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Démolition à l’explosif d’une antenne radar de 162 mètres
A proximité immédiate de l’antenne à démolir se trouvent une antenne du réseau Astrid, un réservoir d’eau potable et une conduite de gaz haute pression.

Démolition à l’explosif d’une antenne radar de 162 mètres

Le 12 octobre dernier à Court-Saint-Etienne, une ancienne antenne radar de l’OTAN, haute de 162 m, a été démolie à l’explosif par le Pôle Démolition que l’entrepreneur namurois Nonet a créé en 2022 pour se donner les moyens humains et matériels de développer cette activité à part entière. L’opération avait été minutieusement préparée étant donné les contraintes du site et surtout le choix de la méthode, encore peu courante dans notre pays. 

Une charge creuse est posée à un endroit préalablement affaibli de la structure métallique, qu’elle va venir couper.

Démolition des abris pour les F16 sur la base de Florennes, de plusieurs tours dans le centre de Namur, … c’est à ce genre de marchés de démolition pure que s’intéresse désormais égale­ment Nonet, en plus de ses activités historiques de terrassement et de construction. Et ce n’est pas tous les jours que se présente l’occasion de démolir une structure métallique correspondant à plus d’une demie tour Eiffel… Implantée au milieu des cultures, cette antenne des années 50 devenue obsolète était pour le propriétaire des terres source de préoccupations et de coûts. Nonet est donc intervenu dès mars 2022 pour étudier les différentes techniques envisageables : démolition classique avec grue de haut gabarit, basculement par vérin et câble de traction ou basculement par explosif. Face à l’absence de plans, Nonet a commencé par modéliser en 3D l’antenne sur base d’un nuage de points relevés par drones, afin d’appréhender au mieux la structure et la manière de la démolir.

Contraintes du site

Même située « au milieu de nulle part », l’antenne présentait plusieurs contraintes pour sa démolition. Sa taille ne permettait pas de travailler avec les moyens habituels de levage, même ceux utilisé pour le (dé)montage d’éoliennes de grande taille. Gilles Durigneux, Directeur du Pôle Démolition chez Nonet : « Il aurait fallu sacrifier 4000 m2 de champs en y déversant 5000 tonnes d’empierrements pour créer deux plateformes pour les grues. C’était inconcevable en termes d’environnement et de coût, ce qui nous a poussé à réfléchir plus avant. »

Le basculement par traction et vérins présentait quant à lui de trop grands risques d’instabilité, mettant en péril le contrôle de la tour lors de sa chute. A proximité immédiate se trouvent en effet une antenne du réseau Astrid et un réservoir d’eau potable, tandis qu’une conduite de gaz haute pression longe la parcelle.

Avec son Pôle Démolition nouvellement créé, Nonet s’intéresse désormais aussi aux chantiers de démolition pure.

A l’explosif

Le basculement par explosif constituait la solution, offrant de plus rapidité d’exécution, réduction des nuisances et sécurité des travailleurs. Cerise sur le gâteau, il a été estimé que cette méthode générait 30 fois moins d’émissions de CO2 que celle par grue de levage. Gilles Durigneux : « Nous n’avions pas encore cette compétence en interne, si bien que nous nous sommes mis à la recherche d’un partenaire spécialisé que nous avons finale­­ment trouvé en France. » Une charpente métallique ne réagit pas comme une maçonnerie qui s’affaissera droit sur son axe.  « Il y a beaucoup plus d’inconnues. Il faut tenir compte de la prise au vent, savoir où affaiblir la structure avant de la démolir, … autant de questions auxquelles nos plans 3D ont permis de répondre. » Ces plans ont aussi permis de calculer le tonnage d’acier à récupérer, indispensable pour établir le prix de la démolition.

La modélisation 3D fut bien sûr accompagnée de sondages et autres relevés sur site. L’obtention des permis nécessaires a pris du temps, d’autant que le compte à rebours était enclenché puisqu’il fallait éviter les tempêtes automnales et les journées trop courtes.

Des trous ont été forés dans chaque massif en béton pour accueillir les bâtons de dynamite.

Jour J

Avant le jour J, Nonet a procédé à la démolition partielle des murs type bunker autour des massifs, à la réalisation de merlons pour arrêter les projections, au creusement d’une tranchée périphérique antivibratoire par mesure de sécurité ainsi qu’au forage des trous dans les massifs pour la pose des explosifs.

Le grand jour venu, Nonet a enchaîné rapidement les opérations : réception des explosifs en présence de l’organe de contrôle du SPF, pose des charges de dynamite dans le massif béton, pose des charges « coupantes » sur la structure métallique, mise en place des câblages et détonateurs, dernier check sécurité dans un périmètre de 350 mètres, puis mise à feu… Et, surprise, l’antenne n’a basculé qu’après une seconde tentative, le surdimensionnement extrême des ancrages ayant échappé à tous les sondages ! Mission accomplie donc, et on ne manquera pas de relever le sang-froid des équipes de Nonet qui a permis de trouver des solutions pour finir le travail avant le coucher du soleil. Deux semaines plus tard, la totalité de l’antenne, découpée au sol à la cisaille hydraulique,
avait été évacuée.  

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