Première utilisation de la préfabrication bois dans le logement social
En à peine 14 mois calendrier, trois pavillons modulaires en bois ont été installés sur le site de la Cité Modèle à Laeken, à l’initiative de la SLRB. Une grande première dans le logement social. Ces bâtiments réalisés en modules préfabriqués hébergeront une vingtaine de familles supplémentaires, en complément des immeubles existants en cours de rénovation ou déjà entièrement rénovés.
Le projet de construction de ces trois pavillons modulaires en bois est un projet Design and Build pour la Société de Logement de la région de Bruxelles-Capitale (SLRB). Cette dernière avait pour ambition initiale d’offrir des logements provisoires aux locataires des immeubles en rénovation sur le site de la Cité Modèle. Stéphanie D’hondt, cheffe de chantier chez Valens : « La construction se devait aussi d’être rapide et, le cas échéant, de permettre à terme le démontage, le transport et le réassemblage. Mais en raison d’un allongement conséquent du délai d’obtention du permis de bâtir, les personnes concernées ont été relogées ailleurs et les nouveaux logements ont pris un caractère plus définitif. »
Si l’appel d’offres lancé en 2017 ne visait qu’une réalisation en 3D, le choix s’est finalement porté sur la combinaison de modules 3D et 2D. Les modules 3D, qui concrétisent les salles d’eau (cuisine, salle de bains …), font appel à une structure en CLT (Cross Laminated Timber ou Bois Lamellé Croisé) et ont été préparés à l’intégration des techniques spéciales liées aux équipements sanitaires, au chauffage, à l’électricité et à la ventilation, autrement dit prééquipés et assemblés, en usine, chez Lamcol, à Marche-en-Famenne. Autour de ces modules 3D, qui constituent en quelque sorte le noyau de chacun des pavillons R+3, viennent se juxtaposer toutes les pièces de vie (chambres, salon, salle à manger), c’est-à-dire de plus grands volumes quasi vides de techniques spéciales et composés de caissons d’ossature préfabriqués en 2D. Chaque pavillon R+3 fait une hauteur de 10-12 mètres. La surface bâtie totale équivaut à quelque 2500 mètres carrés.
Un tel projet Design and Build requiert bien évidemment un gros travail préparatoire. « Puisque tout est figé à l’avance, et délocalisé à une distance respectable du chantier proprement dit, le défi majeur résidait dans la parfaite préparation et coordination des activités sur site et des activités en usine, d’autant que les travaux se poursuivaient en concomitance, sans temps mort. C’est ainsi, par exemple, que les travaux de fondation ont été exécutés sur le site pendant que les modules 3D ont été prééquipés et assemblés en usine. Et il a fallu également faire face à quelques imprévus de taille, tels la découverte d’une conduite de gaz sur le terrain, l’impact de la pandémie de coronavirus et les problèmes d’acheminement des matériaux. Toutefois, la rapidité d’exécution de la technique de préfabrication en bois a permis d’écourter de moitié le délai de construction et de limiter les désagréments causés par le retard d’obtention du permis, tant et si bien que le délai d’exécution total n’a réclamé que 13 mois calendrier au total, au lieu des 9 mois initialement prévus », confie Stéphanie D’hondt.
Une fois les modules empilés sur site, l’entreprise Valens s’est chargée de tirer et de raccorder les câbles nécessaires dans les pièces de vie (pour les prises électriques, le chauffage, etc.), d’habiller et de parachever les pavillons, aussi bien en façade qu’en intérieur et sur les abords. Avec une particularité : les escaliers intérieurs sont remplacés par des coursives métalliques extérieures, qui relient les pavillons entre eux. L’absence de caves permet aussi de profiter au maximum de la légèreté de la construction en bois et de de ne pas alourdir ou compliquer inutilement les fondations.