Les façades en béton architectonique du nouveau bâtiment INFRABEL à Charleroi frappent par leur canevas répétitif, rythmé par une infinité de baies identiques. Les éléments préfabriqués en béton ont été conçus, fabriqués et livrés par l’entreprise mouscronnoise DECOMO. Il s’agissait de trouver le bon format pour optimiser tant la production que le montage sur chantier. Bruno Louage, responsable du bureau d’études de DECOMO, explique les contraintes et les défis du projet.
Initialement, le projet était prévu comme un ensemble de colonnes entre baies et de bandeaux horizontaux d’un mètre cinquante de hauteur, ce qui aurait résulté en une quantité énorme d’éléments à produire, manutentionner et monter sur chantier. Bruno Louage : « Nous avons donc cherché comment combiner les éléments pour rationnaliser le tout. L’élément-type est devenu une allège à 4 jambes d’environ 4,10 m de longueur sur 4,30 m de hauteur. Réduire ainsi le nombre d’éléments à poser a fait gagner énormément de temps sur chantier. » Une telle rationalisation présente également d’autres avantages, par exemple au niveau de la tolérance dimensionnelle. L’entraxe entre deux colonnes est toujours parfaitement identique puisque l’élément sort toujours d’un même coffrage. « Malgré cela, nous avons quand même 130 plans de production différents. La différence ne tient parfois qu’à un petit détail, comme une buse ou un trop-plein. »
Pour ce bâtiment, les éléments sont exceptionnellement hauts car la hauteur d’étage, de 4,30 m, est plus importante que d’habitude en raison des nombreuses techniques dans les faux-planchers et les faux-plafonds. « Ce qui complique un peu le transport car on est hors gabarit. Nous avions environ 200 éléments de cette taille à transporter, dans le sens du montage pour que le monteur (l’entreprise spécialisée Straming, basée en région liégeoise), n’ait qu’à hisser chaque élément de 4 tonnes en place. »
Le noir véritable étant impossible à obtenir en béton, le maître d’ouvrage a opté pour la teinte la plus foncée possible. Quant à la finition, un traitement à l’acide donne au béton un aspect légèrement rugueux. Bruno Louage : « Le bâtiment compte ainsi au total 3100 m² de béton architectonique, ce qui correspond à 4500 m² de surfaces finies. Cela représente entre 120 et 150 jours de production. Pour DECOMO, chaque chantier est un nouveau défi. »