Le secteur de la construction est confronté à une problématique de plus en plus préoccupante : l’intégration de critères de développement durable, de neutralité carbone et environnementaux différents en fonction des donneurs d’ordre publics dans les cahiers de charge pour les marchés publics de travaux. Ceci varie traditionnellement par région, avec également des formules de calcul qui sont différentes en Wallonie et à Bruxelles.
Aujourd’hui nous arrive une nouvelle difficulté : l’intégration de la taxonomie européenne dans les cahiers des charges, et plus particulièrement le principe du « Do Not Significant Harm » (DNSH). Ce principe doit notamment être mis en œuvre dans le cadre du plan de relance et est interprété différemment par les donneurs d’ordre.
Cette situation complexifie énormément la vie de nos entreprises, qui doivent s’adapter à des normes variables et souvent incohérentes. Nous demandons dès lors aux autorités publiques d’avoir une vision harmonisée des différents critères environnementaux.
En effet, cela permettrait non seulement de simplifier la vie des entreprises de construction, qui en ont besoin, mais aussi de garantir une meilleure qualité des travaux pour les citoyens et les donneurs d’ordre. En effet, nous souhaitons que les critères DNSH soient raisonnables et réalisables pour les entreprises, tout en garantissant des standards élevés pour la sécurité, la santé et l’environnement.
Nous demandons également qu’ils ne mettent pas en péril l’accessibilité financière du logement pour les acquéreurs, celle-ci étant déjà fort mise à mal suite à l’augmentation du coût des matériaux, de la main-d’œuvre, des réglementations telles que les charges d’urbanisme ou des taxes locales parfois déraisonnables.
Nous sommes convaincus que l’harmonisation des critères est possible. Nous savons que les autorités publiques ont à cœur de soutenir le développement durable et la protection de l’environnement, mais il est important que cela ne se fasse pas au détriment des entreprises de construction qui doivent être capables de répondre aux exigences du marché.
L’intégration de critères environnementaux intenables pour les entreprises pourrait avoir des conséquences négatives sur leur activité et, par conséquent, sur l’emploi.
Nous sommes convaincus qu’il est possible de trouver un équilibre entre le respect des normes environnementales et de sécurité, et la réalité économique des entreprises de construction. Nous devons travailler ensemble pour y parvenir.
Hugues Kempeneers,
Directeur général Embuild Wallonie