Créée il y a 35 ans, ASSAR (pour ASSociation d’ARchitectes), est aujourd’hui l’une des plus importantes sociétés d’architecture du pays. Quelque 150 collaborateurs se répartissent sur cinq implantations (Bruxelles, Liège, Anvers, Luxembourg et Paris), pour se mettre au service de projets locaux en s’appuyant sur la méthodologie globale qui a assuré la croissance d’ASSAR dans des domaines aussi variés que le logement, les immeubles de bureaux, le retail, le secteur médical et paramédical ou encore l’industrie scientifique. Rencontre en Cité Ardente avec Pierre-Maurice Wéry, l’un des fondateurs d’ASSAR avec Eric Ysebrant.
Pierre-Maurice Wéry, encore stagiaire à l’époque, participe aux origines d’ASSAR à un moment où les moyens de production, devenus informatiques, commencent à révolutionner le métier d’architecte. Rapidement, la jeune équipe se voit confier des projets de très grande envergure, comme l’Ecole Royale Militaire (un projet de 4 milliards, dont un premier bâtiment d’un milliard 800 millions de francs belges !) ou l’Espace Rolin. La fin des années 80 est une époque bénie, ASSAR remportant 7 des 8 projets pour lesquels elle était en lice. Même si le gain énorme de productivité offert par les nouveaux outils va contribuer à faire face à un carnet de commande bien rempli, c’est à un autre niveau qu’il faut rechercher ce qui fait, encore aujourd’hui, la force d’ASSAR.
ASSAR est aussi et surtout une aventure humaine. Dès les origines, c’est la complémentarité entre différents profils (un designer, un technicien et un organisateur) et la volonté de ces architectes de travailler ensemble sur les projets, qui a permis de construire des projets forts et convaincants, essentiellement des immeubles de logement et de bureaux. Au fil des ans, cette philosophie s’est confirmée par l’intégration successives d’équipes d’architectes ayant chacune une spécialité propre : Hoet + Minne (hôpitaux), L’Atelier (retail), puis Llox (maisons de repos). Pierre-Maurice Wéry : « Plus notre taille augmente, plus nombreuses sont les typologies que l’on est capable de traiter. L’exception la plus notable est le secteur culturel. Nous avons souvent été candidats, jamais lauréats ». Par-delà ces typologies, ASSAR peut également compter sur des concepteurs techniques qui, en avançant dans leur carrière, deviennent hyper spécialisés dans leur domaine. « Je pense par exemple à deux personnes extrêmement compétentes dans les technologies de façades, qui sont donc impliquées dans de nombreux projets où les façades et leur technologie jouent un rôle majeur. » Le fait qu’ASSAR puisse puiser dans un vaste vivier de compétences lui permet de toujours composer l’équipe la mieux adaptée à la situation.
Ceux qui pensent qu’ASSAR peut se résumer au siège de Glaxo et à quelques grands hôpitaux comme le CHIREC à Bruxelles, se trompent. Certes, les premières années, 99% du chiffre d’affaires concernait des projets sur le sol des 19 communes bruxelloises. Ce n’est évidemment plus le cas depuis. De nombreux maîtres d’ouvrage se sont tournés vers ASSAR pour sa capacité à gérer des projets d’envergure. La complexité d’organisation d’un projet de cette taille ne s’improvise en effet pas.
L’architecture garde des racines très locales. Les compétences d’ASSAR l’ont cependant amenée dans toutes les régions. Si l’on suit la dorsale wallonne au départ de Tournai (transformation-extension du centre commercial des Bastions sans que ses activités ne soient mises à l’arrêt), on fait un double arrêt à Gosselies où, grâce à ASSAR, la Clinique Notre-Dame de Grâce a fait peau neuve et où ASSAR est également l’auteur de projet du Centre de recherche d’AGC. Un projet mettant en valeur l’image du fabricant verrier, qui fut aussi une belle expérience humaine dans une collaboration en bouwteam. ◊
Toujours en province du Hainaut, les anciens de l’équipe Hoet + Minne œuvrent à des hôpitaux à Mons et La Louvière. À Mons, l’équipe Retail d’ASSAR a construit le magasin IKEA et d’autres bâtiments commerciaux sur le site des Grands Prés. L’IKEA d’Arlon a aussi été réalisé par ASSAR l’Atelier. À Namur, on doit à ASSAR un immeuble de bureaux et le CHR, tandis qu’un quartier de logements est dans le pipeline (en association avec AAO). Et à Liège, outre le CHC et la maison de repos et de soins sur le site du MontLégia, déjà livrés, la réaffectation de l’ancienne Innovation à Féronstrée et le développement du triangle de Bavière feront date. Pierre-Maurice Wéry :
« Féronstrée est un projet dont nous sommes fiers. C’est une belle réhabilitation d’un bâtiment resté inoccupé en plein cœur de Liège. Nous avons conservé et restauré toute la modénature en béton architectonique, pour insérer un immeuble de bureaux à la place du magasin. Quant au site de Bavière, c’est un bel exemple du succès des équipes ASSAR. Il y a tellement d’autres équipes qui s’y sont cassé les dents. Nous avons participé au programme le plus partagé (privé et public), le plus complémentaire dans la longue histoire de ce site à développer. Et puis, on va bientôt s’attaquer au stade du Standard. »
Après s’être installé il y a longtemps déjà au Grand-Duché, ASSAR se voit désormais de plus en plus reconnu en France. Pour ses compétences organisationnelles dans le domaine hospitalier bien sûr, mais aussi pour son savoir-être, une belgitude faite de bon sens et de respect qui semble séduire outre-Quiévrain.
Pierre-Maurice Wéry : « ASSAR est au service du projet. Nous ne sommes pas là pour faire une œuvre à la mémoire de l’auteur de projet. Nous sommes là pour créer un lieu de vie dont les clients peuvent profiter chaque jour, longtemps. »