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Esthétique industrielle assumée pour un nouveau lieu de formation
Au niveau de la toiture du R+2, une extension a été construite et habillée de métal déployé gris anthracite, véritable fil rouge des interventions visibles de l’extérieur.

Esthétique industrielle assumée pour un nouveau lieu de formation

Parmi les nombreux chantiers en cours actuellement à Charleroi, celui de l’ancienne chaufferie de l’Université du Travail est intéressant à plus d’un titre. Financée en partie par la programmation FEDER 2014-2020, la rénovation-transformation de ce bâtiment de 7 niveaux pour le compte de l’IFAPME a été réalisée en ce qui concerne le gros œuvre, la stabilité et les abords par l’entrepreneur Duchêne, sur base de plans dessinés par les architectes de Baumans-Deffet. Les nouveaux espaces aménagés sur les 2500 m2 de plateaux sont destinés à la formation dans les domaines du design, de la créativité, de la vente et du commerce.

La caractéristique principale de ce singulier bâtiment datant début du 20e siècle est d’avoir été construit pour loger les installations de chauffage de l’Université du Travail, ce qui explique la présence d’imposantes structures métalliques ayant servi de supports aux deux chaudières au charbon de l’époque. Les interventions architecturales ont été pensées dans le respect de cette esthétique industrielle. Toutes les structures métalliques ont ainsi été conservées, protégées contre le feu avec une peinture intumescente puis peintes.

Les façades ont été nettoyées et les menuiseries extérieures remplacées par des solutions beaucoup plus performantes.

De l’acier, du béton… et du bois 

Patricio Borriero fut pour Duchêne le gestionnaire de ce chantier, qui a démarré en juin 2020 pour s’achever début septembre de cette année : « La structure portante, surdimensionnée à l’époque, était en bon état et a été conservée ; nous avons juste démoli au niveau +1 un platelage métallique par une dalle de béton isolée, et ce pour une question d’acoustique et de protection Rf. Cela nous a demandé un gros travail d’étançonnage depuis le niveau -2. Nous avons travaillé avec un coffrage apparent, selon le souhait de l’architecte. Quant aux passerelles métalliques existantes, elles ont été équipées de nouveaux garde-corps dans un but de sécurisation. » 

Au niveau de la toiture du R+2, une extension a par ailleurs été construite après démolition du petit bâtiment qui s’y trouvait. Elle se compose de deux salles de cours, d’une cafétaria, et d’une terrasse, le tout en structure métallique également, avec habillage en murs-rideaux tout comme certaines façades. Construire cette extension à 20 mètres de hauteur fut selon Patricio Borriero l’un des principaux défis du chantier. La cage d’escaliers extérieure existante, issue de secours, a quant à elle été désossée pour recevoir le même bardage en métal déployé gris anthracite, véritable fil rouge des interventions visibles de l’extérieur. 

A l’intérieur, on est frappé par la luminosité de l’ensemble, qui se marie bien avec le bois utilisé pour isoler les locaux de cours du vaste espace d’exposition central, comme autant de boîtes dans la boîte. La légèreté de ce mode constructif n’a pas nécessité de renforcement structurel. Plusieurs ateliers sont positionnés en périphérie des grands espaces centraux, tandis que des bureaux et locaux administratifs ont été aménagés au niveau +1, toujours en ossature bois. 

Charpente et passerelles en acier ont été conservées, protégées contre le feu avec une peinture intumescente puis peintes.

Contraintes et aléas de chantier 

Le bâtiment dispose désormais de deux entrées. Une entrée ‘haute’, existante, assure la connexion avec le campus de Charleroi, alors qu’une nouvelle entrée (‘basse’) fait le lien entre la rue de la Broucheterre et le niveau R-1 au moyen d’un nouvel escalier extérieur. « Pour assurer la stabilité de cet escalier, nous avons dû avoir recours à des micropieux », précise Patricio Borriero. 

L’ensemble des menuiseries existantes a été remplacée par des châssis et vitrages plus performants en termes de transmission de chaleur, d’étanchéité à l’air, d’acoustique et de résistance mécanique. Patricio Borriero : « Le fournisseur des châssis étant tombé en faillite durant le chantier, celui-ci a hélas pris quelques mois de retard. Pour le reste, tout s’est déroulé comme prévu. » 

Un chantier de transformation de plus donc pour l’entrepreneur Duchêne, habitué de ce genre d’exercice. Patricio Borriero : « Personnellement, j’ai notamment eu l’occasion de réaliser la réhabilitation d’un ancien hall industriel pour abriter les archives de la Ville de Charleroi. Pour la transformation de la Chaufferie en espaces de formation, j’ai pu compter sur un conducteur de chantier expérimenté en rénovation, en la personne de Philippe Soltysik, ce qui fut précieux étant donné l’importance des transformations intérieures, comprenant entre autres le percement de nouvelles baies. La conduite des finitions a quant à elle été menée à bien par mon collègue Louis Gérard, avec lequel j’avais réalisé la réhabilitation des archives de la Ville. »

Pour voir le bâtiment rénové prendre vie, il faudra patienter jusqu’à l’inauguration, prévue avant la fin de cette année encore.   

Fiche technique
  • Maître d’ouvrage IFAPME
  • Architecte Baumans-Deffet Architecture et urbanisme
  • Entreprise générale Duchêne (Groupe Eiffage)

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