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Un pont haubané de haut vol pour les bus namurois
Avec ses connecteurs pour les haubans, la PRS de 38 m est prête à quitter les ateliers de TMI à Andenne.

Un pont haubané de haut vol pour les bus namurois

Avec son mât de 89 tonnes pour 41 m de haut, le pont haubané donnant accès à la station des bus est sans doute la partie la plus spectaculaire de la gare multimodale de Namur. Conçu par Ney & partners, cet ouvrage métallique d’une grande complexité a été tracé, fabriqué et monté sur site par la société andennaise Techno Métal Industrie (TMI) pour le compte de la SM Franki-Duchêne. Une prouesse à la hauteur du savoir-faire du constructeur métallique, qui a demandé 30 000 heures de main d’œuvre, hors dessin, pour l’ensemble du pont !

L’accès à la gare des bus depuis la place Léopold est constitué d’une rampe rectiligne sur structure en béton d’environ 250 m, prolongée par un ouvrage d’art courbe (clothoïde hélicoïdale) de type pont haubané d’environ 80 m de portée. Cet ouvrage se compose d’une poutre PRS de 38 m embétonnée dans la rampe d’accès, d’un mât de 41 m de haut, de 3 caissons principaux, d’entretoises, d’un moignon faisant la liaison avec la rampe rectiligne en béton et de poutres de rive, pour un total de 570 tonnes d’acier. Auquel il faut encore ajouter 40 tonnes de haubans et 75 tonnes de structures provisoires.

Le montage des éléments découpés pour le transport se fait sur des structures provisoires.

Précision millimétrique

Le chantier du pont s’est étalé sur 2 à 3 ans, avec des périodes d’arrêt pour permettre la réalisation d’autres phases. Grâce à des tubes orientés au mm près, la PRS embétonnée permet la connexion entre la rampe et le pont par l’intermédiaire du mât et de ses haubans. D’une allure très élancée, le mât est pourtant composé de tôles en acier S460 avec des épaisseurs pouvant aller jusqu’à 120 mm. Il a été acheminé sur site d’une seule pièce pendant la nuit. Ce mât n’est pas ancré dans le béton mais bien déposé sur un socle, formant rotule, permettant au mât de bouger au gré des mouvements du pont liés aux passages routiers. L’orientation de ce socle, avec tête bombée, a dû être garantie au dixième de millimètre afin d’assurer un contact suffisant dans toutes les positions du mât. Une fois le mât en place, ce fut au tour des haubans d’être accrochés et mis sous tension, de manière provisoire d’abord, de façon définitive ensuite. Cette phase a demandé une infinité de réglages fins au millimètre près. Les calculs effectués par SC&D, le bureau d’étude de TMI, ont montré à cette occasion toute leur utilité.

L’étape la plus périlleuse fut sans doute la pose du mât.

Complexité sans pareille

Eric Deneil, gérant de TMI : « Traçage, fabrication et montage ont été rendus compliqués par la géométrie de l’ouvrage, caractérisé par un cintrage très particulier. Lors du montage sur chantier, il fallait de plus retrouver la bonne géométrie en réassemblant sur des structures provisoires les éléments découpés pour le transport. Un travail de haute précision nécessaire pour éviter d’injecter dans la structure définitive des efforts non prévus. »

Il fallait aussi tenir compte des contraintes liés au site en pleine ville. Ainsi, les premières phases de pose du caisson principal, fabriqué et posé en 4 parties puis soudé en position, se sont déroulées par-dessus la route, obligeant les équipes à travailler de nuit. Une autre partie du montage devant se faire par-dessus les voies ferrées, une préparation minutieuse fut nécessaire pour s’insérer dans les fenêtres de travail très courtes attribuées par Infrabel. 

Indubitablement, cet ouvrage d’art remarquable fait la fierté de ceux qui l’ont conçu, fabriqué et monté.

Mais l’étape la plus périlleuse fut sans doute la pose du mât. Eric Deneil : « Le pied du mât formant rotule, il n’offrait aucune stabilité. Il a fallu positionner au cm près la tête du mât, équipée d’un capteur pour suivre en temps réel sa position, puis stabiliser celui-ci au moyen de 2 x 2 câbles longitudinaux en place de futurs câbles définitifs et d’un tube placé transversalement. Quand on a lâché le mât vers 20 heures, on s’est dit qu’on était un peu fous ! Mais cela avait été parfaitement calculé et tout s’est bien passé. Une telle complexité ne nous fait d’ailleurs pas peur. Au contraire, nous aimons relever de pareils défis, qui révèlent tout notre savoir-faire. »

Indubitablement, cet ouvrage d’art remarquable fait la fierté de ceux qui l’ont conçu, fabriqué et monté. Peut-être s’affichera-t-il aussi avec le temps comme l’une des attractions de la capitale wallonne. C’est tout ce qu’on lui souhaite.  

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