Le constat était sans appel : avec plus de 30 000 piétons par jour, la chaussée d’Ixelles figurait dans dans le top 3 des axes bruxellois les plus fréquentés par les piétons, et ce malgré une configuration réservant la majeure partie de l’espace public à la voiture. De la Porte de Namur à la rue du Viaduc en passant par la place Fernand Cocq, elle est à présent devenue une zone de rencontre à accès restreint, où piétons et cyclistes partagent l’espace en journée avec les seuls bus. Dans cette remarquable métamorphose, des caniveaux ACO ont joué un rôle plus important qu’on ne pourrait l’imaginer.
Sébastien Heuss, architecte responsable du projet chez ÁRTER architects, explique le fonctionnement de la voirie revisitée : « De 7 à 19 heures, aucune circulation automobile (hormis les bus) n’est possible sans autorisation. Le reste du temps, la chaussée est ouverte à toute circulation, limitée à 20 km/h. L’espace est complètement ouvert mais les accès sont contrôlés par des caméras ANPR. »
Le maître d’ouvrage ne souhaitait aucune différence de niveau de façade à façade, sur 13 à 15 m de largeur. « Nous voulions donc marquer visuellement le couloir central sans différence de niveau, par la pose de caniveaux continus de part et d’autre de celui-ci ». Outre le drainage, ces caniveaux ont donc une fonction de marquage visuel et sensoriel (pour les mal voyants). C’est le concept Freestyle d’ACO qui a été choisi ; les grilles en fonte sont fabriquées entièrement sur mesure suivant un dessin fourni par le client. Pour ce projet, les grilles ont été personnalisées avec un design représentant des planches de bois, rappelant l’époque où, au Moyen-Âge, la voie permettait le transport du bois entre le centre du village bruxellois et les villages alentours. Le dessin faisant 1 mètre, il se déploie sur deux modèles de 50 cm posés en alternance. Avec le temps, la grille en fonte va progressivement s’oxyder et prendre une teinte rouille patine, plus proche de l’évocation de la planche de bois.
« Sur la place F. Cocq, qui est uniquement piétonne, nous voulions un système de récupération des eaux beaucoup plus discret que des grilles. L’idée est de ne pas perturber l’aspect visuel de la place, les perspectives, … Sideline d’ACO convient vraiment bien pour ce type de projet. De plus, ici aussi, les caniveaux permettent de marquer certains éléments, comme le long des façades entre les arbres, où ils servent aussi à délimiter les terrasses, tout en évacuant l’eau vers les fosses de plantation. Au niveau de la fontaine, on a un grand Sideline qui récupère tous les jets encastrés et envoie l’eau vers les locaux techniques où se trouvent les pompes. »
Sideline existe aussi en version avec éclairage LED, un élément fin, discret, qui associe les fonctions éclairage et drainage. Sur la place F. Cocq, Sideline LED souligne le pourtour d’un grand trapèze en béton architectonique de 8 m de côté, espace central convivial, le faisant flotter en quelque sorte au-dessus de la place.
Tant l’architecte que l’entrepreneur se disent enchantés de la collaboration avec ACO. Sébastien Heuss (ÁRTER architects) : « C’est la première fois que nous collaborons avec eux autour de l’élaboration d’un projet spécifique. Le service est impeccable. Très vite, sur base du design que nous avions proposé pour le Freestyle, ils prennent le relai de manière spontanée et améliorent le concept en fonction des exigences techniques de leur produit. Avec des retours rapides et un processus de validation très clair. Autre initiative bienvenue de leur part : sur base de notre plan général de localisation de tous les systèmes de drainage, ils ont fait le positionnement et le calcul du nombre de regards d’inspection et de dessableurs, en les disposant aux endroits les plus efficaces… C’est quelque chose que l’architecte a généralement du mal à faire. »
Richard Ravanelli, responsable du projet pour l’entrepreneur Viabuild, confirme. « J’ai déjà travaillé avec des caniveaux ACO, mais ici les dalles font 16 cm d’épaisseur, ce qui a représenté un défi pour tout aligner sur un même niveau. C’était une chouette expérience. Nous avons enrobé les caniveaux de 20 cm de béton pour les consolider. Les bus passent à haute fréquence et tout reste bien en place. J’ai commandé tout en une fois et ai été livré au fur et à mesure, et j’ai pu tenir mon planning. ACO s’est adapté à nos besoins, alors que d’habitude c’est l’entrepreneur qui doit s’adapter. »