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Une façade en porte-à-faux, emblème d’un ensemble mixte face à la Gare des Guillemins

Une façade en porte-à-faux, emblème d’un ensemble mixte face à la Gare des Guillemins

Le quartier des Guillemins à Liège (re)prend forme. Idéalement situé face à la gare, à quelques centaines de mètres du futur complexe Paradis Express, l’Office Centre du groupe Ardent est sorti de terre en moins de 3 ans. Cet ensemble immobilier, qui vise une certification Breeam Very Good, se caractérise par une façade vitrée en porte-à-faux, qui a nécessité une belle créativité architecturale et technique.

Les quatre bâtiments flambant neufs de l’Office Centre accueille(ro)nt essentiellement des bureaux et des espaces de coworking, quelques commerces, 12 appartements et un hôtel de 102 chambres.

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Certains châssis du bâtiment principal sont équipés de luminaires, dont la couleur et l’intensité varieront en fonction de la luminosité extérieure.

 

Différents degrés de finition

François Cormeau, chef de projet au sein de l’entreprise Franki (groupe Willemen), a chapeauté l’équipe de gestionnaires et de conducteurs et a suivi l’exécution du chantier au jour le jour.
« Notre entreprise s’est vue confier le contrat global de construction. Nous avons donc réalisé les commerces (sans finition), les plateaux de bureaux (non aménagés), l’hôtel (équipé et meublé), les appartements (dont certains seront personnalisés par le maître d’ouvrage) et deux niveaux de parking équipés. » Alors que 3 des 4 bâtiments sont limités à 6 niveaux, le quatrième se développe sur 10 niveaux (9 étages + toiture), ce qui en fait le plus haut immeuble des environs.

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Le système original mis en place pour le porte-à-faux est souvent utilisé pour construire des dalles de sol dans le domaine pétrochimique, afin d’éviter les fissures dans les grandes cuves et leur garantir une étanchéité parfaite.

 

Le défi des fondations

Le projet a-t-il représenté des défis particuliers ?

« Tout d’abord, les fondations », explique François Cormeau. « Toute la surface du projet est construite, ce qui signifie que, vu l’emplacement du chantier, le passage des bus et la circulation dans le quartier, l’évacuation des terres et la construction des sous-sols n’ont pas été évidents ».  Surtout lorsqu’on sait qu’il a fallu réaliser une paroi de 530 pieux sécants sur le périmètre du site et de 450 pieux pour reprendre les charges des immeubles à l’intérieur du site. François Cormeau : « De plus, nous nous situions sous le niveau de la nappe phréatique pour construire le niveau -2 des parkings. Nous avons donc dû créer une barrière de pieux étanches pour empêcher l’eau de rentrer et, avec un système de pompes, nous avons pu construire la dalle inférieure afin de rendre le parking étanche. »

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L’hôtel de 102 chambres, initialement prévu à rue, a été finalement construit en
intérieur de parcelle.

 

Le défi de la tour vitrée en porte-à-faux

Autre problématique, celle du bâtiment de 10 étages qui présente un porte-à-faux à partir du 2e étage. « Les efforts et les reprises de charge sont donc très particuliers », précise François Cormeau. « Initialement, ce porte-à-faux était repris par une structure métallique sur les niveaux +2 et +3. Ceux-ci auraient donc dû être équipés d’une structure lourde afin d’arriver à compenser le porte-à-faux. En collaboration avec le bureau d’études italien Medipav, nous avons proposé de supprimer cette structure et de remplacer le système de reprise des charges par des dalles en post-contrainte allégées et en porte-à-faux, un système totalement inédit en Belgique. A la place d’une structure en acier classique, on dispose des torons métalliques sur un coffrage.

On coule ensuite le béton et, par la suite, on tend les câbles pour leur donner une certaine rigidité. Le porte-à-faux n’est donc plus réparti sur la seule structure du bas, mais sur chacune des dalles constituant le bâtiment. Cela permet également de gagner de la place dans les deux niveaux inférieurs. »

Il a également fallu combiner le mur-rideau de cette tour et le porte-à-faux sans risquer de fissuration. En effet, en fonction des charges dans le bâtiment et du fluage du béton dans le temps, la tour doit pouvoir bouger et les vitrages du mur-rideau doivent pouvoir reprendre ces mouvements.

François Cormeau conclut : « Le projet architectural est une vraie réussite. Les bâtiments sont beaux et ne sont pas écrasants malgré leur aspect volumineux. Et le maître d’ouvrage est très content du résultat. »   

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