Bruxelles a gagné une autre icône architecturale. Sur le site de l’ancien Parking 58 se dresse Brucity, le nouveau centre administratif de notre capitale. Le bâtiment oblong constitue depuis peu le nouveau siège de tous les services communaux et accueille environ 1300 employés. Les principaux éléments qui attirent l’attention sont l’imposant atrium du rez-de-chaussée et le huitième étage avec la salle ronde du conseil. Naturellement, il ne fallait pas non plus se priver de la vue imprenable sur la ligne d’horizon de Bruxelles, sans pour autant faire abstraction du lien avec la vie trépidante de la ville.
Centraliser les services urbains et communaux dans de nouveaux centres administratifs qui répondent à toutes les normes contemporaines, offrir plus de confort et permettre un fonctionnement plus efficace : c’est une tendance positive dans notre pays. Bruxelles s’est également fait un devoir de matérialiser un pôle d’attraction collectif pour ses fonctionnaires. Auparavant dispersés sur sept sites différents – dont l’ancien « Centre administratif » du boulevard Anspach et l’hôtel de ville, qui aura désormais essentiellement une fonction cérémonielle, ils ont récemment emménagé dans Brucity, un immeuble de bureaux ultramoderne d’une superficie de 37 000 m².
Le nouveau centre administratif est situé dans le cœur battant du pentagone bruxellois, entre la rue des Halles, la rue de l’Evêque, la rue de la Vierge Noire et la rue du Marché aux Poulets. Le bâtiment oblong – 160 mètres de long et 32 mètres de large – a supplanté le Parking 58, qui avait été érigé au milieu du siècle dernier en marge de l’Expo 58. Dès lors, Brucity compte non seulement neuf étages en surface, mais aussi quatre niveaux de parking souterrain pouvant accueillir 559 voitures (dont 450 places de parking public). Le rez-de-chaussée est réservé à un imposant atrium et aux guichets de la ville, où les citoyens peuvent se rendre pour leurs démarches administratives. Les étages supérieurs, conçus comme de longs plateaux ouverts de part et d’autre du noyau central public, abritent les bureaux, les salles de réunion et les archives des services administratifs, y compris les cabinets des échevins. Tout en haut du bâtiment – aux niveaux 8 et 9 – se trouvent la Salle du Conseil et un restaurant d’entreprise avec toiture-terrasse, directement accessibles par deux ascenseurs panoramiques.
Ce qui frappe d’emblée, c’est que l’enveloppe de Brucity est en grande partie constituée de verre et que le bâtiment présente un caractère très ouvert. Un choix délibéré de l’équipe de conception, souligne Barbara Wolff, architecte associée chez B2Ai architects. « Spatialité, transparence et connexion sont les mots clés. Des murs-rideaux aux angles arrondis, des auvents de protection solaire et des fenêtres allant du sol au plafond créent une lumière naturelle abondante et renforcent le lien avec l’environnement, tandis que des patios vitrés favorisent la communication mutuelle entre les employés administratifs, ce qui accroît l’efficacité organisationnelle. De plus, comme la hauteur du bâtiment est relativement limitée, les fonctionnaires présents ont l’impression de se trouver au milieu de la ville. »
En résumé, Brucity n’est ni un gratte-ciel qui domine souverainement son environnement, ni une structure fermée qui se soustrait à la vie urbaine animée. Au contraire, le nouveau centre administratif est parfaitement intégré dans le tissu urbain bruxellois. « Cette interaction avec la vie urbaine est très importante pour nous. C’est pourquoi l’atrium est conçu comme une ‘place intérieure’ transparente, comprenant une voie de circulation publique qui n’est fermée que la nuit. La toiture-terrasse publique est le couronnement de l’édifice. Comme autrefois sur le toit du Parking 58, les Bruxellois peuvent y profiter d’une vue magnifique, tout en captant les vibrations de la ville environnante. »
La réalisation du nouveau centre administratif de la ville de Bruxelles a pris du temps, mais 11 ans après le début du projet, Brucity est enfin prêt. « Nous avons accompagné le maître d’ouvrage depuis le tout début (lire : depuis 2011) », explique Barbara Wolff. « Tout d’abord, nous avons réalisé une étude de faisabilité et organisé un concours d’architecture, qui a été remporté par Bruno Albert architecte & associés. Par la suite, nous avons contribué à développer la conception et avons joué le rôle d’architecte d’exécution dans les phases ultérieures du projet. Pierre Lallemand, quant à lui, a conçu la façade et plusieurs architectes d’intérieur ont également été invités à s’occuper de la décoration intérieure. L’équipe de conception s’est donc agrandie au fur et à mesure de l’avancement du projet. » “
Au fil des ans, quelques modifications de conception et d’exécution ont encore été apportées, conformément à l’évolution de l’esprit du temps. « Par exemple, en cours de route, nous avons opté pour une façade plus transparente qui répond mieux aux besoins contemporains, tous les bois tropicaux ont été remplacés par des variantes locales et, en dernier lieu, nous avons veillé à utiliser l’énergie riothermique (lire : récupération de la chaleur des eaux usées) », souligne Barbara Wolff. « Ce dernier point s’inscrit dans le cadre de l’accent général mis sur la durabilité, qui s’est traduit par un certificat BREEAM Very Good. Les panneaux photovoltaïques, les plafonds climatiques performants, l’éclairage LED et le système de ventilation D avec récupération de chaleur y contribuent également. Avec toutes les autres parties concernées, nous sommes très fiers de cette réalisation marquante ! »