Après quinze ans d’attente, la police va quitter le centre de Dinant pour prendre ses quartiers dans un nouveau commissariat. Un lieu de travail plus fonctionnel et flexible, un bâtiment lumineux, agréable à vivre, écologique tout en restant facile à utiliser, et une construction économique à bâtir, à exploiter et surtout à entretenir. Le tout bien entendu pour un budget limité. La livraison provisoire, prévue en juin, devra sans doute être décalée en raison des conséquences du COVID-19.
Le bâtiment a été conçu par les architectes de Syntaxe, qui ont déjà une belle expérience en la matière puisqu’on leur doit notamment les commissariats des zones Basse-Meuse (Oupeye), Orneau-Mehaigne (Gembloux), Brabant wallon Est (Jodoigne) et Ouest (Rebecq).
Voisin des ateliers communaux, du parc à conteneurs de Dinant et d’une grande surface, le bâtiment, même s’il est dans un cul-de-sac, facilitera le départ en interventions. Implanté sur une parcelle en pente légère, il domine la route Ciney-Dinant, offrant à ses occupants un beau panorama de verdure. En positionnant le bâtiment au centre du terrain, les architectes ont opté pour le plus grand recul et un dégagement vers l’Ouest et le Sud. Cela a notamment pour avantages de positionner la construction en dehors des zones exposées aux aléas d’inondation tout en maintenant d’importantes zones perméables autour du projet, mais également de préserver les possibilités d’extension future.
Le choix de l’implantation tient également compte des contraintes et impératifs liés à la mobilité et à la sécurité. En effet, le bâtiment offre une « petite »
façade au public, qui restera d’emblée cantonné dans le premier quart de la parcelle. Le bâtiment a été implanté de manière à rapprocher l’entrée principale de l’accès unique à la parcelle, de manière à guider le plus instinctivement possible le flux des visiteurs. La circulation automobile est très rapidement séparée en deux flux, le parking visiteurs étant le plus proche de l’entrée.
La volumétrie simple, équilibrée est au service d’un projet compact et idéalement orienté. Les surfaces des façades s’en trouvent réduites, ce qui tant pour le coût de construction que pour les déperditions ou l’entretien, est un atout réel. Le principe constructif est simple : une structure en béton armé largement préfabriquée (poteaux, poutres, prédalle, hourdis) et un concept de façade unique, fait de percements réguliers et d’un revêtement en bardage métallique.
Le cœur du bâtiment s’ouvre sur deux niveaux. C’est un espace ouvert où les flux des services se croisent, à proximité directe de l’espace cafétéria, lui-même donnant sur une terrasse idéalement orientée et positionnée loin des zones visibles ou accessibles du public. Un escalier principal, distinct des circulations verticales de service ou de secours, accueille les utilisateurs comme une main tendue. Il gravit l’étage pour donner accès à la passerelle, à la croisée des services et de la zone réservée à la direction. Ce dernier espace, en débord et surplombant l’entrée du personnel, offre un contrôle visuel permanent sur l’entrée des véhicules de service et du personnel.
Le projet comporte un stand de tir, une armurerie ainsi qu’un complexe cellulaire. Les techniques et les matériaux ont donc été adaptés à des impératifs très stricts de sécurité et de fonctionnement. Il en va de même pour les façades du bâtiment (vitrage blindé, sas sécurisé, etc.).
La minimisation des besoins énergétiques est assurée par une optimisation globale de la qualité des matériaux et de la mise en œuvre de l’enveloppe. En outre, des équipements techniques performants ont été mis en œuvre tels que : groupe de ventilation double flux croisée, pompes à chaleur réversibles, éclairage LED généralisé, sanitaires équipés de systèmes à faible consommation. De plus, dans le futur, des panneaux photovoltaïques pourraient être installés de manière à viser l’autonomie énergétique pour les systèmes de pompes à chaleur.