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Nouveau cap au CSTC et au CRR !

Nouveau cap au CSTC et au CRR !

Le Centre scientifique et technique de la construction (CSTC) et le Centre de recherches routières (CRR) ont, fait rare, deux nouveaux directeurs généraux. Une occasion à ne pas manquer pour faire le point sur ces deux centres, leurs stratégies et leurs visions pour les prochaines années. Rencontre avec Annick De Swaef et Olivier Vandooren, respectivement directrice générale du CRR et directeur général du CSTC.

Après un an à la barre du Centre de recherches routières, comment voyez-vous l’avenir dans le domaine de la route ?

Annick De Swaef : Le Centre de recherches routières a été fondé en 1952 par application de la Loi De Groote. Il a reçu pour mission de stimuler le progrès technique en construction routière, en faisant de la recherche scientifique et en fournissant de la documentation et de l’information. Dans une société en constante évolution, le besoin en recherche pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain reste énorme.

Le CRR doit donc anticiper les nouvelles tendances et évolutions sociétales, ainsi que les attentes et besoins tant des entrepreneurs routiers que des gestionnaires routiers et de tous les types d’usagers de la route, de véhicules et d’infrastructures. Pour ce faire, la qualité, la construction routière durable, la mobilité durable et la sécurité sont depuis longtemps des points d’attention dans nos projets et nos activités.

La numérisation est une autre préoccupation actuelle – pour le Centre et la construction routière en général. Ensemble, mettons-nous en route vers les 100 ans du CRR !

Pour le CSTC, on imagine également de nouveaux challenges ? De profonds changements ?

Olivier Vandooren : Même si le CSTC est plus jeune que le CRR et fêtera cette année ses 60 années d’existence, nous partageons les mêmes missions et le même enthousiasme. En tant que Centre de recherche et d’innovation du secteur, nous formons ce pont entre la recherche fondamentale et la pratique sur chantier. Pour pouvoir aider les entreprises à saisir les opportunités liées à la transformation du secteur de la construction que nous connaissons aujourd’hui, nous lançons un plan d’action qui comporte 5 priorités et qui forme une sorte de contrat entre le CSTC et ses membres. Nous l’avons donc tout naturellement appelé « Give Me Five ».

Comment êtes-vous en contact avec les entrepreneurs ? Les pouvoirs publics ?

Annick De Swaef : Au CRR, nos contacts se situent à deux niveaux. Dans nos organes statutaires, nos Comités Techniques et notre Comité du Programme, siègent des représentants des entrepreneurs, des gestionnaires routiers et d’autres acteurs de la route. Notre président actuel est ir Tom Roelants, administrateur général de l’Agentschap Wegen en Verkeer (AWV). Nous collaborons en outre étroitement avec la Confédération Construction et les fédérations sectorielles (FBEV, FWEV, VlaWeBo), qui sont des partenaires de choix.

Nous misons également sur un contact direct sur le terrain et une proximité avec la communauté de la route par le biais de nos services (plus particulièrement nos assistances techniques et nos formations) et nos trois sièges (un dans chaque Région).

Olivier Vandooren : Tout comme pour le CRR, les organes statutaires et les Comités Techniques du CSTC sont composés d’entrepreneurs et professionnels de la construction. Le CSTC est actuellement présidé par Johan Willemen de Willemen Groep.

Au CSTC, nos 260 collaborateurs veillent à mettre les fruits de la recherche scientifique et technique menée par le Centre au profit des entrepreneurs de construction, mais aussi des autres professionnels du secteur. L’expérience et le pragmatisme des uns, alliés à l’esprit novateur des autres permettent de publier des ouvrages pratiques, de prodiguer des conseils techniques sur mesure en allant sur chantier, ou encore d’organiser des cours et formations correspondant aux besoins réels du secteur. Notre site Internet constitue la pierre angulaire de la stratégie de communication numérique du CSTC.

Mais la force du CSTC, c’est également ses nombreux réseaux. Les collaborations structurelles qu’il a pu tisser avec les organisations sectorielles et, plus particulièrement, avec la Confédération Construction et les Fédérations de métiers sont aujourd’hui essentielles pour mener à bien notre tâche.

