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Des alertes brûlantes soulignent l’importance de la sécurité incendie
Un incendie dévastateur s’est déclaré à Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019.

Des alertes brûlantes soulignent l’importance de la sécurité incendie

« Quatre cents ans d’histoire sont partis en fumée ». L’incendie qui a ravagé le 16 avril le bâtiment historique de la bourse de Copenhague, la capitale danoise, est comparable au brasier qui a détruit Notre-Dame de Paris cinq ans plus tôt, à un jour près. Pour certains, il s’agissait peut-être d’un événement lointain, mais les choses ont également mal tourné chez nous. Plus récemment, par exemple, l’ancien Centre de la Monnaie à Bruxelles et la SKY Tower Two à Ostende ont brûlé. Des incidents qui ont été rapidement maîtrisés, mais qui montrent clairement que la sécurité incendie reste une priorité cruciale et que la prudence est toujours et partout de mise, tant dans les nouvelles constructions que dans les rénovations…

Un désastre, une catastrophe, une tragédie… : les mots manquaient pour décrire l’incendie de Copenhague. « C’est notre Notre-Dame », disaient avec fatalisme les passants qui regardaient la moitié du bâtiment de la Bourse de Copenhague – l’un des plus anciens de la capitale danoise – se faire engloutir par les flammes. Une grande partie du toit, l’emblématique tour du dragon et le célèbre grand hall n’ont pas survécu, tout comme Notre-Dame a perdu l’essentiel de sa charpente centenaire et de sa flèche centrale. Autre similitude frappante : les deux bâtiments étaient en cours de rénovation/restauration à ce moment fatidique…

Le 30 avril de cette année, un incendie s’est déclaré sur le toit de l’ancien Centre de la Monnaie à Bruxelles, qui deviendra le compexe polyvalent OXY à partir de 2027.

Incendie à Bruxelles

Est-ce une coïncidence que l’ancien bâtiment de la Bourse était entouré de bâches de protection en plastique et d’échafaudages métalliques lorsque l’incendie s’est déclaré ? Ou y a-t-il plus que cela ? Lors d’une interview télévisée, un expert danois en incendie avait déjà évoqué un risque accru d’incendie lors de travaux de rénovation. Une situation que l’on a pu malheureusement aussi constater à Bruxelles. Le 30 avril dernier, deux semaines après l’incendie de Copenhague, un feu s’est déclaré sur le toit de l’ancien Centre de la Monnaie, qui deviendra à partir de 2027 le bâtiment multifonctionnel OXY (conçu par le bureau d’architecture norvégien Snøhetta et Binst Architects). Le panache noir de fumée visible de loin a suscité l’inquiétude dans notre capitale. Heureusement, les pompiers sont arrivés rapidement sur les lieux et ont maîtrisé l’incendie assez facilement. Le feu aurait pris naissance dans un ancien groupe de ventilation.  

Structures sèches et vieux matériaux d’isolation

L’incendie à Bruxelles a ravivé le vieux débat sur la sécurité incendie lors de travaux de rénovation. Dirk Van Kerckhove, directeur d’Embuild Connect, a été appelé par Radio 1 pour commenter. « Lorsque l’on parle de travaux de rénovation, on se trouve souvent dans des bâtiments anciens. Et ceux-ci ont souvent une structure très sèche. Pensons, par exemple, au bois sec et à la poussière de bois qui se sont accumulés pendant des décennies, voire des centaines d’années, à la base d’un complexe de toiture. Dès qu’une flamme nue s’en approche, le risque de déclenchement d’un incendie est élevé. La propagation peut alors être très rapide. » Selon M. Van Kerckhove, les nids d’oiseaux peuvent également provoquer un véritable incendie dans le pire des cas, tout comme les vieux matériaux d’isolation. « S’il est en feu, des gouttelettes peuvent se former et tomber en brûlant. Cela peut également provoquer un début d’incendie que l’on ne voit pas immédiatement, par exemple dans un mur creux. Cela permet au feu de se propager à une vitesse fulgurante dans le bâtiment et rend l’extinction très difficile. »

L’ancien bâtiment de la Bourse de Copenhague a pris feu le 16 avril 2024 alors que d’importants travaux de rénovation étaient en cours.

Prévenir la propagation du feu

La dangerosité des vieux matériaux d’isolation a été démontrée le 11 mars à Valence. Un violent incendie s’est déclaré dans un immeuble d’habitation mitoyen, tuant plusieurs personnes. « L’isolation de la façade a transformé le bâtiment en cheminée. C’est la raison pour laquelle le feu s’est propagé si rapidement », a déclaré l’expert Juan Antonio de Diego au journal espagnol El Mundo. Le lien avec l’incendie dévastateur de la tour Grenfell à Londres en 2017, qui a tué pas moins de 72 personnes, a immédiatement été fait, ce qui constitue une fois de plus un signal d’alarme fort pour les pompiers et le secteur de la construction. Dans notre pays, heureusement, des directives plus strictes s’appliquent depuis juillet 2022.  

« Aujourd’hui, on voit plus souvent des matériaux d’isolation qui sont beaucoup moins inflammables ou complètement incombustibles. Ils sont alors utilisés, par exemple, pour compartimenter les façades afin d’empêcher le feu de se propager », souligne Dirk Van Kerckhove.

Mesures de précaution pour les travaux de toiture

Néanmoins, il convient de rester prudent. Non seulement lors des rénovations, mais aussi dans le cadre de nouveaux projets de construction. Nous l’avons vu le 30 avril à Ostende, où le neuvième étage de la SKY Tower Two – une tour résidentielle de standing en construction – s’est soudainement embrasé. Là encore, l’incendie a été rapidement maîtrisé et personne n’a été blessé, mais le fait que la toiture de l’une des terrasses ait pris feu donne tout de même matière à réflexion. « Quand on monte sur un toit avec une flamme nue, il y a toujours un risque », affirme Dirk Van Kerckhove. « Les couvreurs savent qu’ils doivent y être très attentifs – aussi pour leur propre sécurité – et sont formés pour pouvoir intervenir rapidement si nécessaire. D’ailleurs, toute personne qui monte sur un toit avec une flamme nue doit toujours être munie d’un extincteur. Il y a également eu une évolution des matériaux eux-mêmes, qui sont de plus en plus souvent auto-adhésifs. Cela réduit la nécessité de travailler avec une flamme nue. Bien que cela reste parfois nécessaire, par exemple pour assécher le support afin d’assurer une bonne adhérence du pare-vapeur. »  

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