C’est à l’installateur Sotrelco que l’entreprise De Cock a confié la partie HVAC et sanitaire du nouveau crématorium situé à Evere. De la récupération d’une partie de la chaleur émise par les fours de crémation à l’efficacité énergétique en passant par la maîtrise acoustique de la ventilation, l’entreprise basée à Strépy-Bracquegnies a su répondre précisément aux exigences pointues du cahier des charges en intégrant des solutions de pointe. C’est ce que nous expliquent Patrick Hautecoeur et François Dequenne, respectivement directeur technique et directeur commercial chez Sotrelco.
Les crématoriums sont rares dans notre pays, et cette typologie particulière engendre des défis qu’il faut pouvoir relever, que le bâtiment ait été conçu par un détenteur du Prix Pritzker ou non… Ainsi, comme le relève François Dequenne, en matière d’HVAC, les deux principales spécificités de ce projet ont été d’une part la récupération de chaleur à partir des deux fours de crémation et, d’autre part, le système d’extraction et de pulsion d’air qui devait être à la fois esthétique et silencieux pour ne pas faire obstacle au recueillement. Tout cela a engendré de nombreux travaux, soigneusement cachés à la vue du commun des mortels.
Le crématorium est équipé de deux fours de crémation de 700 kW chacun, fonctionnant au gaz, avec la possibilité d’en ajouter un troisième dans le futur. Patrick Hautecoeur : « La crémation demande une puissance assez considérable, si bien qu’on ne récupère ici qu’une petite partie des calories pour chauffer le bâtiment en hiver et l’ECS toute l’année. On pourrait techniquement aller beaucoup plus loin, par exemple alimenter un réseau de chaleur auquel seraient connectées les habitations proches, mais c’est là une autre histoire. Comme souvent dans pareil cas, la chaleur récupérée ne sert ici que dans l’enceinte du bâtiment. » Concrètement, l’énergie thermique des fours est récupérée par un échangeur à plaques que Sotrelco a intégré dans le système existant pour assurer une récupération allant jusqu’à 220 kW. Ce système de récupération de chaleur contribue à améliorer l’efficacité énergétique globale du bâtiment.
Outre le calorifugeage soigné de toutes les gaines de ventilation, le cahier des charges imposait des exigences strictes au niveau du confort acoustique (NR 30, correspondant à ce qui est recommandé par exemple dans une bibliothèque). Le savoir-faire de Sotrelco n’a pas été de trop pour sélectionner rigoureusement l’ensemble de composants du système de ventilation, de la centrale de traitement d’air en amont aux diffuseurs en aval, en passant par les flexibles acoustiques, clapets coupe-feu et silencieux, ces derniers étant choisis en fonction des bandes d’octaves. Pour ce projet, Sotrelco a ainsi combiné des composants issus de fournisseurs différents afin d’obtenir le résultat escompté.
En plus de se faire discrète à l’ouïe, la ventilation devait se faire quasi invisible. Les diffuseurs ont donc été choisis pour se fondre dans l’architecture sobre des lieux. La pulsion de l’air est effectuée au travers de diffuseurs linéaires à fente intégrés dans les faux plafonds. L’extraction de l’air se fait de manière très discrète par le plénum, optimisant ainsi l’efficacité tout en respectant les niveaux de bruit exigés.
Pour Sotrelco, ce chantier achevé en début d’année constitue certes une première en matière de typologie, mais aussi et surtout un bon exemple d’un juste équilibre trouvé entre l’aspect technique et le parti architectural.