Début 2018, le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire lançait le chantier « d’Infrabel Academy ». Ce mercredi, neuf mois après la fin des travaux, le contexte sanitaire autorise enfin une véritable rentrée des classes et une inauguration à la hauteur de l’événement : l’ouverture de la première « école du rail » de Belgique. Sur le site, localisé à proximité immédiate de la gare de Bruxelles-Ouest, seront centralisées les centaines de formations nécessaires à la gestion quotidienne des 3600km de lignes ferroviaires que compte le pays.
En Belgique, l’enseignement offre de nombreuses possibilités de suivre un cursus technique. Mais ni en secondaire, pas plus que dans le supérieur, il n’existe aujourd’hui de filière spécifique menant aux métiers du rail. Celles et ceux qui souhaitent travailler pour Infrabel, et contribuer à une mobilité durable, doivent donc en majorité être formés en interne.
Ces formations spécifiques sont, depuis toujours, dispensées aux 4 coins du pays. Avec l’inauguration d’Infrabel Academy, elles sont désormais centralisées au cœur de la Région de Bruxelles-Capitale. Le choix du site, et de Molenbeek-Saint-Jean, a été guidé par plusieurs facteurs : sa position centrale sur la carte de Belgique, mais aussi la très bonne desserte en transports en commun. On se trouve en effet à quelques enjambées de la halte multimodale (trains, métros, bus…) de « Gare de l’Ouest/Bruxelles-Ouest ».
L’ouverture des portes, célébrée cet après-midi tant par celles et ceux qui ont contribué à concrétiser le projet que par celles et ceux qui lui donneront vie au quotidien, ne signifie pas la fin complète des formations dispensées localement. Quelques-unes, liées aux spécificités d’une zone géographique ou d’un matériel, continueront à être données sur le terrain.
Sur 8700m² d’espaces intérieurs et 7500m² en extérieur, Infrabel Academy proposera pas moins de 300 formations et cours divers, menant à une quarantaine de métiers. Citons, entre autres : poseur de voies, contrôleur de la circulation ferroviaire (au sein des cabines de signalisation), soudeur, spécialiste des caténaires et autres techniciens spécialisés. Une attention particulière sera aussi accordée à ce que l’on appelle les « soft skills », comme par exemple les formations en leadership.
À l’intérieur du bâtiment, on trouve 40 salles de classe, des bureaux flexibles, une salle de premiers secours, plusieurs espaces techniques et un vaste auditoire d’une capacité de 200 places. Chaque jour, près de 400 étudiants pourront suivre des cours à l’académie. Il va sans dire qu’avec les mesures sanitaires actuelles, il n’y aura pas de leçons à pleine capacité. La distance sociale nécessaire sera toujours respectée.
A l’extérieur, sur les terrains environnant le bâtiment, dix autres installations ont été aménagées afin que les élèves puissent apprendre en toute sécurité. On trouve notamment un tracé de voie, une caténaire (câble d’alimentation électrique) à hauteur d’homme, un équipement de signalisation, un mât GSM-R (télécommunication ferroviaire), des équipements ICT et un passage à niveau. Un « train- école » a également trouvé sa place. Il permet de former le personnel, de manière didactique, aux différentes technologies, plus ou moins récentes, utilisées dans les cabines de signalisation.
L’objectif premier est de former les étudiants autant que possible de manière pratique. L’académie met donc également l’accent sur les exercices intégrés. Cela signifie que des employés ayant des fonctions différentes doivent travailler ensemble pendant leur formation et effectuer des tâches communes. De cette façon, ils acquièrent une meilleure compréhension du travail de chacun.
Infrabel investit massivement dans la formation. En 2019 (année de référence compte tenu des chamboulements causés par la crise sanitaire), pas moins de 100.000 jours de formation ont été dispensés au total. Cela représente une somme de plus de 44 millions € ; soit 6,4 % de la masse salariale. À titre de comparaison, le niveau requis par la loi est de 2,5 %. Infrabel fait donc presque 3 fois mieux.
Chaque année, Infrabel cherche à embaucher quelque 600 personnes ayant un profil technique. Environ 350 postes sont encore vacants d’ici fin 2021, dont 51 en Région de Bruxelles-Capitale. Les prérequis ? Avoir un diplôme technique, à savoir un diplôme de deuxième cycle (4ème humanité), un diplôme de secondaire (technique, professionnel, artistique, général) ou un bachelier, que des hommes et femmes motivé.e.s, prêt.e.s à suivre des formations au sein d’Infrabel Academy.
L’investissement « immobilier » du projet « Infrabel Academy » s’élève à une vingtaine de millions €.