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Un tour de force logistique qui redynamise le quartier de la gare
En quelques années, le côté nord du Boulevard Mélot à Namur est sorti de sa torpeur pour se parer de modernité, depuis la gare jusqu’au siège wallon de Belfius. (photo : Schmitt-GlobalView)

Un tour de force logistique qui redynamise le quartier de la gare

Dans la capitale wallonne, le projet AXS du promoteur gantois Baltisse, parfois familièrement appelé « La Courgette » en raison de la forme du terrain coincé entre voies ferrées et boulevard, regroupe un hôtel de 105 chambres (B&B Hotels), une résidence pour étudiants (Xior), cinq immeubles de bureaux et un parking de 388 places en sous-sol. La construction de cet ensemble certifié BREEAM Very Good a été menée en trois ans par une association entre les entrepreneurs BPC, Wust et Thomas & Piron Bâtiment, à la mesure des défis à relever.

Thomas & Piron Bâtiment s’est également chargé du volet sanitaire des techniques spéciales. (photo : Antoine Deckers)

En quelques années, le côté nord du Boulevard Mélot à Namur est sorti de sa torpeur pour se parer de modernité, depuis la gare jusqu’au siège wallon de Belfius (construit par Thomas & Piron Bâtiment). Le projet AXS, dont les travaux ont débuté le 16 novembre 2020, s’achève aujourd’hui avec la livraison des derniers immeubles de bureaux. Les deux bâtiments les plus urgents étaient d’une part la résidence pour étudiants (bloc G), pour laquelle il s’agissait de réaliser la dalle du couvrant -1 pour août 2021, une autre entreprise se chargeant de la construction du bâtiment lui-même, en préfabriqué ; d’autre part, l’hôtel (bloc A), à l’autre extrémité du terrain, côté gare, qui a été livré en février 2023. Les immeubles de bureau ont suivi, les volumes F et E ayant été livrés fin août. La réception des volumes D à B a quant à elle eu lieu tout récemment, en octobre. 

Sur un terrain assaini par le maître d’ouvrage, le projet a été construit sous la direction de Xavier Mottart, Directeur Travaux chez BPC, les différentes casquettes de responsabilité et d‘encadrement du chantier ayant été réparties entre les trois partenaires, avec Pol Bartholomé, Chef de Projet chez Wust, en charge du gros œuvre, tandis que Julien Pertoldi, Gestionnaire de chantiers chez Thomas & Piron Bâtiment, était responsable du parachèvement.

Avec 5 grues-tours et 4 zones de déchargement, le principal défi de ce chantier coincé entre boulevard et voies ferrées fut d’ordre logistique. (photo : Twince Media)

Contraintes logistiques à la pelle

Pol Bartholomé : « Tout au début du chantier, nous nous sommes rendu compte que des massifs de caténaires empiétaient sur le terrain de notre client et donc sur notre chantier au niveau de l’hôtel. La SNCB a démonté et déplacé ce qu’il fallait en un week-end. » 

Xavier Mottart : « En gros œuvre, il a fallu sans cesse s’adapter pour rendre le chantier accessible, avec une rampe que nous avons déplacée à plusieurs reprises. La forme oblongue du terrain, coincé entre le chemin de fer et un boulevard très fréquenté, ne nous a pas aidés. Nous ne pouvions en aucun cas stationner sur le boulevard, d’autant que des arrêts de bus provisoires y avaient été installés suite aux travaux visant à déplacer la gare des bus sur le toit de la gare des trains… Nous avions 5 grues-tours et 4 zones de déchargement. Nous avons donc dû mettre en place des programmations précises de déchargement via des applications en ligne, que nos sous-traitants et fournisseurs devaient scrupuleusement respecter. De plus, nous avons dû faire en sorte que la dalle que nous étions en train de construire puisse accueillir non seulement nos fournitures, mais aussi les camions de livraison eux-mêmes ! Heureusement, nous avons pu compter sur la collaboration de la police de Namur et des TEC, tous deux bien conscients de la situation et pragmatiques. » 

Le chantier a aussi dû s’adapter aux impondérables des travaux des impétrants du projet, eux-mêmes ayant été impactés par les autres chantiers du boulevard. 

