Groupe belge, TPF Engineering emploie environ 4000 personnes de par le monde. Pour le projet Paradis Express à Liège, il a mené une mission complète d’ingénieur-conseil en techniques spéciales, de l’avant-projet à la réception définitive. Une belle référence de plus qui va donc s’ajouter à une liste déjà très longue de projets, dont le point commun est une qualité de conception reconnue.
Certifiés BREEAM Excellent, les immeubles de bureaux sont performants en termes énergétiques par leur enveloppe. Au niveau des techniques mises en œuvre, des machines frigorifiques un peu particulières, de type turbocore, ont été utilisées, dont la particularité est de délivrer des performances qui augmentent plus leur niveau de charge baisse. Bien intégrées au point de passer inaperçues, des tours de refroidissement en toiture (une par bâtiment) permettent d’optimiser encore les performances. Celles-ci peuvent fonctionner seules, en mode « free chilling », quand la température extérieure est suffisamment faible, pour refroidir le circuit d’eau froide du bâtiment sans recours donc à la machine frigorifique. Jean-Pascal Bourdouxhe, Ingénieur et Chef de projets chez TPF Engineering : « L’inconvénient des tours de refroidissement est généralement leur consommation d’eau. Ici, en bord de Meuse, nous avons la chance de pouvoir utiliser de l’eau de drainage, que l’on pompe pour alimenter les tours de refroidissement. Cette même eau est également utilisée pour alimenter les WC et les urinoirs. » Toujours sur les toits, ont été installés plus de 100 kW de panneaux photovoltaïques, panneaux que l’on retrouve également mais en moindre quantité sur la toiture de l’hôtel Yust.
Si la plupart des techniques sont installées en toiture, on en trouve également – surtout pour la partie électricité – dans une petite excroissance au sol qui fait la liaison entre les bâtiments B1 et B2. Une fois végétalisée, cette butte passera complètement inaperçue en s’intégrant parfaitement dans les ondulations de l’aménagement paysager. Quant à l’éclairage des bureaux, évidemment entièrement LED, il est dimmable en fonction de l’occupation et de la quantité de lumière naturelle qui pénètre dans les bâtiments.
Toujours dans un objectif de bien-être au travail, des plafonds rayonnants offrent un grand confort aux occupants, tout en permettant de faire fonctionner les équipements de production avec de bons coefficients de performance. Une partie des bureaux a été aménagée en espaces de coworking (Silversquare). La place des techniques y est radicalement différente puisque celles-ci sont laissées volontairement apparentes, pour un look plus industriel. Les plafonds rayonnants y ont été remplacés par des poutres dynamiques qui permettent de travailler avec des niveaux de température similaires.
Au standard passif, les logements bénéficient quant à eux d’une isolation et d’une étanchéité à l’air hyper performantes. Leur particularité est de fonctionner avec des stations d’échange de chaleur. La chaudière à condensation produit chaleur et eau chaude sur un seul circuit. C’est ensuite la station d’échange de chaleur située dans chaque appartement qui va utiliser cette énergie pour le chauffage ou pour la production d’ECS. Un système très réactif, qui réduit les pertes thermiques de la distribution et évite par ailleurs les problèmes de légionellose vu l’absence de réservoir d’eau chaude sanitaire.
Jean-Pascal Bourdouxhe : « Du fait de la certification BREEAM Excellent des bureaux et du standard passif des logements, la barre en matière de performance énergétique et environnementale était placée fort haut. Nous avons travaillé avec des équipements de pointe, que ce soit au niveau des machines frigorifiques, des groupes de ventilation, ou de la récupération d’humidité et de chaleur. Un autre défi fut d’intégrer les besoins des différents locataires en cours de projet. Par exemple, le bâtiment qui héberge aujourd’hui l’hôtel était au départ un immeuble résidentiel classique. Nous avons dû adapter les techniques, les plans, … de manière à se coller avec la programmation de Yust. Malgré la complexité du projet, je retiens avant tout l’excellente collaboration avec les architectes Marc De Greef, Grégory Mathy et Jean-Yves Eischen et les ingénieurs en stabilité Hugues Wilkin et Agostino Giordano, ainsi qu’avec le maître d’ouvrage. »