La construction sort affaiblie de la crise du coronavirus, malgré les mesures de sauvegarde adoptées de façon express par le gouvernement fédéral (droit-passerelle, chômage temporaire) et par le gouvernement wallon (indemnités financières, assouplissement de procédures). Si la plupart des chantiers ont repris pour exécuter les commandes d’avant-Covid, les inévitables mesures sanitaires grèvent la productivité des chantiers, et des tensions sont survenues avec les donneurs d’ordre publics concernant les formules de révision de prix et les demandes d’indemnisation. Globalement, les autorités ont perçu –à tort- notre secteur comme relativement épargné par la crise. A tort, car le plus grave reste à venir : la confiance des candidats-bâtisseurs s’est érodée, des commandes sont annulées ou reportées, les carnets de commande ne se remplissent plus. D’après nos enquêtes, 23 % des entrepreneurs seront contraints, avant la fin de l’année, de licencier des travailleurs, et 9 % craignent une faillite. C’est maintenant qu’il faut agir pour soutenir la construction et, à travers elle (via ses effets multiplicateurs), l’économie wallonne tout entière.
Par conséquent, parallèlement aux propositions de relance émises par la Confédération Construction au niveau fédéral (en particulier la réduction ciblée de TVA sur les logements neufs), la CCW a émis des propositions de relance au niveau régional : il s’agit d’accélérer le lancement de travaux publics (avec le déblocage espéré du plan Infrastructures n°2 promis dans le plan « Get up Wallonia »), de soutenir la construction neuve en accélérant l’octroi des permis d’urbanisme et en réformant le chèque-habitat, et enfin d’accélérer la rénovation énergétique du bâti. La CCW se réjouit dès lors de la décision du gouvernement wallon d’investir 1,2 milliard € dans la rénovation énergétique de 25.000 logements publics.
Parallèlement, le secteur est confronté à de nouveaux défis comme la traçabilité des terres excavées, le développement de la construction numérique, les pénuries de main-d’œuvre qualifiée, le développement de l’économie circulaire et des circuits-courts, etc. Les défis sont de taille, mais l’organisation patronale est aux côtés à la fois des entrepreneurs et de la Région pour les surmonter !