L’ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu fête ses 20 ans
Nouvelles
6 septembre 2022
En ce 2 septembre 2022, il y a 20 ans exactement que l’ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu et le nouveau canal du Centre étaient ouverts à la navigation. Fruit de nombreux défis, cette liaison démontre aujourd’hui toute son importance au cœur d’une Europe en recherche de solutions de transports s’inscrivant dans le cadre du développement durable. Cet ensemble est également devenu un acteur incontournable de l’essor économique et du tourisme de toute une Région. Pour célébrer cet anniversaire, la SOFICO ainsi que le Service Public de Wallonie Mobilité et Infrastructures se sont associés à l’ASBL « Voies d’eau du Hainaut » et à « Centrissime » pour mettre à l’honneur ces ouvrages exceptionnels et le transport par voies d’eau ! Un week-end festif est proposé au grand public pour (re)découvrir ces infrastructures.
Un atout pour l’économie, l’environnement, le tourisme
En 20 ans …
42 millions de tonnes de marchandises ont transité par l’ascenseur, ce qui a permis de délester le réseau (auto)routier d’un peu plus de 2,5 millions de camions. Placés les uns derrière les autres, ces camions représentent plus de 40.000 kilomètres, soit la circonférence de la Terre ! Le rejet de plus de 140.000 tonnes de CO² a ainsi été évité ;
En moyenne, ce sont chaque année un peu plus de 2 millions de tonnes de marchandises qui passent par l’ascenseur, soit l’équivalent d’un peu plus de 130.000 camions;
L’ascenseur a transporté majoritairement des produits métallurgiques (plus de 12,3 millions de tonnes), des minéraux et matériaux de construction (près de 11,9 millions tonnes) ainsi que des produits agricoles (plus de 7,3 millions de tonnes).
Près de 100.000 bateaux marchands et près de 35.000 bateaux de tourisme ont franchi l’ascenseur ;
Près de 22.000 visiteurs sont accueillis chaque année sur site par l’ASBL Voies d’Eau du Hainaut ;
Ce sont actuellement 70 emplois directs: le personnel de l’ASBL Voies d’Eau du Hainaut, du SPW Mobilité et Infrastructures, de la SOFICO et d’entreprises privées qui œuvrent à la maintenance électromécanique du site.
Il a permis de tripler le nombred’emplois de Garocentre, la plateforme logistique située à proximité (plus de 500 emplois en 2001 pour près de 1.700 en 2021) ;
A la plateforme trimodale de Garocentre terminal, depuis 2014, les chiffres sont en constante expansion : le tonnage annuel transbordé a été multiplié par 7(près de 27.500 tonnes en 2014 pour près de 185.000 tonnes en 2021). Le nombre de conteneurs a suivi la même logique exponentielle : leur nombre a été multiplié par 4,5 (plus de 3.700 en 2014 pour 16.600 en 2021). Rien qu’en 2021, ce sont au total plus de 1,3 million de tonnes de marchandises qui ont été transbordées sur le canal du Centre (plateforme trimodale de Garocentre, plateformes bimodales de Ghlin/Baudour et de Strépy-Bracquegnies).
Le taux de disponibilité global de l’ouvrage s’élève entre 97 et 99% par année. L’indépendance des deux bacs permet d’assurer une navigation optimale en cas de maintenance ou de panne. Chaque bac présente un taux de disponibilité qui oscille entre 80 et 90%.
De 2010 à 2021, pour entretenir, réhabiliter l’ascenseur et lui permettre de fonctionner, ce sont en moyenne chaque année €3,8 millions HTVA qui sont investis par la SOFICO. 2/3 de ce budget sont consacrés à des postes en lien avec l’électromécanique. C’est l’association momentanée « CEGELEC-CMI-EQUANS (ex-FABRICOM) » qui réalise actuellement cette maintenance électromécanique.
Pour assurer le fonctionnement de l’ouvrage et donc notamment les quelques 3.000 translations complètes (montée et descente) annuelles de bacs de 8.000 tonnes chacun, des interventions régulières et récurrentes sont planifiées, notamment au niveau des divers moteurs mais aussi de l’infrastructure (cf. description infra). Voici quelques exemples d’entretiens réguliers divers :
les circuits hydrauliques et les moteurs nécessitent le remplacement de 000 litres d’huile par an;
+/- 38km de câbles métalliques doivent être lubrifiés 1 fois par an, consommant 600 litres d’huile;
+/- 1.400 points de graissage sont lubrifiés environ 2 fois par an, nécessitant +/- 50 kg de graisse;
+/- 5.000 points d’éclairage de tout type sont entretenus en moyenne tous les 5 ans ;
+/- 1.500 points d’éclairage de secours sont contrôlés annuellement ;
+/- 1.000 des 1.700 coffrets ou armoires électriques sont contrôlés chaque année ;
+/- 800 détecteurs d’incendie sont contrôlés 1 fois par an et entièrement entretenu tous les 5 ans (retour en usine).
On peut également épingler ces dernières années :
La modernisation du logiciel informatique de conduite de l’ouvrage utilisé par les éclusiers qui a permis notamment une vue plus ergonomique (entreprise Cegelec).
La conception, la fabrication et la pose de nouveaux joints gonflables (entreprise Trelleborg) pour assurer une continuité étanche du canal entre le bief et le bac lors de l’ouverture des portes bac/bief.
En aval rive gauche, la fabrication d’une nouvelle porte de bac et le remplacement d’une porte de bief. Le remplacement de leurs équipements et de leurs câbles de levage (entreprise Boutique pour retrait des portes, entreprise TMI pour la nouvelle porte de bac et la réhabilitation de porte de bief, entreprise CMI pour les nouveaux équipements).
La mise en peinture des structures métalliques extérieures (entreprise MONNAIE SA) achevée en juillet 2022. Après un nettoyage à haute pression, plus de 24.500 m² de peinture ont été appliquées avec une couche intermédiaire et une de finition donnant une nouvelle teinte à l’ascenseur. Des nacelles ont été utilisées pour atteindre les surfaces à peindre dont une pouvant monter à plus de 90 mètres de haut. Les colonnes, les contreventements, les diverses poutres ainsi que les passerelles de liaison et les portiques aval ont été traités.
Le montant d’investissement annuel est largement compensé par les recettes générées par l’ouvrage puisque chaque année, en moyenne, depuis 2010, le passage des bateaux a représenté une recette de €4,2 millions HTVA. Ce montant est versé par la Région wallonne à la SOFICO pour la mise à disposition de l’ouvrage sur les voies navigables. Il est déterminé sur base d’un calcul prenant en compte la fréquentation de l’ascenseur, le tonnage des bateaux et le taux de disponibilité de l’ascenseur. En Wallonie, les droits de navigation sont nuls pour les bateliers (tant pour la navigation commerciale que pour la navigation de plaisance).