Réalisée en plein quartier résidentiel par la commune d’Evere, cette extension d’une école fondamentale existante fut lauréate de l’édition 2017 de Be Exemplary, un appel à projets de la Région bruxelloise visant à stimuler et à récompenser les projets de construction et de rénovation exemplaires en termes de développement urbain durable. Le chantier a été mené par l’entreprise Louis De Waele, qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de construction circulaire.
Comme de nombreux autres établissements scolaires à Bruxelles, l’école fondamentale communale Everheide faisait face à un manque criant de places. Son agrandissement permet d’ajouter 10 classes, ce qui correspond à 250 nouvelles places. La capacité de l’école est ainsi portée de 300 à 550 élèves, en maternelle et en primaire.
L’école existante est implantée sur une parcelle partiellement occupée par un ancien bâtiment scolaire dont les locaux étaient utilisés par des associations de la commune. Maintenir et rénover ce bâtiment obsolète s’est avéré impossible pour de nombreuses raisons, tant normatives que techniques. La décision fut donc prise de démolir pour réaliser une nouvelle construction, aux normes passives, sur la parcelle située à l’angle des rues Pierre Mattheussens et Pierre van Obberghen.
Pour les architectes d’&sens (FHW architectes), le défi consistait à libérer la plus grande surface possible de la parcelle afin d’offrir une grande cour de récréation, tout en conservant des locaux spacieux et adaptés à chacune des fonctions. En refermant l’îlot urbain avec le nouveau bâtiment, l’intimité et la sécurité des élèves se trouvent préservées et le résultat est une école conviviale à l’échelle de l’enfant.
Les nouvelles classes prennent place naturellement au Nord et aux étages afin de favoriser la concentration des élèves et bénéficier d’un éclairage naturel neutre et généreux sans risque d’éblouissement. Le réfectoire est installé au rez-de-chaussée, et est totalement ouvert sur la cour. Il jouit d’un apport de lumière naturelle de qualité et ce sur les deux façades.
La salle polyvalente se trouve au centre du projet et s’ouvre sur la cour tout en étant connectée au quartier puisque les activités qu’elle abrite se dévoilent dans l’espace public grâce à un bow-window coloré. Elle bénéficie en outre d’un espace extérieur couvert, distinct de la cour de récréation.
Ce chantier a duré environ deux ans, démolition comprise. Durant les travaux, l’école, séparée du site de construction par la cour intérieure, a continué à fonctionner. Sébastien Behzad, responsable de projet chez Louis De Waele : « La particularité de ce chantier à nos yeux, c’est l’intégration des principes de l’économie circulaire dès le départ. Nous avons déjà par le passé été confrontés à la récupération de matériaux sur chantier, mais il s’agissait alors plutôt de répondre à des opportunités. Dans le cas de l’école d’Everheide, la circularité a été anticipée par les auteurs de projet, aussi bien la commune que l’architecte. Même si démonter pièce par pièce est beaucoup plus laborieux que tout démolir d’un coup de pelleteuse, tout le monde s’est senti impliqué. Par exemple, d’anciens couvre-murs en pierre bleue ont été démontés avant démolition et réutilisés sur le projet-même. Des carrelages ont été restockés et évacués pour réutilisation ultérieure sur d’autres chantiers… »
Un autre atout du projet en matière de développement urbain durable consiste en son ouverture au quartier. Aujourd’hui, on ne conçoit plus de nouvelles infrastructures scolaires sans la possibilité de la partager en partie avec le quartier. C’est évidemment le cas ici, où se manifeste une véritable volonté du maître d’ouvrage de permettre l’usage de certains espaces (salle polyvalente, cour de récréation avec mur d’escalade, …) au-delà de la sphère purement scolaire.