Une approche PME est-elle toujours possible ?

Annick De Swaef : Le CRR œuvre pour toutes les entreprises en construction routière, quelle que soit leur taille. Malgré l’agrandissement d’échelle à tous les niveaux, la construction routière est et restera essentiellement un secteur de PME. En effet, environ 85% des entreprises sont des PME.

De par leur taille, les PME ne disposent pas toujours des moyens financiers et humains pour faire de la recherche et elles ont des besoins spécifiques en matière de formation, d’assistance…Toutefois, elles doivent aussi pouvoir évoluer, garantir une qualité optimale et conserver, voire renforcer leur position. Une approche ciblée s’impose donc et nous y consacrons beaucoup d’attention et de soin.

Olivier Vandooren : Le CSTC est au service de tous les entrepreneurs qui doivent pouvoir y trouver l’appui recherché, quel que soit la taille de l’entreprise ou son domaine d’activité. Les artisans et les PME sont naturellement au centre de notre attention : ils représentent 70 % des membres du CSTC et environ la moitié des employés du secteur de la construction. C’est la raison pour laquelle petites et grandes entreprises sollicitent, quasiment à parts égales, le service d’aide directe et personnalisée que proposent les ingénieurs des Avis techniques.

La numérisation du secteur est-elle vécue par les deux secteurs de manière similaire ?

Annick De Swaef : Le CRR s’engage pleinement dans la numérisation de ses processus internes et de son fonctionnement. Nous avons développé une IT Roadmap (feuille de route IT) avec plusieurs projets prioritaires. Nous mettons également en place ou participons à des projets de numérisation au profit du secteur. Un exemple parmi d’autres est le projet « URBANWISE Construction » : un prototype de plate-forme informatique développé en vue d’optimaliser la communication et la planification des livraisons en centre-ville et l’approvisionnement des chantiers (bâtiments et routes).

A l’occasion de Digital Construction Brussels 2018, nous avons également lancé le projet
« Digi-Barometer ». Cette initiative a pour but de mesurer la maturité et le progrès dans le domaine de la numérisation. Lors de l’édition 2019, les résultats ont été présentés et des actions adaptées distillées. Le CRR mènera également le groupe de travail CSTC « BIM pour l’infrastructure ».

Olivier Vandooren : Depuis les tout débuts de l’informatique, le CSTC a développé nombre d’outils et services pour stimuler et accompagner la numérisation du secteur. Avec la quatrième révolution industrielle et l’adoption du BIM, ce processus s’accélère aujourd’hui. En Belgique, c’est le secteur qui a pris l’initiative, en créant en 2016 le Comité Technique BIM&ICT. Fait tout à fait unique en Europe, ce Comité sectoriel a directement choisi de rassembler, en son sein, des représentants de toutes les professions. Ces professionnels n’ont pas ménagé leurs efforts pour délivrer au plus vite, avec le CSTC, les premiers documents de référence. La Belgique a ainsi pu rattraper son retard sur les pays voisins et a même pris de l’avance dans certains domaines. Mais nous ne sommes encore qu’au début du chemin…

Le BIM, c’est avant tout un outil collaboratif. Le BIM seul, cela ne marche pas. Notre attention se concentre donc aujourd’hui sur la façon d’accompagner au mieux la montée en compétence numérique de tous les acteurs, y compris des artisans et des sous-traitants. Sans revenir sur les nombreuses actions initiées bien souvent avec la Confédération Construction, sachez que nous travaillons notamment à la mise sur pied de deux Centres de démonstration dédiés à la Construction 4.0 ainsi qu’au développement d’un écosystème BIM, appelé « BIMio ». Cet écosystème en ligne facilitera l’échange des informations provenant d’une maquette numérique, en distillant les données pertinentes pour chacun des métiers. L’extraction des données liées aux quantités simplifierait par exemple l’établissement d’une offre de prix par le sous-traitant, en réduisant également le nombre d’erreurs possibles.  

INFO : www.cstc.be – www.crr.be

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