La MAP, qui accueillera bientôt, sur 10 133 m², la quasi-totalité des services provinciaux, est à bien des égards un bâtiment et un chantier exemplaires.
La MAP – un projet en Design & Build – a été conçue par le bureau Philippe Samyn and Partners srl, en collaboration avec de nombreux bureaux d’études et conseillers dans divers domaines (BREEAM, acoustique, agriculture urbaine, Energy Smart Grid…). De forme rectangulaire (106,2 m x 61,65 m), le bâtiment est situé entre l’ancien grand séminaire conçu par Roger Bastin et le chemin de fer, dans un méandre de la Sambre.
« Nous avons essayé de toucher le moins possible au relief naturel et à l’écosystème », expliquait Philippe Samyn lors de la récente ‘Journée du bâtiment public durable’. Il n’y a ici aucun terrassement puisque le bâtiment s’élève sur pilotis en acier, implanté selon une trame d’axe orientée NO/SE. « Avec l’aide de nombreux bureaux d’études, nous avons analysé le ‘génie du lieu’, les spécificités du site, ce qui nous a permis de construire de la manière la plus économique possible », continue Philippe Samyn. Une collaboration qui a permis de percevoir la meilleure implantation d’un point de vue acoustique, mais également de réaliser une analyse fine de l’éclairage par la lumière du jour, de la température des couleurs du ciel, de la carte des vents et du rayonnement solaire, le tout afin d’offrir un confort optimal aux utilisateurs de la MAP, qu’ils soient fonctionnaires ou citoyens.
La MAP est faite de bois et d’acier – « l’acier optimise une construction bois, il en est un complément naturel » affirme Philippe Samyn –, sur deux niveaux de 3,6 m de haut. Son plan est organisé autour de 8 patios de forme rectangulaire.
La MAP se caractérise aussi par une préfabrication totale et une production en série d’éléments standardisés, ce qui permet de réaliser de sérieuses économies d’échelle, d’optimiser les transports et de raccourcir le temps d’intervention sur chantier, qui coûte aussi de l’argent.
Les façades sont des assemblages d’éléments préfabriqués (2,70 m l x 8,10 m h), chacun composé de colonnes et de linteaux avec un bardage en peuplier torréfié. Sur ces éléments de façade, on a fixé des cornières (profils en L) en acier afin d’y appuyer les planchers, faits de poutres elles aussi préfabriquées.
« Le plancher du rez-de-chaussée est composé de hourdis d’1,35 m de large, faits de pièces de bois massif, reliés par des panneaux ESB et remplis d’isolant », explique Denis Mélotte, architecte associé chez Philippe Samyn and Partners et directeur technique de ce projet. « On porte donc de façade à façade, sans colonne ni poteau intermédiaire. » Environ 500 châssis préfabriqués sur plan ont été installés dans la MAP. « Vu leur quantité et la répétitivité, il s’agit d’un même modèle, avec les mêmes dimensions, au mm près », précise Denis Mélotte.
La préfabrication est également synonyme de davantage d’ordre et de sécurité sur le chantier. « Dans le cas de constructions préfabriquées en bois et en acier, le chantier reste propre et sec, sans eau ni poussière », confirme l’architecte. Le chantier s’avère également moins bruyant et génère moins de déchets qu’un chantier ‘normal’ (entre 35% et 100% selon les postes).
Quant au choix de la ventilation naturelle, il correspondait parfaitement à l’ambition de proposer le meilleur climat intérieur possible avec une empreinte environnementale minimale, selon Philippe Samyn. « Il était nécessaire pour cela que le bâtiment ait une morphologie adéquate et que le confort soit garanti en été également. » L’amenée d’air dans le bâtiment se fait via les patios. L’air pénètre ensuite dans le bâtiment via des aérateurs statiques situés au haut des châssis de fenêtres, qu’ils soient ouvrants ou fixes. Il est chauffé et est en fin de processus repris par 72 cheminées en inox (5 m de haut) situées sur le toit.
Fiche technique
Maître d’ouvrage
Province de Namur
Assistant à la maîtrise d’ouvrage : BEP
Architecte
Philippe Samyn and Partners srl, architects & engineers
Entreprise générale
Jan De Nul nv