Inauguré officiellement ce 28 juin, le site éclusier d’Ampsin-Neuville modernisé et mis à grand gabarit compte parmi ses nouvelles infrastructures la plus longue passe à poissons de Wallonie. Diverses espèces de poissons, dont les saumons, vont pouvoir profiter de cette zone de remontée, de repos et de reproduction. La réalisation de cette passe à poissons et l’aménagement de la berge aval gauche représentent un budget de €2,4 millions HTVA. Trois bureaux d’études ont planché sur le projet : IMDC pour les aspects hydrauliques, STREAM & RIVER CONSULT pour les aménagements, et GREISCH pour les ouvrages de génie civil.
Dans le cadre des travaux de mise à grand gabarit du site éclusier d’Ampsin-Neuville, une série de mesures ont été prises par favoriser le développement de la faune et de la flore. Parmi celles-ci, on notera la réalisation d’une passe à poissons cheminant autour de la centrale hydroélectrique de rive gauche. Cette infrastructure de 700 mètres est la plus longue de Wallonie. Ce type de projet est unique sur la Meuse wallonne car l’espace nécessaire au développement d’une telle rivière est important.
Il s’agit d’un maillon dans le rétablissement de la libre circulation des poissons dans le bassin de la Meuse. Cette passe à poissons est nécessaire au franchissement du barrage par les différentes espèces de poissons et est notamment destinée à rétablir le cycle de vie du saumon atlantique.
Véritable rivière artificielle, elle est composée de diverses zones (mouilles, radiers, frayères). Présentant différentes profondeurs (de 30 cm jusque 2 mètres), différentes intensités de courant (zone calme, zone de débit rapide) et différentes compositions (empierrement, végétaux, …), ces zones permettent d’offrir à différentes espèces des lieux de repos, de reproduction et de remontée.
Certaines zones constituent aussi des biotopes pour d’autres espèces (libellules, batraciens, …). Un nichoir à martin-pêcheur a été installé à l’aval en rive gauche et une berge destinée aux hirondelles des rivages est intégrée au sein de la rivière artificielle.
Les aménagements ont été étendus sur la rive aval gauche. Ils visent principalement à y reconstituer des liens entre le milieu aquatique et la berge. La berge en béton a été étêtée jusqu’à la flottaison pour créer au nord des zones de transition noyées dans lesquelles la faune et la flore aquatiques peuvent se développer.
Les plantations ont été choisies pour une diversification des milieux.
Des échancrures ont été créées dans le mur afin de permettre la recolonisation de cette zone de transition entre la berge et le fleuve tout en la protégeant autant que possible du batillage.
Le projet intègre également la réduction des nuisances pour les chauves-souris en limitant globalement l’éclairage du site et en augmentant la température de la lumière.
Des mares sont également prévues pour favoriser le développement des crapauds calamites.
Enfin, une passe à anguilles a été construite en rive droite afin d’augmenter la possibilité de remontée de cette espèce.