Avec ses fenêtres orange et son socle en acier Corten, l’immeuble de bureaux construit à la fin des années 1960 pour la compagnie d’assurance Royale Belge est un édifice emblématique de Bruxelles. Conçu par René Stapels et situé à la lisière de la forêt de Soignes et de l’étang de Tenreuken, le bâtiment était toutefois inoccupé depuis plusieurs années, subissant les outrages du temps. Les promoteurs qui ont acheté le bâtiment ont donc décidé de le rénover avant de le réaffecter à un usage multifonctionnel pour en faire le Mix Brussels. C’est CIT Blaton qui s’est chargé de cette rénovation générale. « Le projet était loin d’être banal et comportait de nombreux défis », explique Daan Watté, senior project manager chez CIT Blaton.
Le bâtiment de la Royale Belge, une tour cruciforme de huit étages surmontant un vaste socle de deux étages, est devenu vacant en 2017 lorsque AXA, qui avait fusionné avec la Royale Belge en 1990 tout en conservant son nom, l’a déserté. Plusieurs promoteurs immobiliers ont immédiatement voulu réaménager le bâtiment aujourd’hui protégé, mais ce n’est qu’en 2019 que Souverain 25, un consortium composé de CORES Development, Urbicoon, Foresite et Ape, pu donner une nouvelle vie à ce bâtiment à l’architecture atypique. Le concours d’architecture lancé par la Ville de Bruxelles fut remporté par le bureau londonien Caruso St John’s Architects et le bureau anversois Bovenbouw Architectuur. Le dossier d’exécution a ensuite été élaboré en pleine période COVID. Au cours de ce processus, le bureau d’architectes bruxellois DDS+ a rejoint le projet.
L’objectif de Souverain 25 était de transformer le siège de la Royale Belge, avec un nombre limité d’interventions et la préservation de ses éléments caractéristiques, en un bâtiment d’une surface totale de 80 000 m² qui accueillerait un hôtel de 180 chambres, un centre de fitness et de bien-être, des restaurants, des salles de réunion, une zone événementielle, des espaces de coworking, des bureaux, des archives, des locaux techniques et un parking souterrain de trois étages. Autrement dit : de nouvelles fonctions qui rendraient le bâtiment accessible au grand public, permettant à chacun de découvrir la grandeur de cette architecture hors du commun. Bien entendu, après rénovation, le bâtiment devait également être conforme aux normes PEB ainsi qu’aux exigences en vigueur en matière de sécurité incendie et de circulation.
Les locataires ont investi les premiers bureaux en avril 2023. L’hôtel et le centre de bien-être et de remise en forme ont ouvert leurs portes en juin 2023. Le projet a été livré à l’automne 2023.
CIT Blaton s’est vu confier la mission d’entreprise générale en août 2021. « Après avoir mis à nu l’ensemble du bâtiment, nous avons entièrement rénové les façades en remplaçant les structures secondaires en acier Corten et l’ensemble des menuiseries et des vitrages – y compris ceux du socle – en étroite collaboration avec notre sous-traitant Kyotec Group. Les structures primaires en acier Corten, les profils qui soutiennent toute la partie en croix du bâtiment sur les poutres en béton au sommet du socle, faisaient partie de la structure porteuse du bâtiment, nous les avons donc laissées en l’état. Les garde-corps en acier Corten autour des terrasses du niveau 2 ont également été rénovés en grande partie », précise Daan Watté. « Nous avons également rénové l’étanchéité des toits plats et réalisé une isolation performante. »
« À l’intérieur, nous avons entièrement renouvelé l’ensemble des techniques », poursuit-il. « Nous avons placé de nouvelles installations HVAC et sanitaires, de nouvelles conduites électriques, des sprinklers, de nouveaux ascenseurs, une protection contre la foudre… Nous nous sommes également occupés de toutes les finitions intérieures, évidemment adaptées à la finalité de chaque espace. »
CIT Blaton a également réalisé les aménagements extérieurs. « Escaliers et chemins, toitures végétalisées, terrasses avec dallage de grand format et raccordement de l’évacuation des eaux de pluie à l’étang », énumère Daan Watté.
CIT Blaton a également dû faire plusieurs interventions au niveau du gros œuvre. Celles-ci ont engendré quelques beaux défis. Daan Watté : « Pour les deux piscines du centre de fitness, deux bassins en béton de 25 mètres ont été suspendus à la structure existante de l’ancien parking. Cela a demandé beaucoup de travail, d’autant plus qu’il y avait également des joints de construction le long de la structure existante de colonnes et de poutres. La stabilité intégrale de la structure fut une préoccupation constante lors de cette intervention. »
« Ce fut également le cas pour la réalisation de l’atrium – avec une nouvelle circulation périphérique – au sein de la structure existante. Un tour de force de notre part, si j’ose dire. Nous avons dû démolir les structures porteuses adjacentes et les remplacer par de nouvelles, sans toucher aux éléments de construction spéciaux tels que le marbre blanc dans les murs et les sols. Dans le cadre d’une coopération très étroite entre notre département d’ingénierie interne, le bureau de stabilité Ellyps et le bureau de contrôle SECO, un système spécial de soutien et de consolidation a été conçu pour réaliser à la fois la démolition et les nouvelles structures. À l’emplacement des futures colonnes de béton, quatre colonnes d’acier ont été placées pour soutenir temporairement la structure en poutres du toit. En dessous, d’autres éléments porteurs ont été démolis jusqu’au rez-de-chaussée. Nous avons alors réalisé les imposantes nouvelles colonnes de béton et les nouveaux murs, auxquels un escalier flottant a été suspendu. Les murs ont été réalisés avec une composition de béton qui devait se rapprocher de l’ancien béton. Après avoir décoffré le béton, les murs ont été sablés. Enfin, les planchers ont été ‘bétonnés’ sur les murs en béton pour les rendre porteurs. »
Mais le chantier a représenté un défi pour CIT Blaton pour d’autres raisons encore. « Lors de son démontage, le bâtiment a encore livré quelques secrets, et nous avons dû prendre en compte un certain nombre de surprises et d’imprévus », résume Daan Watté. « En raison du délai particulièrement court entre l’attribution du marché et le début des travaux, nous n’avions guère eu le temps de mener à bien les études d’exécution de manière approfondie et coordonnée. »
CIT Blaton a pourtant su mener sa mission à bien. À la grande satisfaction et fierté du senior project manager. « En tant qu’entrepreneur général, nous avons fait appel dès le premier jour à une vaste équipe d’experts dans toutes les disciplines. Pour organiser le travail d’un total de quelque 400 ouvriers – sur toute la durée du chantier – nous avons également fait appel à une équipe de sept conducteurs et conducteurs auxiliaires. Grâce à une collaboration intense avec les départements d’ingénierie des sous-traitants Cegelec, ITB, Le Sprinkler Rationnel et Van Hoey, de nombreux obstacles ont été identifiés et résolus peu avant l’exécution. En bref, ce projet était loin d’être un travail de routine. Il a nécessité beaucoup de concentration de la part de toute une équipe pour mener à bien le chantier dans les délais impartis », conclut Daan Watté.
« One more thing » : ce projet a obtenu la reconnaissance de ses pairs en remportant deux Awards au dernier MIPIM à Cannes, celui du meilleur projet à usage mixte et celui de la meilleure réaffectation. Une combinaison tout simplement unique !