Situé à l’extrémité du terrain, côté gare, l’hôtel (bloc A) a été livré en février 2023 (photo : Antoine Deckers)­

Modes constructifs rôdés et techniques éprouvées

Les 5 immeubles de bureaux allient de nombreuses techniques de construction : prémurs dans les caves et pour les noyaux d’escaliers, colonnes prévues en préfab mais finalement coulées en place pour décharger les grues, poutres préfabriquées en béton armé, hourdis, prédalles, ainsi que béton coulé en place. Les façades ont été réalisées en panneaux de béton préfabriqués, isolés par système StoTherm Vario et recouverts de différents matériaux, briquettes, bardage ventilé en céramique de couleur claire ou bardage en tôle alu laquée. Julien Pertoldi : « La céramique a demandé beaucoup d’études et de contacts avec les fabricants et les poseurs pour que le système soit au point et puisse être validé par les bureaux de contrôle. Ce type de bardage n’est pas très courant, et constituait une première pour nous trois. »

Hormis cet aspect, le défi était donc purement logistique. Xavier Mottart : « Des sociétés comme les nôtres sont habituées aux chantiers d’envergure, si bien que réaliser pareil chantier en 3 ans n’a rien d’exceptionnel. Sur un site accessible de toutes parts, cela aurait pu aller plus vite. Il suffit de mettre plus d’hommes. Ici, il était impossible d’augmenter la cadence, limitée par l’accessibilité aux zones de déchargement. »   “

En phase de gros œuvre, de 70 à 90 ouvriers étaient actifs sur le chantier.
En phase de parachèvement, le pic fut même de 250 hommes. 

Thomas & Piron Bâtiment s’est également chargé du volet sanitaire des techniques spéciales. Julien Pertoldi : « Même si nous disposons du personnel qualifié et en nombre pour prendre en charge toutes les techniques spéciales de ce projet, nous avons jugé plus raisonnable de nous concentrer sur le sanitaire. » 

Les immeubles de bureaux allient de nombreuses techniques de gros œuvre : prémurs, poutres préfabriquées en béton armé, hourdis, prédalles, ainsi que béton coulé en place. (photo : Twince Media)

Limiter les risques

Ce chantier a connu le COVID en phase de gros œuvre, puis la guerre en Ukraine a fortement impacté le second œuvre, avec des augmentations de prix atteignant 30% sur certains produits. Plusieurs parmi les nombreux sous-traitants ont été confrontés à des pénuries. Julien Pertoldi : « Pendant presque deux ans, nous avons dû intégrer ces données à notre réflexion et à notre fonctionnement, tout en respectant les impératifs de la Maîtrise d’œuvre. Pour le volet menuiserie par exemple, nous avons travaillé avec 3 sous-traitants se fournissant auprès de fournisseurs différents. »

Les trois partenaires de construction à l’unisson : « Chaque fois que nous avons été confrontés à des problèmes, nous avions la même vision de la solution à apporter. Notre association a bien fonctionné dès le départ à la fois entre nous, mais aussi entre nos directions. Nous avons tous tirés dans le même sens ! »  

Sur « la Courgette » se dressent désormais une résidence pour étudiants, cinq immeubles de bureaux et un hôtel, le tout à quelques pas de la gare. (photo : Thomas & Piron Bâtiment)

Fiche technique

Maître d’ouvrage
Baltisse 

Architecte
Montois Partners Architects

Bureaux d’études
Setesco (Stabilité) et Matriciel(TS, PEB et BREEAM)

Entreprise générale
SM BPC Namur – Wust – Thomas & Piron Bâtiment

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