Nous vous le présentions l’an passé, l’ecocentre développé à Bierset par le groupe Eloy dans un esprit d’économie circulaire est à présent pleinement opérationnel. Petits et gros entrepreneurs y sont les bienvenus pour y verser terres et inertes et repartir directement à charge avec du béton ou des empierrements recyclés. Avec le conseil en prime, car utiliser le bon matériau en fonction de l’application visée permet souvent de faire de belles économies.
Avec Thomas Sadzot, directeur d’Eloy Béton et Martin Thines, technico-commercial chez Eloy, nous avons retracé le parcours des produits entrants et sortants, ainsi que les nombreuses opportunités qu’un ecocentre intégré comme celui-ci représente pour vous.
En Wallonie, la réglementation issue du Décret Sol a instauré toute une procédure administrative, encadrée par Walterre, pour assurer la traçabilité des terres excavées.
L’ecocentre d’Eloy effectue les démarches de caractérisation des terres à votre place, que vous soyez une grande entreprise de voirie, un terrassier ou un entrepreneur de parcs et jardins, voire un particulier. Petits ou gros volumes, peu importe, pour autant qu’il ne s’agisse pas de terres classées comme dangereuses.
En-dessous de 20 m3, la Loi n’impose aucune traçabilité, si bien que le client peut se présenter sans contact préalable. Martin Thines : « Au-delà de 20 m³, après conclusion d’une convention, le client peut se présenter à notre centre de regroupement muni des documents de transport pour verser ses terres sans analyse. Le centre s’occupera de toutes les formalités Walterre ainsi que de la caractérisation des terres. Dans tous les cas, le gain de temps pour l’entrepreneur est évident : il peut démarrer son chantier quasi instantanément et sans contraintes administratives. »
Les terres sont ensuite analysées puis éventuellement traitées. Un hall de 6000 m2 permet à Eloy de garder les terres au sec, ce qui est unique en région liégeoise. Pour le client qui veut repartir à charge, plusieurs types de terre sont disponibles à l’enlèvement. L’ecocentre dispose de grandes quantités de terres brutes, un atout pour l’entrepreneur soucieux de faire tourner ses machines avec un haut rendement. Viennent ensuite les terres chaulées en vue d’augmenter leur portance. Ces deux types de terres sont mises gratuitement à disposition. Une troisième catégorie concerne les terres végétales, utilisées en couverture pour accueillir des plantations. L’ajout d’un substrat nutritif est également possible et permettra d’encore enrichir ces terres, qui intéresseront notamment l’entrepreneur de parcs et jardins.
Outre les terres, l’ecocentre accueille également les inertes, à l’exception des déchets dangereux comme l’amiante. On parle donc essentiellement de bétons, hydrocarbonés sans goudron et mixtes. Les tarifs de versage pour les inertes varient de… 0 (et même -1) euro à environ 7 euros suivant la qualité du déchet. Plus il est pur, moins il demandera de traitement pour être revalorisé. Eloy va même jusqu’à vous rémunérer 1 euro/tonne pour du béton propre non armé. Thomas Sadzot : « C’est notre opérateur qui, à l’arrivée du camion et sur base de son expérience, va évaluer la qualité du déchet. Car la clé du succès d’un centre de traitement, c’est un bon tri à l’entrée ! »
Les inertes sont ensuite traités et certifiés pour devenir des empierrements de différents calibres, en béton, hydrocarboné ou mixte. Les grands entrepreneurs travaillent déjà avec des empierrements recyclés, qu’ils consomment en grande quantité, par exemple pour le chantier du tram liégeois. « D’autres y gagneraient sans doute à opter pour nos empierrements recyclés, moins coûteux que les granulats naturels. Tout dépend de la performance requise : certaines applications n’ont pas forcément besoin d’un produit surqualitatif … En s’approvisionnant chez nous, les entrepreneurs trouveront donc les matériaux dont ils ont besoin, à un prix attractif, tout en venant verser des terres ou des inertes. D’une pierre, deux coups ! »
En plus de sa centrale produisant du béton de qualité BENOR, l’ecocentre Eloy dispose depuis peu d’une seconde centrale, spécialisée dans la production de béton recyclé. Ici aussi, il y a des habitudes à faire évoluer : le béton circulaire peut parfaitement convenir en terrassement. Pourquoi par exemple utiliser du calcaire de carrière dans les produits liés pour sous-fondation, alors que des produits recyclés offrent des performances équivalentes ? Martin Thines : « En Wallonie, nous vivons un peu dans le luxe de ce point de vue-là. Mais nous arrivons à un point d’inflexion. L’explosion du prix du béton, en partie due à la forte hausse de prix des pierres de carrière, accentue l’écart de prix entre béton classique et béton recyclé ». Si Eloy ne produit actuellement en recyclé que du béton maigre et du stabilisé, il pourrait proposer à l’avenir des bétons BENOR incluant des recyclés. En rétribuant le client pour ses déchets de béton propre non armé afin de produire du béton recyclé de la plus haute qualité, la boucle de l’économie circulaire serait totalement bouclée…