler laisse des traces dans le paysage qui font la fierté de ceux qui les
ont réalisées. » “
Par rapport à ses concurrents, eloy se positionne un peu plus haut dans la chaîne de valeurs – notamment via la promotion, qui permet d’alimenter l’entreprise et ses autres métiers. En élargissant la promotion au-delà du résidentiel, par exemple en réaffectant d’anciennes friches industrielles comme à Haccourt ou à Engis, le groupe sprimontois se donne la possibilité de poursuivre son développement tout en restant dans sa région. Nous y reviendrons dans un prochain numéro.
Qui dit eloy, dit proximité mais aussi esprit de famille. Trouver du personnel n’est simple pour personne. Encore moins quand on est amené à pêcher dans le même vivier local que ses concurrents proches. David Eloy : « Le constat lors d’un coup de poing pénurie était édifiant : sur plus de 3000 personnes activées à l’échelle locale par le Forem, moins de 20 candidats se sont signalés. Chez eloy, depuis de nombreuses années déjà, nous travaillons sur différents canaux, dont l’embauche par parrainage d’un membre du personnel, qui marche assez bien. » Preuve supplémentaire de la fierté ressentie par les collaborateurs d’eloy, qui jouent ainsi un rôle d’ambassadeur de leur entreprise. Parallèlement, le département RH travaille sur un plan pour former ceux qui ne sont pas qualifiés mais qui ont envie de travailler. Certains métiers, comme chez eloy Water, ne s’apprennent d’ailleurs pas à l’école, mais sur le terrain.
La R&D est également un élément essentiel, aussi bien pour le secteur construction que pour le secteur traitement des eaux. « Investir dans de nouvelles solutions est essentiel pour assurer la croissance et la durabilité de nos deux métiers historiques. La construction doit devenir plus durable. Nous avons ainsi été et sommes toujours l’un des pionniers dans l’utilisation de ciment bas carbone. Avec un partenaire français, Hoffman Green Cement, nous testons le produit sur nos chantiers avant de le proposer à une clientèle extérieure. Avec le cimentier Holcim, nous visons à faire certifier la réutilisation de granulats recyclés dans des bétons à haute performance. Quant au traitement des eaux, il va devoir aller beaucoup plus loin dans sa proposition de valeur pour créer une rupture, bien au-delà de la simple amélioration des produits. Les techniques pour y arriver sont souvent connues mais il s’agit de rendre le produit accessible en termes de coût. Note présence internationale dans ce domaine peut nous y aider, parce l’eau a beaucoup plus de valeur dans certaines parties du monde qu’en Belgique. »
Dans une entreprise où la maîtrise est essentielle, disposer des bons outils est primordial. « La troisième génération de la famille, familiarisée au numérique dès l’enfance, a très naturellement soutenu l’implémentation de nouveaux outils numériques, afin de gagner en performance : guidage GPS de nos engins, relevé de terrain par drone, traçabilité du matériel, … toutes solutions visant à faciliter la vie dans nos différents métiers. Avec l’émergence de l’intelligence artificielle, nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Que ce soit pour les services généraux ou dans d’autres domaines plus techniques, il nous faut rester attentifs et se servir de ce qui existe dans le but de conserver cette maîtrise historique qui nous a toujours permis de délivrer un travail de qualité. »