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La piscine de Jonfosse, lumineuse et singulière

La piscine de Jonfosse, lumineuse et singulière

La plupart des piscines publiques situées en Cité Ardente avaient dû fermer au début des années 2000. En 2011, la Ville de Liège lançait le projet d’une nouvelle piscine dans le quartier Jonfosse. Celle-ci a ouvert il y a quelques mois ses portes, ses bassins et ses bains au public.

Solidement installée sur le site d’une ancienne usine devenu un temps mi-parking, mi-chancre urbain, la piscine est constituée de trois bassins, d’un bassin d’apprentissage et d’une lagune de jeux et de délassement. Elle propose également des bains publics – douches individuelles et salles de bains complètes –, une tradition datant de la première moitié du 20e siècle et qui est actuellement remise au goût du jour dans certaines piscines (notamment à Bruxelles).

La piscine, baignée par la lumière du jour, possède une toiture en shed métallique. | © bureau greisch / JL DERU – photo-daylight

Une piscine singulière

A l’intérieur, la piscine de Jonfosse se singularise par des zones noires de contraste au sol et sur les murs, une signalétique pour les PMR, et par une cellulose acoustique collée sur la partie supérieure des murs entourant les bassins. La piscine aurait pu également être l’une des seules en Wallonie à posséder des bassins en inox, mais les contraintes budgétaires ont tué dans l’œuf l’idée des architectes. Le bassin a cependant été pourvu d’un système de prévention anti-noyade, composé de 14 caméras subaquatiques.

Fondations et stabilité

« Les fondations ont été réalisées avec des pieux forés », explique Baudouin Schuermans, ingénieur en stabilité au bureau d’études Greisch, qui a travaillé sur l’ensemble des missions (stabilité, techniques spéciales et énergie). « Mais en calculant les quantités de béton utilisées, on s’est rapidement aperçu que les forages transperçaient des galeries dans lesquelles le béton s’écoulait. On a donc dû utiliser des pieux tubés afin de ne pas perdre de béton. Par ailleurs, les eaux souterraines découvertes lors du creusement des fondations étaient plus hautes et plus importantes que prévu. Ensuite, la pollution des sols – l’occupant précédent était une usine à gaz (au sens propre du terme) – a nécessité une excavation qui a créé des volumes complémentaires au niveau des fondations. Ces volumes n’ont pas encore reçu d’attribution. Et il a également fallu tenir compte des filtres utilisés pour les bassins de natation, ce qui a entraîné différentes hauteurs nécessaires dans les niveaux inférieurs du bâtiment. Pour la stabilité, nous avons néanmoins pu compter, sur un des côtés, sur un mur de colonnes en béton armé provenant de l’ancienne usine. » Et de la stabilité, cette piscine, par ailleurs surplombée par un parking de 173 emplacements, en avait bien besoin, ne serait-ce que pour supporter plus de 1 000 tonnes d’eau à la fois…

La piscine est constituée de trois bassins (dont un semi-olympique de 6 couloirs), d’un bassin d’apprentissage et d’une lagune de jeux et de délassement. | © bureau greisch / JL DERU – photo-daylight

Consommations énergétiques

La nouvelle piscine est pourvue de gaines microperforées garantissant à la fois un passage permanent de l’air et une température constante partout dans le bâtiment. Ce principe permet aussi d’éviter l’accumulation du chlore dans l’air.

« La démarche durable a conduit à limiter les besoins énergétiques en optimisant l’enveloppe du bâtiment, tout en valorisant les apports naturels par l’emploi de grandes baies vitrées », explique-t-on encore chez Greisch. La toiture en shed est d’ailleurs constituée de poutres treillis métalliques sur la face verticale des sheds afin de maximiser l’entrée de lumière dans le bâtiment. « L’emploi d’une cogénération de 180 kW thermiques et 107 kW électriques et d’un système de déshumidification par pompe à chaleur permet de limiter fortement les consommations en énergie du complexe. Notons également un cloisonnement réfléchi entre les différentes zones afin de différencier les consommations d’énergie. Cette démarche se traduit également par une construction dont 70% des matériaux sont recyclables. »

Dernier défi, l’éclairage. Tout a été modélisé en 3D à l’avance pour trouver les bonnes inclinaisons spécifiques et éviter l’éblouissement des nageurs, surtout pour les nages sur le dos et en situation de compétition.    

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