En octobre 2000, sept entreprises de fondation décidèrent de défendre ensemble les intérêts du secteur en fondant l’asbl ABEF. « L’objectif principal de l’association est de créer des relations saines dans le secteur et de défendre les intérêts professionnels et moraux des membres, pour autant qu’ils soient en relation avec les travaux de fondation dans le sens le plus large du terme », explique son président Olivier Rens, qui lève ici le voile sur les défis auxquels le secteur des fondations est confronté.
Depuis 2012, l’ABEF est membre de FEDECOM, la Fédération des Entreprises Complémentaires de la Construction. Celle-ci fait partie à son tour de la Confédération Construction. Vice-président et trésorier de l’ABEF depuis 2011, Olivier Rens, CEO de De Waal Solid Foundations, a endossé depuis le 1er janvier 2018 le rôle de président, et ce pour une période de quatre ans. L’ABEF promeut et défend les intérêts de ses membres notamment par la promotion de bonnes relations entre les membres, associations, entreprises et institutions qui sont concernés par le secteur, et la prise de position dans le cadre de la rédaction des normes, règlements, dispositions, etc.
Attirer des travailleurs, promouvoir la compétence professionnelle, obtenir un label supérieur de qualité dans tous les aspects du secteur de la fondation, conseiller les membres en cas de litiges et participer à l’association européenne EFFC (European Federation of Foundation Contractors) font également partie des activités de l’ABEF. Tout comme la participation aux groupes de travail et commissions dans le cadre de la normalisation aux niveaux national et européen. Olivier Rens : « Nous sommes représentés dans des groupes de travail nationaux et internationaux sur la géotechnique et les fondations profondes. ABEF contribue à la rédaction de documents qui traitent de la conception et la réalisation de différentes sortes de techniques de fondation profonde. »
Le secteur de la construction tout entier doit faire face en continu à des défis sur le court et le long terme. Il n’en va pas autrement du secteur de la fondation. « La numérisation est en cours et a fait son entrée dans le secteur de la fondation profonde », explique Olivier Rens. « L’arrivée de machines toujours plus performantes qui rejettent moins de CO2, l’enregistrement automatique des paramètres de forage et l’utilisation du GPS ne sont que quelques exemples. Mais, en fin de compte, un bon personnel est et reste primordial. Trouver les bonnes personnes est devenu l’un des plus grands défis pour l’avenir. »
Comment le président de l’ABEF voit-il évoluer le secteur ? « Le marché de la fondation profonde n’est pas un marché en croissance exponentielle ; les parcelles deviennent de plus en plus rares, les meilleures étant déjà bâties. C’est la raison pour laquelle on construit de plus en plus sur des sols de mauvaise qualité. De plus, on construit également davantage en profondeur, par exemple pour des parkings souterrains. D’autre part, le nombre de machines sur le marché belge a augmenté de façon significative, ce qui met les prix sous pression. De grands projets sont annoncés comme la liaison Oosterweel (le bouclage du ring d’Anvers), mais la question est toujours de savoir si le projet va aboutir étant donné qu’il est de plus en plus difficile d’obtenir un permis. L’Eurostadium sur le parking du Heysel en est un bel exemple. »
L’ABEF consacre une large attention à la formation, notamment avec la Formation Fondations Profondes (FFP) ainsi que diverses autres sessions. Olivier Rens : « La formation FFP1 est une première formation de 2 semaines pour devenir ouvrier spécialisé en fondation. Elle s’adresse aux personnes actives depuis quelques années dans le secteur. La formation FFP2 dure quant à elle 1 semaine et forme des machinistes de fondations profondes, ceci en combinaison avec une formation en entreprise. De plus, il existe depuis fin 2018 une formation de remise à jour pour les machinistes qui ont suivi la formation FFP2 il y a plus de 5 ans. L’intention est que seules les personnes ayant suivi ces formations puissent utiliser une machine pour fondations profondes. »