Basée à Andenne, l’entreprise Grenson & Fils est spécialisée dans la protection contre la foudre et la mise à la terre depuis plus de 46 ans. Un métier de niche, où l’expérience compte plus que tout. Les concurrents ne sont pas légion, et le père Henri Grenson a pu compter sur son fils Hirwin pour développer ses activités, jusqu’à employer aujourd’hui 18 personnes en Belgique et une douzaine au Grand-Duché. Les résidents de la MRS « Les Oliviers » à Virton peuvent être rassurés.
Chez nos voisins grand-ducaux, le paratonnerre est d’ailleurs imposé par l’ITM sur de nombreux bâtiments quelle que soit la hauteur. En Belgique, ce n’est le cas qu’au-delà de 25 m de hauteur. Pour tous les autres cas, une analyse de risque déterminera si une protection contre la foudre est requise. Hirwin Grenson, directeur : « Le nouveau RGIE, qui n’a pas force légale mais qui est plutôt un code de bonnes pratiques, recommande une telle analyse de risques. Nous constatons logiquement une augmentation des demandes en ce sens ces dernières années. »
Grenson & Fils est structurée en plusieurs cellules travaillant indépendamment les unes des autres : un bureau d’études réalisant les études de risques, une équipe installation et une autre pour la maintenance. Enfin, l’activité mise à la terre est vraiment à part. Hirwin Grenson : « L’expérience acquise au fil des années nous a permis de nous adapter à toutes les natures de sol (argileux, sablonneux, schisteux) et de trouver une solution à chaque problème. Nous sommes très demandés : quand il faut mettre à la terre, en basse ou haute tension, on appelle Grenson ! »
Avec l’importance accordée actuellement aux aspects de sécurité, les bureaux d’études commencent à prendre conscience également des risques potentiels de la foudre. Même si la probabilité qu’elle tombe sur un bâtiment reste faible, les impacts sont de plus en plus nombreux et destructeurs ces dernières années. Cela s’explique notamment par le fait que chaque foyer compte une multitude d’équipements électriques (ordinateurs, téléviseurs, électro-ménagers …) branchés en permanence en courant continu, ce qui crée un champ magnétique. Sans parler des panneaux solaires et des cheminées en inox. La foudre peut donc tomber partout, et pas nécessairement à l’endroit le plus élevé dans le paysage.
A Virton, où la nouvelle MRS est située dans une cuvette et reliée à un bâtiment existant, Grenson & Fils a réalisé l’analyse de risques pour le compte du bureau d’études. Le risque y est davantage humain que géographique, les résidents âgés étant difficiles à évacuer rapidement en cas de départ de feu. La clinique existante était déjà équipée d’un paratonnerre à dispositif d’amorçage, un dispositif qui n’est aujourd’hui plus reconnu par la norme belge. Il a donc été démonté pour faire place à une nouvelle installation protégeant l’ancien bâtiment et le nouveau, communicants. Hirwin Grenson : « Le système que nous utilisons actuellement est en fait celui inventé par le Belge Melsens au 19e siècle : un fil conducteur est disposé sur les arêtes du bâtiment en ménageant des intervalles en fonction de la classe de protection, avec de nombreuses mises à la terre. Ainsi, à Virton (bâtiment de classe 4), nous avons déployé un fil conducteur tout au long de la faîtière avec, tous les 20 m, une descente menant à une prise de terre. Ce fil a une section de 8 mm, donc cela reste très discret, mais c’est très efficace. »
Cet établissement gaumais de Vivalia s’ajoute à la belle liste de références dont Grenson & Fils peut s’enorgueillir, et ce dans une grande diversité de typologies : de l’école Henri Maus à Namur (« un bâtiment relativement haut et complexe avec une toiture en zinc »), aux tours Quatuor à Bruxelles et à la collégiale de Schaerbeek, en passant par le Grand hôpital de Charleroi en cours de construction ou le CHWAPI tournaisien. Une autre référence emblématique, dont il est largement question dans ce numéro, concerne le nouvel Institut Jules Bordet à Anderlecht.