Jan Parys, président de l’ORI et CEO d’Antea Group Belgium, a récemment participé à la Semaine mondiale de l’eau pour parler des solutions fondées sur la nature dans le renforcement de la résilience des villes. C’est l’occasion de lui poser quelques questions sur le sujet.
— Les solutions fondées sur la nature sont de plus en plus demandées. Qu’est-ce qui explique cette intérêt grandissant ?
« Les villes et communes sont confrontées à une multitude de problèmes qui interagissent entre eux, et à une pression croissante sur la vivabilité de l’environnement. La caractéristique des solutions fondées sur la nature est qu’elles contribuent généralement à atteindre plusieurs objectifs. Par exemple, elles peuvent contribuer à améliorer la gestion de l’eau, la protection contre les inondations, et la recharge des nappes phréatiques, mais aussi contribuer à améliorer la qualité de l’air et aux possibilités de loisirs, tout en ayant des effets bénéfiques sur la santé mentale. »
— Malgré un intérêt accru, les applications concrètes semblent avoir du mal à émerger. Comment cela se fait-il ?
« C’est parce qu’il s’agit de solutions qui impliquent généralement plusieurs domaines politiques dans leur planification, conception et mise en œuvre. Dès lors, elles sont généralement plus complexes à mettre en œuvre que l’infrastructure grise classique à laquelle les pouvoirs publics et gestionnaires de projets sont accoutumés. Une nouvelle approche systémique est nécessaire, qui relie et transcende les domaines politiques. Dans de nombreux cas, le cadre et les incitants adéquats font défaut. Les solutions possibles sont également encore trop peu connues des décideurs politiques ainsi que des citoyens, qui n’envisagent encore souvent que l’infrastructure grise. La nature est plus dynamique que l’infrastructure grise, la construction d’un projet peut être rapide, mais un arbre a simplement besoin de temps pour pousser. Pour mesurer les effets, il faut penser à long terme. Cela nécessite une vision politique à long terme également. »
— Comment peut-on accélérer la transition vers des solutions fondées sur la nature ?
« Les bons exemples et les combinaisons intelligentes qui relient infrastructures vertes et grises constituent la meilleure des publicités. Les projets pour lesquels nous avons commencé à travailler avec des infrastructures vertes en collaboration avec les autorités locales et les habitants ont été bien accueillis, notamment grâce à un processus de participation minutieux. Cela suscite à son tour un nouvel enthousiasme pour poursuivre dans cette voie. En outre, une politique de facilitation est un facteur important. En Flandre, par exemple, le ‘Blue Deal’ a stimulé la restauration et la création à grande échelle de zones humides, et donc aussi les solutions fondées sur la nature, dans la lutte contre la sécheresse et les inondations. »