Parois de pieux sécants, pieux battus type Vibro, pieux forés système Kelly, rideaux de palplanches, … l’entreprise Soetaert (Jan De Nul Group) s’active depuis mars sur le chantier du Grand Hôpital de Charleroi, qui sera le second plus grand hôpital de Belgique. La nature particulière du sol et sa grande variabilité d’un endroit à l’autre ont obligé l’entreprise à recourir à un large éventail de techniques. Nous vous proposons un aperçu chronologique des activités avec Erwin Dupont, responsable du département Fondations sur pieux chez Soetaert.
Le chantier se situe à l’est de Charleroi, sur l’ancienne commune de Gilly, et plus précisément sur l’ancien site minier des Viviers. Sur un terrain de 17 hectares se construit un nouveau centre hospitalier (4 ha) et son parking (1,5 ha), le tout entouré d’un vaste parc. Le projet en est actuellement au stade des travaux de gros-œuvre.
En mars-avril, Soetaert a commencé par réaliser un ouvrage de soutènement de 265 mètres de long, pour 11 à 12 mètres de profondeur entre les futurs bâtiments et le parking. Les pieux sécants ont 63 cm de diamètre, pour un entraxe de 55 cm une fois mis en place. 125 ancrages autoforants mesurant 16,5 à 21 mètres de long ont été nécessaires pour assurer la stabilité de l’ouvrage.
De la mi-juin à la mi-octobre, Soetaert a prêté main forte à son concurrent De Waal pour l’aider à respecter le planning (voir article en pages 88-89), les opérations étant rendues plus difficiles que prévues suite à la nature imprévisible du terrain sur ce terril écrêté, et ce malgré de nombreuses études de sol. Environ 900 des 2600 pieux Vibro (diamètre 41/46) ont ainsi été battus par Soetaert jusqu’à 21 m de profondeur dans un sol schisteux.
Depuis la mi-octobre, l’entreprise a également recours à des pieux forés système Kelly dans une partie spécifique du site dont la nature exigeait une solution particulière. Erwin Dupont : « Il s’agit d’un ancien bassin à schlamm dont le socle rocheux en pente se situe à 35 mètres de profondeur. A l’époque du charbonnage, on jetait dans un bassin de décantation les résidus miniers issus du lavage et concassage du charbon, que l’on appelle les schlamms. Les techniques de pieux utilisées dans les autres zones du chantier ne pouvaient pas être utilisés ici vu la très grande profondeur et la nécessité de s’ancrer dans le socle rocheux. » Au total, ce sont 187 pieux de grand diamètre (88 et 130 cm) qui sont actuellement forés à des profondeurs variables, étant donné l’inclinaison du socle rocheux. La profondeur maximale est de 42 mètres.
Enfin, après les congés de fin d’année, Soetaert réalisera également un soutènement dans un talus via des rideaux de palplanches à ancrages passifs. Ouvrages de soutènement et fondations sur pieux, l’entreprise d’Ostende aura alors travaillé une année complète sur le site du Grand Hôpital de Charleroi. Erwin Dupont : « Ce chantier est pour nous assez exceptionnel dans la mesure où nous y appliquons la plupart de nos techniques ».